Approuvée par les dirigeants africains, la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) est un projet phare de l'Agenda 2063, dont le but est de faire de l'intégration économique de l'Afrique une réalité. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), réunis lors du 30ème sommet de l'organisation les 28 et 29 janvier, avaient appuyé ce projet pour tirer profit des possibilités commerciales en faveur du développement et de l'industrialisation de l'Afrique. Intervenant à l'ouverture du sommet, le chef de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, a affirmé que la première phase des négociations sur la zone de libre-échange continentale a été franchie avec succès, précisant qu'il est attendu du 30ème sommet qu'il adopte l'accord relatif. Pour les dirigeants africains, la zone de libre échange est une initiative urgente dont la mise en œuvre immédiate génèrerait des résultats rapides. Elle va non seulement influer sur le développement socioéconomique, mais donnerait plus de confiance aux Africains et renforcerait leur engagement et leur appropriation de l'Agenda 2063, estime-t-on. Dans la cadre de sa mise en œuvre, la ZLEC s'étendra sur un marché africain de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars dans l'ensemble des 55 Etats membres de l'Union africaine. Cette zone sera ainsi, du point de vue du nombre des pays qui y prennent part, la plus grande zone de libre-échange du monde depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La ZLEC aspire à devenir un marché très dynamique dans un continent qui comptera 2,5 milliards de personnes à l'horizon 2050, soit 26 % de la population mondiale en âge de travailler, et connaîtra aussi une croissance économique deux fois plus rapide qu'aujourd'hui, selon des projections.
Donner l'avantage aux entreprises africaines Parmi les points inclus dans le projet de zone de libre-échange, donner des avantages aux entreprises africaines en matière d'exportation. Actuellement avec des tarifs moyens de 6,1 %, les entreprises sont confrontées à des droits de douane plus élevés lorsqu'elles exportent en Afrique plutôt qu'en dehors du continent. Ainsi, la ZLEC va éliminer progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, permettant aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent, et répondre efficacement à la croisse du marché africain. Le but de la zone de libre-échange est d'accroître et de rendre plus aisés les échanges dans le domaine économique entre les pays africains. Elle se veut également un moyen de booster le commerce africain qui n'a pas joué un rôle primordial dans la réalisation d'une croissance économique et d'un développement rapides et durables. L'Afrique actuellement demeure le continent au monde, le plus dépendant de l'aide, et qui n'a pas réussi aujourd'hui à éradiquer la pauvreté. Par la mise en place de la ZLEC, les pays africains cherchent à en finir avec les obstacles qui entravent la croissance et le développement durable en renforçant l'intégration du contient via des échanges commerciaux plus faciles et plus rentables entre Africains.