Facebook a annoncé lundi l'ouverture de trois nouveaux centres en Europe, dédiés à l'apprentissage de compétences numériques, le premier réseau social mondial s'engageant à former un million de personnes au cours des deux prochaines années. Le géant américain, confronté à des accusations de laxisme en matière de lutte contre les discours de haine et la diffusion de fausses informations, a précisé qu'il mettrait sur pied de tels centres en Espagne, en Pologne et en Italie. Facebook a également fait état de son intention d'investir 10 millions d'euros en France via son centre de recherche dans le domaine de l'intelligence artificielle. "Les gens redoutent que la révolution numérique laisse certains au bord de la route. Nous voulons être sûrs d'investir dans des compétences numériques afin de donner aux gens les compétences nécessaires pour participer pleinement à l'économie numérique", a dit à Reuters Sheryl Sanderg, directrice générale déléguée de Facebook. Cette dernière fait partie des quelque 140 dirigeants des plus grandes entreprises mondiales qui rencontreront Emmanuel Macron et le gouvernement français dans la journée au château de Versailles pour discuter de dizaines de projets d'investissements. De son côté, Elliot Schrage, directeur de la communication et des relations publiques de Facebook, a plaidé la cause du groupe en Allemagne. Dimanche, lors d'une conférence annuelle à Munich sur le secteur technologique, il a présenté des excuses pour le manque d'efforts accomplis dans le passé par le réseau social, qui compte plus de deux milliards d'utilisateurs mensuels dans le monde. Les projets annoncés Facebook en Europe interviennent à un moment où la Commission européenne s'apprête à faire des propositions en matière de taxation des géants du numérique. Dans le collimateur de Bruxelles, les "GAFA" (Google, Apple, Facebook et Amazon) sont régulièrement accusés de faire de l'optimisation fiscale en Europe. L'Union européenne a souligné la nécessité d'améliorer les compétences numériques de ses citoyens afin de faire baisser le chômage et de permettre à l'Europe de créer son propre géant technologique. Facebook a déjà ouvert des centres de formation dans des pays tels que le Nigeria et le Brésil.