Le dossier prévoyant la création de la police de la pêche est “fin prêt” et sera prochainement soumis à la direction de la Fonction publique, a déclaré mercredi dernier le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smail Mimoune. S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya d'Oran, le ministre de la Pêche a indiqué que le texte est ficelé et que ce corps de contrôle, dont la composante sera constituée d'universitaires détenteurs de licence en droit, œuvrera, en étroite collaboration avec les gardes-côtes, à la protection du secteur de la pêche contre toute infraction et atteinte à la faune maritime. Smail Mimoune a souligné, à ce propos, qu'une réunion ministérielle se tiendra aujourd'hui 24 février pour l'examen du statut de la police de la pêche. Dans ce même souci de lutter efficacement contre la pêche illicite, M. Smaïl Mimoune a annoncé également la création prochaine d'un Centre de contrôle des navires en mer, qui est en phase de consultation et d'un laboratoire de contrôle dont le siège sera également à Alger. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a reconnu que l'Algérie fait face à une pêche «illicite» dans ses eaux territoriales, que ce soit pour les différentes espèces de poissons ou du corail. Ce dernier fait l'objet de pillage, et ce malgré l'interdiction par les autorités de la pêche du corail en Algérie depuis février 2000. Il est toujours constaté que des pêcheurs, algériens ou étrangers, s'adonnent au pillage de cette richesse marine inestimable. Rien qu'en janvier dernier, la brigade de la Gendarmerie nationale de Ben M'hidi, dans la wilaya wilaya d'El-Tarf, a déjoué une tentative de contrebande de 37 kilogrammes de corail par un réseau de trafiquants. Ces derniers utilisent des moyens et un matériel sophistiqué pour extraire le corail du littoral. Les membres du réseau sont, semble t-il, des spécialistes de l'extraction du corail pour le diriger par la suite vers la Tunisie puis vers l'Italie. Ils travaillent en pleine nuit en utilisant des chalutiers de pêche. Le communiqué du commandement de la gendarmerie a indiqué que, suite à des informations et après avoir reçu un mandat de perquisition, la brigade de la gendarmerie a arrêté deux personnes et saisi 37 kilogrammes de corail, à leur domicile. Les enquêtes préliminaires ont révélé que la quantité de corail saisie a été extraite de façon illégale. Il s'agit d'un réseau qui est, selon toute vraisemblance, dirigé par des barons du trafic de corail à El-Tarf. La mafia du corail en Algérie est financée par des barons de la Tunisie et de l'Italie, expliquent les responsables de la pêche de la wilaya d'El-Tarf. Autant dire que la police de la pêche sera d'un grand apport pour les gardes-côtes et les services de la gendarmerie dans la lutte contre la pêche illégale. Dalila B.