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Pourquoi la crise du lait va durer
Les producteurs menacent d'arrêter leur activité
Publié dans El Watan le 16 - 08 - 2007

Asphyxiés. Par le prix de vente du sachet de lait à 25 DA, alors qu'il leur en coûte 55. Par les cours mondiaux de la poudre de lait qui ont connu un envol sans précédent depuis le début de l'année. Par les subventions de l'Etat qui n'arrivent pas dans les comptes. Les producteurs de lait menacent de cesser leur activité à la rentrée si le gouvernement ne les aide pas durablement. El Watan a enquêté sur les raisons de cette crise, partie pour durer.
Il y aura du lait pour le Ramadhan ? Et le sachet sera toujours à 25 DA ? » Nous ne sommes que mi-août et, déjà, les commerçants doivent faire face aux interrogations inquiètes des consommateurs. Dans certains quartiers, à Bab El Oued ou à Kouba, il est même impossible de trouver un sachet de lait après 7h. Le souvenir des files d'attente devant les supérettes, ce printemps, est encore frais. Depuis, le lait est revenu dans les bacs. Mais la crise de la filière, elle, s'est aussi durablement installée, aiguisée par un marché mondial en pleine dépression. L'épuisement des réserves mondiales de lait et un boom de la demande internationale ont entraîné une flambée sans précédent des prix de la poudre de lait. Et l'Algérie, au même titre que les gros importateurs comme le Mexique ou la Russie, est un des premiers pays touchés. Alors faut-il s'attendre à une pénurie pure et dure à la rentrée ? Oui, préviennent en chœur les producteurs, s'ils ne touchent pas d'ici la fin du mois d'août les subventions des mois de juin et juillet promises par l'Etat. Surendettés, ils n'auront plus les moyens de renouveler leurs stocks de poudre. Et même en cas de versement des subventions, la situation risque d'être encore plus critique en 2008, car les perfusions financières ne permettent pas de résoudre le problème de fond. La mise en garde émane directement de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) : les producteurs ne seront pas à l'abri des caprices du marché tant que l'Algérie n'élargira pas son cheptel laitier. En conclusion, il y a des raisons de croire que la crise du lait va durer. Voici pourquoi.
Parce que l'Algérie subit de plein fouet la crise mondiale liée
aux bouleversements du climat. Plus particulièrement aux sécheresses répétées qui touchent l'Océanie ! Loin de nous ? Pas tant que ça. La Nouvelle-Zélande, par exemple, exporte 50% de la poudre de lait mondiale. « Si l'Algérie importe de la poudre d'Europe, du printemps à la fin de l'automne, elle en importe aussi d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Océanie, de septembre à mai », explique Abdelouahab Ziani, président de la fédération alimentaire de la Confédération des industriels producteurs d'Algérie. Bref, si le réchauffement climatique affecte la production de lait dans ces pays-là, les quantités disponibles seront fournies en priorité à l'Europe, aussi cliente, au détriment de l'Algérie.
à la baisse de la production en Europe. Les plus importants pays producteurs d'Europe, auprès de qui l'Algérie se fournit, sont touchés par une crise. Le système des quotas européens, qui depuis 1984 limite la production, empêchant les producteurs de s'adapter à la demande croissante, sera enterré en 2015. En attendant, la Commission européenne autorise de petites augmentations des quotas, à raison de 0,5% par an jusqu'en 2008. Mais cela ne suffit pas pour l'instant.
au soudain engouement des Chinois pour les produits laitiers. Le lait est de plus en plus demandé en Chine et dans d'autres pays asiatiques. Selon l'Association laitière de Chine, la consommation devrait augmenter de 15% à 20% par an dans les prochaines années. Le rêve déclaré du Premier ministre Wen Jiabao serait que chaque enfant boive un demi-litre de lait par jour. Pour cela, le pays importe de grandes quantités. Là encore, compte tenu des grandes quantités commandées, le pays est considéré prioritaire par les fournisseurs, limités par les quantités disponibles.
Parce qu'il n'y a pas, semble-t-il, de volonté politique de trouver une solution durable
éleveurs et producteurs sont tous sous perfusion. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, s'est engagé, samedi, à maintenir le prix du lait, « l'entreprise publique Giplait prenant en charge la différence entre le prix à l'importation et le prix de vente fixé par l'Etat ». En dehors du fait que l'indemnisation aux producteurs de lait, de 15 DA le litre, coûte chaque année au Trésor 16 milliards de dinars, elle ne suffit pas aux professionnels qui réclament une revalorisation. Cette revalorisation, d'après certains, ne serait qu'un pansement. A l'image de la béquille soutenant la filière de lait cru, subventionnée depuis l'éleveur jusqu'au producteur. « On peut avoir, a priori, l'impression que le producteur rentre dans ses fonds, en vendant 35 DA un sachet de lait qui lui en a coûté 30, souligne un producteur de l'Algérois. Mais si vous enlevez la subvention à chaque étape depuis l'éleveur, il ne lui restera rien. »
les subventions de juin et juillet n'ont pas encore été versées. Au 14 août, la CIPA affirme que les subventions des mois de juin et de juillet n'ont pas encore été versées aux producteurs. « En d'autres termes, ils ont travaillé 65 jours sans subvention : ce sont eux qui ont fait crédit à l'Etat !, souligne Abdelhouahab Ziani. Une fois que l'argent arrivera sur leur compte, ils n'en verront même pas la couleur : il va transiter directement chez les fournisseurs. » Nous n'avons pas réussi à joindre le directeur de la régulation au ministère du Commerce, en congé. Mais d'après le président de la fédération, il aurait affirmé que les subventions tomberaient avant la fin du mois. Trop tard pour Hakim Merabet, producteur à Oum Bouaghi, à 80 km de Constantine. Son fournisseur, en France, a annulé son contrat faute de paiement. « J'ai arrêté quelques jours la semaine dernière puis j'ai repris, mais si d'ici dix jours je ne touche toujours rien, je ferme l'entreprise, car je n'aurai plus de lait pour produire. » D'après M. Ziani, « le ministère du Commerce nous a assuré que MilkTrade, filiale du groupe public Giplait, avait fait des réserves, prêtes à être redistribuées, à un prix préférentiel de 135 DA en cas de pénurie. La poudre est soi-disant arrivée en juin, mais on n'en a pas vu la couleur. »
le projet de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) est loin d'être finalisé. De nombreux producteurs sont sceptiques sur son utilité. « L'Onil tel qu'il est pensé actuellement présente plus d'inconvénients que d'avantages », souligne un d'entre eux. « On va être obligés de passer par l'Onil pour avoir notre matière première. Si j'en veux 600 t et qu'on me réponde : « Non, tu n'en auras que 500 », je vais être obligé de baisser ma production. Bref, c'est tout le développement d'une entreprise qui est freiné.” Un autre soulève un autre problème : “Cela va obliger l'Etat à passer de grosses commandes, il n'y a rien de mieux pour faire flamber les prix. D'ailleurs, c'est déjà arrivé via MilkTrade : une seule commande de l'Algérie a suffi à faire augmenter le prix de la tonne de poudre de 500 dollars en une semaine. » D'autres pensent à la politique des prix de l'Onil. « S'il nous cède à plus de 135 DA le kilo, en vendant le sachet à 23,35 DA (25 sans la marge du commerçant), on ne rentre pas dans nos frais. » Des négociations sont prévues, mais font sourire un autre producteur de l'Est. « L'Onil ? Pour l'instant, ce n'est qu'un rêve. »


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