Avec le lancement officiel, dimanche à Alger, de la commission africaine de l'Energie (Afrec), l'Afrique vient de pallier une carence institutionnelle, en mettant sur pied un cadre adéquat de coopération et de concertation pour développer collectivement ses immenses ressources énergétiques et défendre ses intérêts dans un secteur aussi stratégique que le secteur de l'énergie. L'Afrec, dont le siège est à Alger, a donc la vocation d'être un instrument au service des objectifs de développement de l'Union africaine (UA). Maintenant qu'elle est opérationnelle, il faut une volonté politique sans faille de la part de tous les Etats membres, pour consolider l'Afrec, capable de répondre aux aspirations et aux besoins des pays, des populations et des entreprises africaines dans le domaine de l'énergie. A commencer par la poursuite de la ratification de la convention par les Etats membres de l'UA, qui ne l'ont pas encore fait, à l'image du Nigeria et de l'Afrique du Sud, deux pays qui ont leur poids dans l'échiquier énergétique du continent. C'est d'ailleurs l'un des engagements contenus dans la déclaration finale adoptée par les participants à la conférence de dimanche. En effet, ils s'engagent à «tout mettre en œuvre en vue d'accélérer la signature et la ratification de la convention de l'Afrec par tous les pays qui ne l'ont pas encore fait». Afin de permettre à l'Afrec d'être rapidement opérationnelle, la déclaration d'Alger a sollicité la Commission de l'UA de procéder au recrutement du directeur exécutif de l'Afrec, au plus tard fin juin 2008, et à la mise en place du Conseil exécutif et de l'Organe consultatif technique de cette commission, au plus tard fin 2008. Ils ont, par ailleurs, préconisé une augmentation des ressources financières en faveur de l'Afrec afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle. La conférence des ministres de l'Energie des pays de l'Union africaine (UA) a aussi appelé les différents partenaires aux développements régionaux et internationaux à soutenir les programmes de développement énergétique en Afrique. Il faut dire qu'avec tous les challenges qui l'attendent, l'un des premiers objectifs que s'assigne l'Afrec, est d'être opérationnelle le plus tôt possible. L'agenda de l'Afrec est déjà chargé, avec comme première initiative la rencontre avec la Commission de l'énergie de l'Union européenne, les 20 et 21 février à Bruxelles. Suivra par la suite, sa participation le 3 avril prochain à Cancun (Mexique) à la 2e réunion de l'Afrolac (conférence des pays africains et d'Amérique latine producteurs d'énergie). Sur ce chapitre, la déclaration d'Alger a appelé à «renforcer la coopération sous-régionale, régionale, continentale et intercontinentale pour une mise en valeur durable et une utilisation efficace des ressources énergétiques au bénéfice de nos populations». L'Afrec compte, en effet, beaucoup sur sa coopération avec l'Organisation latino-américaine de l'énergie (Olade). En effet, la 2e réunion de l'Afrolac qui va se concentrer sur les liens qui devraient s'établir entre les deux continents, est une rencontre décisive, selon M. Khelil. Dans ce domaine, l'Afrec «peut apprendre beaucoup de l'expérience de l'Olade qui est plus ancienne», a-t-il expliqué, soulignant l'existence de «rapports forts» entre les deux continents pour la promotion du secteur de l'énergie.