Alors que la réunion des ministres des Affaires étrangères de Tunisie, d'Algérie et d'Egypte est prévue aujourd'hui à Tunis, le chef du gouvernement libyen d'entente nationale (GNA) Fayez Al-Sarraj devrait arriver aujourd'hui à Alger pour une visite qui s'inscrit dans le cadre des efforts afin de trouver une solution politique libyenne et faire progresser le curseur au-delà des litiges entre acteurs internes. La position de l'Algérie sur la crise libyenne était, est et sera toujours claire : elle s'inscrit en faveur d'une solution politique basée sur le dialogue inclusif et la réconciliation nationale, en dehors de toute ingérence étrangère. Pour l'Algérie l'Accord politique libyen reste le seul cadre de règlement à cette crise, et qu'il appartient aux seuls Libyens d'apporter tout amendement pouvant permettre de surmonter les divergences actuelles. Pas plus tard qu'au mois de septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux du 4ème Sommet du Comité de Haut niveau de l'Union africaine sur la Libye qui se déroulent samedi à Brazzaville, n'a pas omis de noter que l'Algérie demeure confiante que les Libyens ont les ressources et les capacités potentielles pour transcender leurs divergences, mener à son terme le compromis qu'ils ont scellé en signant le 17 décembre 2015, l'Accord politique libyen et s'engager dans sa mise en œuvre sur une base consensuelle. M. Messahel a, également, rappelé les efforts que l'Algérie a consentis depuis le début de la crise en vue de rapprocher les positions des acteurs libyens et favoriser l'émergence d'une solution politique consensuelle qui n'est possible qu'à travers une approche inclusive de dialogue et de réconciliation. "C'est dans cet esprit qu'il faudrait inscrire notamment les visites et déplacements que j'ai effectués en Libye respectivement en Avril 2016, en Avril et Mai 2017 dans les différentes localités et régions de l'Est, de l'Ouest et du Sud du pays notamment à El Beida, Zintan, Benghazi, Misrata, Ghat, Ghedames et à Tripoli", a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Il a, enfin, réitéré la disponibilité de l'Algérie à poursuivre ses efforts en soutien au processus politique en cours sous l'égide des Nations unies. La venue d'Al-Sarraj à Alger intervient donc au moment où des efforts sont entrepris afin de faire converger les deux tendances actuellement en vue sur la scène libyenne, à savoir le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) et le maréchal Khalifa Haftar qui contrôle l'est du pays. L'Algérie qui a soutenu le gouvernement de l'union nationale en Libye, reconnu par la communauté internationale, tout en discutant avec le maréchal Khalifa Haftar veut à l'évidence éviter une situation de clivage qui pourrait fragiliser davantage un pays qui a basculé dans l'instabilité depuis l'intervention de l'Otan. Seule la solution politique est à même d'assurer une solution au problème des libyens entre eux et sans aucune ingérence extérieure. D'ailleurs, M. Messahel a bien indiqué que l'"option militaire ne saurait être acceptée car elle mènerait à la partition et au chaos en Libye et profiterait aux forces du mal à savoir les groupes criminels et terroristes", sans oublier de saluer dans ce même cadre, "les victoires remportées par les Libyens dans leur lutte contre le terrorisme à Syrte, à Benghazi et dans plusieurs autres villes libyennes". Le ministre des Affaires étrangères a mis un accent particulier sur l'"impératif d'unifier les institutions nationales", notamment la mise en place d'une armée nationale et de services de sécurité et d'institutions représentatives fortes et légitimes, en vue de conforter les efforts de recouvrement de la stabilité et de la sécurité en Libye, nécessaire à l'édification d'un Etat national fort et crédible, à même de prendre en charge ses missions régaliennes et d'assurer les aspirations du peuple frère de Libye. Aujourd'hui donc le chef du gouvernement libyen d'entente nationale (GNA) Fayez Al-Sarraj devrait s'entretenir avec le Ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, afin de lui faire part de la situation en Libye et des derniers développements enregistrés concernant le processus de règlement de la crise, notamment à la lumière de la feuille de route présentée par le Représentant Spéciale du Secrétaire Général de l'ONU pour la Libye, Ghassane Salame. Enfin, la réunion des ministres des Affaires étrangères de Tunisie, d'Algérie et d'Egypte prévue aujourd'hui à Tunis, devrait donc permettre de soutenir tout ce qui est de nature à contribuer à encourager les différentes parties libyennes au dialogue et au consensus afin de surmonter ce blocage, alors que du côté des protagonistes libyens, il y a bien lieu de faire des concessions pour surmonter la crise actuelle.