L'amiral français Dufocq a exposé, hier, au centre d'études stratégiques, qui vient de créer le journal Achaâb, les axes directeurs autour desquels vont s'articuler les politiques de réflexion portant sur la construction de l'Union méditerranéenne. Méditerranée passerelle, c'est celle où s'interfèrent des intérêts extérieurs. Méditerranée carrefour se construit par ses copropriétaires. 3 défis sont à relever. D'abord le défi démographique. Rareté des ressources, démographie en hausse sur la rive sud, et plus tard, il y aura de moins en moins de richesse à distribuer. Cela explique la nécessité d'un projet qui va d'abord commencer par des microprojets à inscrire dans le cadre d'un codéveloppement. Ensuite, le défi écologique, le défi environnemental et empêcher à la fois la destruction des richesses halieutiques et la constitution d'une poubelle méditerranéenne. Nous avons la mer en partage.Enfin, le défi de la redistribution des marchés, car il faudrait rendre toute la Méditerranéen favorable à la venue des investisseurs étrangers. Il y a sur le plan économique des partenaires nouveaux tels la Chine et les pays de Golfe, à côté des Américains qui sont là depuis le XVIIIe siècle et les Européens dont la présence est naturelle.Il y a bien sûr des épines qui gênent actuellement l'avancée et ils sont d'ordre politique, à savoir les conflits non résolus, tels la Palestine, le Sahara occidental, etc. Le projet d'Union méditerranéenne n'est pour le moment qu'un projet, une idée que doivent élargir les partenaires, car il ne s'agit pas d'un produit clé en main. La question de financement s'est posée et elle a été posée par l'Allemagne, c'est-à-dire que d'une part, il ne faudrait pas le faire avec l'argent destiné au projet euro-méditerranéen et d'autre part, il n'est pas bien conçu que des pays qui appartiennent à l'Union européenne puissent appartenir à une autre union régionale.
