Lors d'une séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui a estimé jeudi à Alger que la lutte contre la migration clandestine "est une question qui concerne l'ensemble de la société et pas uniquement les autorités publiques". La lutte contre la migration clandestine "n'est pas du ressort exclusif des autorités sécuritaires et administratives, mais elle est l'affaire de tout un chacun et de l'ensemble de la société, car la responsabilité est partagée", a indiqué M. Bedoui. "Sans écarter la responsabilité et le rôle clé des autorités publiques dans la lutte contre ce fléau, la famille a un rôle important à jouer, tout comme l'université, la mosquée et l'école qui sont responsables d'immuniser et de prémunir la société" contre ce risque. A cet effet, il a fait part de "l'existence de réseaux criminels activant via les réseaux sociaux qui incitent les jeunes à quitter le pays en contrepartie de sommes importantes, à bord d'embarcations", ajoutant que "les services de sécurité ont réussi, dans le cadre des mesures prises pour faire face à ce phénomène, à arrêter les personnes impliquées dans cette affaire, avant de les présenter à la justice". "Le contrôle des locaux de vente d'équipements de navigation et des chantiers de construction de bateaux et d'embarcations a été renforcé à cet effet", a-t-il ajouté. Parallèlement aux mesures coercitives, les pouvoirs publics "œuvrent de concourir avec la société civile à l'intensification des campagnes de sensibilisation aux dangers de ce phénomène et à l'explication des mesures prises par l'Etat pour améliorer la prise en charge des préoccupations des jeunes, notamment en matière d'emploi et de logement", a ajouté le ministre. M. Bedoui a dit que "ces mesures incitatives ont permis d'obtenir des résultats positifs", qui se sont traduits par un "recul sensible ces derniers temps du nombre de tentatives à la migration clandestine". "En dépit de ces résultats, la lutte contre ce phénomène implique d'autres mesures que le gouvernement s'attèle à mettre en œuvre", a-t-il estimé. A une question sur les facilitations administratives pour l'obtention des documents relatifs à l'acte de propriété et à la mise en conformité des constructions, le ministre a fait savoir que depuis la promulgation de loi relative à la mise en conformité des constructions et leur achèvement en 2008, sur un total de 323.898 dossiers déposés, 35.187 dossiers ont été rejetés, soit 10 % des dossiers qui n'ont pas été traités". Le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'une commission a été mise en place au niveau de chaque wilaya pour recevoir et examiner les recours des citoyens dans un délai n'excédant pas un mois, outre la prolongation des délais de régularisation des constructions inachevées, jusqu'à août 2019, en vue de "faciliter les mesures aux citoyens".