Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad assure que de nouvelles sanctions imposées par l'Onu à propos du programme nucléaire iranien ne feraient pas de tort à l'Iran. "S'ils veulent continuer sur la voie (des sanctions), cela ne nous causera pas de tort. Ils peuvent adopter des résolutions pendant cent ans", a dit le chef de l'État dans une interview à la télévision nationale. Ceux qui mènent les efforts pour imposer les sanctions et leurs alliés ne "mettront pas la nation iranienne à genoux". "S'ils continuent (avec cette pression), nous avons prévu des actions réciproques", a encore dit Ahmadinejad sans autre précision. Il avait auparavant déclaré que le nouveau rapport de l'Agence internationale de l'Énergie atomique sur le programme nucléaire iranien constituait une victoire sur l'Occident qui accuse Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'AIEA a estimé dans un rapport divulgué vendredi que l'Iran avait fait des progrès sur la voie de la transparence mais que de sérieux doutes subsistaient. L'AIEA a aussi indiqué que, pour la première fois, il avait interrogé l'Iran sur des rapports de services de renseignement occidentaux faisant état de travaux liés à la fabrication de bombes atomiques et que Téhéran n'avait pas fourni de réponses satisfaisantes. Les autorités et les médias iraniens ont mis l'accent sur les passages du rapport énonçant des domaines dans lesquels les soupçons ont été levés, ce qu'ils considèrent comme une victoire, mais ils n'ont guère mentionné les autres passages faisant état de la subsistance de doutes. Les États-Unis, qui s'efforcent d'isoler l'Iran, ont dit que le rapport constituait une bonne raison pour faire adopter par l'Onu de nouvelles sanctions à l'encontre de l'Iran. La France et la Grande-Bretagne ont formulé l'espoir que le Conseil de sécurité de l'Onu voterait la semaine prochaine un troisième train de sanctions. "(Le président) a félicité le dirigeant et la nation iranienne pour la victoire historique de la nation iranienne dans le dossier nucléaire, dans le cadre de la plus grande confrontation politique avec les puissances autoritaires après la victoire de la révolution islamique", a dit Ahmadinejad cité par la télévision iranienne. Ahmadinejad, dont c'était le premier commentaire sur le rapport, adressait ses félicitations au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions d'État et notamment sur la politique nucléaire. Les pays occidentaux accusent l'Iran de chercher à acquérir la technologie de fabrication d'armes nucléaires. Téhéran s'en défend et dit vouloir seulement produire de l'électricité afin de ménager ses réserves pétrolières et gazières.