Après deux jours de débats lors d'un colloque sur le “Théâtre, cité et citoyenneté”, l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger prévoit dans son large programme une autre rencontre, cette fois-ci tout à fait nouvelle : “ Arts et Entreprise.” Il est certes un peu farfelu de parler du théâtre quand l'arsenal productif de ce type d'expression n'existe pas, mais le débat animé par des professionnel au Théâtre de verdure, les 17 et 18 février dernier, furent théoriques et quelque peu pratiques. L'universitaire Ali Abdoun a défendu l'idée d'un quatrième art dont la mise en scène a été largement inspirée de certaines traditions ancestrales, notamment celle appartenant à la communauté des Numides, Yennayer. Selon lui ces traditions ont apporté un impressionnant matériau qui a permis aux artistes d'assimiler une mise en scène. Le même orateur qui est intervenu en séance de clôture avait, par ailleurs, défendu l'idée de la création et de la réhabilitation des espaces culturels tels les maisons de jeunes, les nouveaux complexes d'habitation, de réadapter ceux qui existent dans les maisons de jeunes, mais aussi de réanimer les ateliers dans les établissements scolaires, de décentraliser les activités d'exécution pour les rapprocher du public et créer ce théâtre dans la rue, une voie de choix pour la généralisation de cet art dans la ville. On a entendu ce genre d'interventions de façon sporadique pendant le Festival national du théâtre, ou quelquefois lors de rendez-vous commémoratifs concernant le quatrième art, mais ce qui parait fondamental pour secouer les planches qui ont connu depuis les années 90 une véritable descente aux enfers, c'est de réfléchir à remettre le public en salle. Il n'a plus d'engouement pour le 4e art, qui fut dans les années 80 le fleuron des expressions culturelles. Un théâtre comme tous les autres arts ne peut vivre sans le public. A partir de ce constat, les spécialistes devront plutôt se pencher sur l'avenir du théâtre –s'il y en a un- en commençant par lancer les jalons d'une “ éducation artistique, théâtrale aussi bien dans les écoles que dans les quartiers ”. Qu'à cela ne tienne ! Pendant que ces spécialistes discouraient, le TNA (Théâtre national algérien) tournait à vide. Après ce rendez-vous qui reste très théorique, l'établissement Arts et Culture en propose un autre : celui de la relation entre “ l'Art et l'Entreprise ”. Cette rencontre qui se déroulera sur plusieurs semaines et au niveau de plusieurs espaces, notamment celui du Théâtre de verdure, sera focalisé sur les témoignages d'hommes et de femmes qui se sont lancés dans l'aventure de la création des entreprises, comment les ont-il maintenues, développées etc… Cette manifestation à laquelle prendront par de nombreuses entreprises nationales qui ont aidé de près ou de loin la création de ces entreprises, s'articulera autour de l'évolution d'un quartier, d'une ville d'une personne à partir de la création d'une simple “ boite économique”.