Le Maroc a été admis lundi à Addis-Abeba en tant que 55ème membre de l'Union africaine (UA) lors des travaux de la 28ème conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA qui se poursuivent dans la capitale éthiopienne. Le Maroc avait quitté en 1984 l'Organisation de l'Unité africaine (OUA)- l'actuelle UA- pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en tant que membre à part entière. Dans une déclaration à la presse, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que ''du moment que le Maroc n'a pas posé de conditions et n'a pas fait de réserves sur l'Acte constitutif de l'UA, nous le prenons au sérieux et nous acceptons qu'il soit admis à l'Union sur la base de l'Acte constitutif dans son ensemble''. ''La République sahraouie souhaite la bienvenue au Maroc qui va siéger aux côtés de la RASD, et tous les Etats africains, y compris ceux amis du Maroc, ont affirmé qu'ils travailleront pour que la République sahraouie et le Maroc règlent leur conflit'', a souligné M. Ould Salek. Il a fait état d'un ''consensus'' pour que le Maroc ''soit admis à l'UA et siège aux cotés de la RASD'', considérant cette adhésion comme ''une victoire diplomatique très importante pour les Sahraouis''.
Le moment était venu A l'issue d'un entretien avec le nouveau Secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutteres, à Addis Abeba en marge des travaux du 28ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a soutenu à Addis-Abeba que le moment était venu pour organiser le référendum d'autodétermination au Sahara occidental, regrettant le fait que la MINURSO demeure la seule mission des Nations unies sans composante de surveillance des droits de l'homme, Selon l'agence de presse SPS. Le président sahraoui a rappelé que la Mission onusienne pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) "doit être en mesure de mener à bien sa mission pour laquelle elle a été mise en place il y a 26 ans et dont elle porte le nom, afin de permettre au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur son avenir." Le président sahraoui, également secrétaire général du Front Polisario, a dénoncé "la persistance des violations marocaines des droits de l'homme dans les parties occupées du Sahara occidental", appelant l'ONU à agir face à cette situation "inacceptable". Vendredi dernier, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que ce sommet mettra le Maroc face à ses responsabilités historique et juridique car étant une force qui occupe illégalement un pays membre de l'organisation panafricaine, rappelant qu'il était le seul pays d'Afrique qui ne respecte pas ses frontières reconnues à l'échelle internationale. Lors d'une conférence de presse au siège de l'Union africaine (UA), M. Ould Salek a évoqué la demande d'adhésion du Maroc à l'UA, relevant que celle-ci exigeait un traitement spécial par l'organisation dans le sens où le Maroc n'était pas un pays comme les autres mais un pays qui occupe un autre Etat africain, membre de l'organisation, donc un pays colonisateur avec un régime identique au régime abject de l'Apartheid. Le président sahraoui, Brahim Ghali participait aux travaux du 28ème sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA qui se sont tenus sur deux jours dans la capitale éthiopienne sous le thème: "Exploiter le dividende démographique grâce à des investissements dans la jeunesse".
La RASD prête à négocier La République arabe sahraouie démocratique (RASD) est prête à négocier avec le Maroc pour que ce dernier mette un terme à l'occupation des terres sahraouies, a déclaré lundi à Addis-Abeba le ministre sahraoui des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek. "La République sahraouie est disposée à négocier avec le Maroc pour qu'il mette fin à l'occupation de nos terres et ce sur la base de la légalité internationale et le respect des droits du peuple sahraoui", a affirmé M. Ould Salek dans une déclaration à l'APS. Il a souligné que l'admission du Maroc au sein de l'Union africaine est "une victoire pour le peuple sahraoui, car le Maroc, a-t-il dit, a finalement accepté de s'asseoir à coté de son voisin la République sahraouie". Le chef de la diplomatie sahraouie a insisté sur le fait que le gouvernement marocain a ratifié l'Acte constitutif de l'UA, un acte qui fait du respect des frontières héritées à l'indépendance et la non utilisation de la force pour l'acquisition de territoires "des principes sacro-saints". Le président sahraoui, Brahim Ghali qui participe aux travaux du 28ème sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA a affirmé que le moment était venu pour organiser le référendum d'autodétermination au Sahara occidental, regrettant le fait que la MINURSO demeure la seule mission des Nations unies sans composante de surveillance des droits de l'homme.