Parcours n La création «en urgence» de la Commission africaine de l'énergie a été décidée par les dirigeants des pays du continent en avril 1980 ; la décision finale a été prise en juillet 2001 et la commission est «prête» depuis…hier ! L'Union africaine (UA) s'est officiellement dotée d'une nouvelle institution appelée Commission africaine de l'énergie (Afrec). L'acte de naissance a été établi, ici, à Alger lors d'une conférence regroupant, hier, dimanche, des ministres de l'Energie des pays du continent. «L'Afrec est prête à devenir opérationnelle», déclare Hussein El-Hag, directeur exécutif intérimaire de la commission à l'ouverture de la conférence. «L'énergie est devenue un facteur central dans toutes les préoccupations du monde d'aujourd'hui. Il n'y a pas moyen d'échapper à l'énergie», affirme-t-il. Selon le directeur de l'Agence internationale de l'énergie, «l'Afrique vient de combler un vide» qui n'existe nulle part ailleurs. Il rappelle que plusieurs régions du globe ont une commission régionale en la matière, l'Afrique étant la dernière à la mettre en place, bien qu'on y réfléchisse depuis vingt-huit ans. «Cette conférence est l'aboutissement d'un long processus», fait observer à ce propos le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. C'est en 1980 que «les pays africains ont pris conscience de la situation énergétique préoccupante du continent», pour la première fois lors de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernements de l'OUA - Organisation de l'Unité africaine -, réunis à Lagos (Nigeria), qui a adopté un plan intitulé «Plan d'action de Lagos (PAL)». «Pour mettre en œuvre ce PAL, la conférence de Lagos a perçu l'impérieuse nécessité de se doter d'un cadre institutionnel approprié et a ainsi entériné la recommandation relative à la création urgente de la Commission africaine de l'énergie», lit-on dans une publication de l'Afrec. «L'Afrec a dû parcourir un long chemin pour enfin pouvoir jeter ce premier jalon (conférence d'Alger, ndlr). Et pour être précis, cela lui a pris exactement 6 ans, 7 mois et 6 jours depuis que la décision de la création a été prise (juillet 2001)», écrit M. El-Hag dans la lettre de l'Afrec, numéro de décembre 2007. «En mettant en place l'Afrec, écrit-il encore, l'UA a comblé un vide institutionnel par l'établissement d'un mécanisme nécessaire à l'élaboration d'un cadre approprié de coopération et d'harmonisation entre les Etats membres africains, qui leur permettra de développer ensemble les immenses ressources énergétiques du continent et de défendre leurs intérêts dans un secteur aussi stratégique que celui de l'énergie.» La convention portant création de la commission a été ratifiée par 23 pays membres du l'UA, 20 pays seulement l'ont cependant signée (en attendant la ratification) et 11 pays n'ont ni signé ni ratifié le document. Parmi ces Etats figurent la Mauritanie, le Malawi, le Cap-Vert et le…Nigeria ! Le pays où l'idée a été lancée pour la première fois en 1980.