Le gouvernement sahraoui a appelé le Maroc "à contribuer au resserrement des rangs des Africains et à l'instauration de la sécurité, de la paix et du développement en Afrique, au lieu de semer l'instabilité et la discorde dans le cadre d'agendas internationaux visant à affaiblir l'Afrique", exhortant l'ONU à intervenir en urgence pour amener le Maroc à se conformer à la légalité internationale afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer ses droits inaliénables à la liberté et à l'indépendance. Lors d'une conférence de presse animée lundi au siège de l'ambassade sahraouie à Alger, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek a passé en revue les derniers développements de la question sahraouie, affirmant que "le gouvernement sahraoui estime que le Maroc doit se plier à la volonté des dirigeants africains, exprimée lors du 30e sommet de l'UA" (28 et 29 janvier à Addis Abeba), afin que "son adhésion ou comme l'appelle le souverain marocain Mohammed VI, "son retour à la famille institutionnelle", contribue au resserrement des rangs des Africains et à l'instauration de la sécurité, de paix et du développement du continent, au lieu de semer l'instabilité, la division et la désunion dans le cadre d'agendas internationaux visant à affaiblir l'Afrique et à empêcher l'UA d'occuper la place qui lui sied à l'échelle internationale". "La politique de désinformation et la négligence des décisions adoptées par le Maroc, depuis son adhésion à l'UA ne fera qu'accentuer son isolement et entrainera davantage de pauvreté et de frustration pour le peuple marocain qui "occupe la dernière place à l'échelle internationale en termes de développement humain". M. Ould Salek a exhorté "les décideurs politiques marocains à prendre conscience que la politique d'occupation militaire des territoires d'autrui et la transformation du Maroc en Etat colonial, est un projet voué à l'échec et désastreux aussi bien pour l'Etat que pour le peuple marocains", car la communauté internationale "ne reconnaitra jamais la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental". L'occupant marocain poursuit les violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés de la République sahraouie et le pillage de ses richesses, en totale contradiction avec les décisions de l'Union africaine (UA) et de l'ONU", a-t-il dit, appelant les Nations unies à "intervenir en urgence pour contraindre le Maroc à se conformer à la légalité internationale" en permettant au peuple sahraoui d'exercer ses droits indéfectibles et inaliénables à la liberté et à l'indépendance, en libérant tous les détenus politiques et en accordant à la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) ses pleines prérogatives y compris la surveillance des droits de l'Homme. Le gouvernement sahraoui a appelé, par le truchement de Ould Salek, les pays de l'UE à se conformer aux décisions de la légalité internationale, particulièrement la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) portant annulation de tout accord avec l'occupant marocain qui prévoit le pillage des richesses de la République sahraouie, car s'assimilant à de la complicité et encouragement de l'agression et étant contraire aux exigences d'un partenariat sincère et fructueux avec l'UA qui entretient avec l'UE des relations de coopération basées sur le respect mutuel et les intérêts communs", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie sahraouie a réaffirmé la disposition "sincère" de l'Etat sahraoui à entamer des négociations directes avec le royaume du Maroc pour instaurer la paix entre les deux pays, conformément à la décision historique du 30ème sommet de l'UA. Le Maroc doit mettre fin à son occupation Ainsi, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek a déclaré que le Maroc doit mettre un terme à son occupation de territoires d'un Etat membre de l'Union Africaine (UA) après avoir adhéré à nouveau à cette institution africaine. M. Ould Salek a indiqué que "les dirigeants africains ont affirmé, durant leur 30e sommet de l'UA tenu les 28 et 29 janvier dernier à Addis-Abeba, que l'adhésion du Maroc à l'UA doit aboutir à l'instauration de la paix entre la République sahraouie arabe et démocratique (RASD) et le Royaume du Maroc conformément aux engagements découlant de sa signature de l'Acte constitutif ". Il a rappelé qu'ils ont souligné également que "la coexistence pacifique et l'instauration d'une paix juste et définitive entre la RASD et le royaume du Maroc était possible et nécessaire, mais que ceci ne pouvait se concrétiser sans que le Maroc ne mette fin à son occupation de territoires d'un Etat membre de l'UA et ne respecte les frontières reconnues au niveau international et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance". Le chef de la diplomatie sahraouie a indiqué que les décisions du sommet africain sur le conflit entre la RASD et le royaume du Maroc prouvent que les "tentatives marocaines visant à exclure l'UA des efforts de la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara Occidental vont à l'encontre de la logique géographique, historique et de la légalité" ajoutant que "ces tentatives ne peuvent résister à la volonté des dirigeants africains à permettre à l'UA de prendre en charge les questions africaines et au Continent de parler d'une seule voix en concrétisation de la stratégie de l'Union 2063 et de la déclaration de principes du 50e anniversaire de la création de l'Unité". "Une année après son adhésion à l'UA et 33 ans après son retrait de cette même organisation, en protestation contre l'adhésion de la RASD, le Maroc constate que les positions de l'UA ont gagné, avec le temps, en fermeté et en attachement aux principes constitutifs de l'Union Africaine en particulier l'obligation de se conformer aux frontières héritées à l'indépendance, de respecter l'intégrité territoriale des Etats membres et les droits des peuples à l'autodétermination et à l'indépendance, outre le règlement pacifique des conflits par le dialogue et les négociations", a souligné le ministre sahraoui des AE. Le 30e sommet de l'UA a adopté plusieurs décisions concernant le conflit au Sahara occidental notamment celles appelant les deux Etats membres de l'UA, à engager des pourparlers directs pour l'organisation d'un référendum, avec l'appui de l'UA et de l'ONU, à réactiver le Comité des chefs d'Etat et de Gouvernement sur le Sahara occidental et de charger le président de l'UA, celui de la commission de l'UA, celui du Conseil de la paix et de la sécurité et l'envoyé personnel au Sahara occidental, en coordination avec l'ONU, et dans le cadre des efforts communs aux deux organisations, d'aboutir à une solution au conflit, qui dure depuis longtemps entre les deux pays. Le sommet a demandé le retour des observateurs africains au sein de la MINURSO et l'établissement d'un mécanisme de contrôle des droits de l'homme au Sahara occidental, outre l'appel lancé aux états membres et aux organisations de la société civile de boycotter le Forum Crans Montana, prévu dans la ville de Dakhla en mars prochain. Il a insisté sur la nécessité de se conformer aux précédentes décisions relatives au droit de tous les pays membres de participer, sans exclusion aucune, à toutes les rencontres et activités dont l'UA est partie prenante". Il a en outre relevé la situation difficile des réfugiés sahraouis, rappelant l'appel du secrétaire général de l'ONU à doubler ses aides au profit de ces réfugiés. Concernant les droits de l'homme, le sommet a appelé le Maroc à ouvrir un dialogue avec la commission africaine des droits de l'homme et des peuples et autoriser l'entrée d'une commission d'enquête dans le territoire sahraoui ainsi qu'à procéder à la signature de la charte africaine des droits de l'homme et des peuples, à l'instar des autres pays de l'UA.