Dans un contexte marqué par la montée de la tension sociale provoquée par les syndicats autonomes, notamment avec la série de grèves déclenchées depuis le début de ce mois, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé que la nouvelle grille des salaires, qui n'a pas pu être appliquée jusqu'à présent, est "sans effet" et dépassée, compte tenu de la flambée des prix des produits alimentaires, des matériaux de construction et des autres produits de consommation. Intervenant à l'ouverture de la première session ordinaire du conseil national du PT de l'année en cours, Mme Hanoune a mis en garde contre l'accumulation des problèmes sociaux causés par la détérioration du pouvoir d'achat, de la hausse du taux de chômage et "du licenciement des travailleurs après la fermeture de leurs entreprises". A ce titre, elle a relevé que la priorité actuelle demeure "l'assainissement et l'apaisement du climat social et la restauration de la confiance entre le peuple et l'Etat".Tout en affirmant que la grève est un droit constitutionnel prévu dans les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT), elle a souligné que la dernière grève des paramédicaux est "un mouvement de protestation légitime". Il est à noter à ce propos, que la tutelle a eu recours à la justice pour mettre fin à cette grève. Au plan politique, notamment l'amendement de la Constitution, la SG du PT a estimé qu'il s'agit d'un droit constitutionnel et d'une démarche normale à laquelle le PT ne s'oppose pas, appelant à l'ouverture d'un débat national associant l'ensemble des parties. Toutefois, elle a dénoncé la manière dont sont menés les appels à un troisième mandat du président de la République. Dans le même cadre, elle s'est interrogée "pourquoi des voix ne s'étaient-elles pas élevées lorsque la Constitution fut amendée en 1996 en y introduisant un article limitant le nombre de mandats présidentiels à deux seulement pour un même candidat". Tout en rappelant que l'Algérie vivait à l'époque dans l'insécurité et que nul ne se souciait alors du nombre de mandats présidentiels. Mme Hanoune a également dénoncé l'ingérence de parties étrangères qui, a-t-elle observé, "s'arrogent le droit et la liberté de prendre attache avec des formations politiques nationales et d'émettre leurs opinions sur les modalités d'amendement de la Constitution". A cet effet, elle a estimé que l'amendement de la Constitution dans les pays africains constitue désormais "un prétexte" pour les parties étrangères pour s'ingérer dans les affaires intérieures de ces Etats afin "de promouvoir l'idée de partage du pouvoir". Une attitude qui ne dénote guère d'un esprit démocratique et ne fait qu'exacerber les tensions, selon la SG du PT.En outre, elle est revenue sur les informations sur la mise en place d'une commission onusienne d'enquête sur les derniers attentats du 11 décembre à Alger en les dénonçant. Elle a également soutenu qu'il s'agit d'une ingérence dans les affaires internes de l'Algérie. Au volet économique, la responsable du PT a affirmé que l'heure n'est pas à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) rappelant sa "ferme opposition" à la privatisation des entreprises publiques.