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Problématique de la sécurité extérieure et intérieure de l'Algérie : Pour un front national et un dialogue permanent, pour relever les défis
Publié dans Le Maghreb le 18 - 03 - 2018

Professeur des Universités, expert International Dr Abderrahmane MEBTOUL
L'Algérie contrairement aux discours pessimistes démobilisateurs, connaissant certes une situation difficile, avec les tensions géostratégiques au niveau de ses frontières posant la problématique de la sa sécurité extérieure mais également posant la problématique de sécurité intérieure du fait des tensions budgétaires et sociales. Pour éviter toute sinistrose, l'Algérie ne traverse pas une crise financière mais une crise de gouvernance, risquant, si l'on n'y prend pas garde, de se transformer en crise financière horizon 2020. Les différents mouvements sociaux que connaît l'Algérie actuellement reflètent une dynamique sociale normale que connaissent maints pays
I- Problématique de la sécurité extérieure : pour une coopération régionale, face à la cybercriminalité et au crime organisé transnational.
1.1.-Comme j'ai eu à le noter dans différentes contributions à l'Institut français des relations internationales (Ifri Paris-France) "la coopération Maghreb-Europe face aux enjeux géostratégiques" (novembre 2011)- chapitre III- "la stratégie de l'Otan face aux enjeux géostratégiques en Méditerranée", "le développement et les enjeux géostratégiques en Méditerranée et en Afrique" à Malte 2012 à l'invitation de la Commission européenne, sur le même thème à l'invitation devant le Parlement européen-Bruxelles- 2013 et "le Maghreb face aux enjeux géostratégiques" deux ouvrages (1050 pages) sous ma direction et celle du docteur Camille Sari (36 experts européens et maghrébins)- Edition Harmattan Paris 2015, la région méditerranéenne et africaine devrait connaître entre 2018/2020/2025, de profondes reconfigurations socio-économiques, technologiques, mais également sécuritaires. -Face au crime organisé transnational, la police algérienne a décidé de renforcer les domaines de coopération avec les organes de la police du continent africain en mettant son expérience professionnelle à la disposition de ses pairs afin de faire face à la criminalité sous toutes ses formes. La police algérienne est devenue une référence internationale, suite à la réunion consultative tenue le 12 décembre 2016 à Alger en présence de nombreux responsables de police africains, visant à permettre le partage d'expériences en matière de coopération. A cet effet, suite à la signature en 2001 d'un mémorandum entre l'Union africaine et Interpol visant à définir les canaux idoines de communication, d'échange d'informations et de vues entre les deux parties, la mise en place d'un Mécanisme africain de police (Afripol) dont le siège est à Alger depuis fin 2015 relevant de l'Union africaine, a pour but d'œuvrer à la coordination des efforts et au soutien de l'action des missions de paix et de sécurité de l'Union africaine déployées en Afrique sur les plans militaire et sécuritaire. Aussi, face au crime organisé transnational, l'Afripol constitue une base continentale de communication, de concertation, de coopération et de coordination. Durant l'année 2017, le directeur général de la Sûreté nationale de l'Algérie été élu à la tête du mécanisme de l'Union africaine de coopération policière (AFRIPOL) , comme nous avons assisté à la désignation d'un responsable de la DGSN pour présider le groupe des experts d'Interpol de lutte contre la cybercriminalité. En effet, la cybercriminalité sera un enjeu du XXIe siècle. Cela est posé pour tout le reste de l'économie, des cyber-attaques car les services électroniques (e-commerce, e-santé et e-administration) sont appelés à se développer. La cybercriminalité est liée à la révolution dans le domaine des systèmes d'information qui peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu'économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus l'Internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Selon Steve Grobman, expert de la société McAfee, spécialisée dans la protection contre les attaques informatiques, dans un rapport paru en février 2018, la cybercriminalité coûte en 2017 600 milliards de dollars par an à travers le monde, un chiffre en augmentation en raison de la compétence grandissante des pirates et l'essor des cryptomonnaies. Selon ce rapport, le vol de propriété intellectuelle a représenté environ un quart du coût total de la cybercriminalité en 2017. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l'activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile. L'étude, réalisée par McAfee et le think tank Center for Strategic and International Studies (CSIS), avaient évalué ce coût à 445 milliards en 2014.Lié à ce facteur stratégique enjeu du XXIème siècle nous avns le blanchiment d'argent. qui est décrit un processus durant lequel l'argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s'agit en fait de voiler l'origine de l'argent pour s'en servir après légalement (investissement, achats, etc.). Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Off-Shore) permettent de cacher l'origine de l'argent. L'Afrique voit s'échapper chaque année 192 milliards de dollars causés par des flux illicites contre seulement 30/40 milliards de dollars d'aide au développement avait révélé le 30 novembre 2016 à Dakar Amath Soumare, président fondateur de Sopel International et président du centre africain de la Nouvelle économie Cane Executive renvoyant à la gouvernance de certains dirigeants d'Afrique.

1.2.-Les tensions dans la région, notamment pour la protection de ses frontières, la situation en Libye, au Mali et accessoirement les actions terroristes à sa frontière en Tunisie ont imposé à l'Algérie des dépenses supplémentaires.(1) En effet, face aux tensions régionales, les frontières Algérie-Mali est de 1 376 km, celle entre l'Algérie et la Libye de 982 km, entre l'Algérie et le Niger de 956 km, entre l'Algérie et la Tunisie de 965 km sont à surveiller avec un cout croissant. C'est ainsi que l'Algérie a déployé une véritable task-force pour sécuriser ses frontières afin de faire face à l'instabilité chronique de l'autre côté des frontières et dont les événements récents confirment la continuelle aggravation. Privilégiant en premier lieu ses intérêts stratégiques propres, partie prenante du Dialogue méditerranéen (DM), l'Algérie agit en fonction d'un certain nombre de principes et à partir d'une volonté avérée de contribuer à la promotion de la sécurité et de stabilité dans la région. C'est que la fin de la Guerre froide marquée par l'effondrement du bloc soviétique et les attentats survenus aux Etats-Unis le 11 septembre 2001 représente un tournant capital dans l'histoire contemporaine. Le premier événement marque la fin d'un monde né un demi-siècle plutôt et la dislocation d'une architecture internationale qui s'est traduite des décennies durant par les divisions, les déchirements et les guerres que nous savons. Aujourd'hui, les menaces sur la sécurité ont pour nom terrorisme, prolifération des armes de destruction massive, crises régionales et délitement de certains Etats.Or, les défis collectifs nouveaux, sont une autre source de menace: ils concernent les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l'environnement. Ils sont d'ordre local, régional et global. Entre la lointaine et très présente Amérique et la proche et bien lointaine Europe, entre une stratégie globale et hégémonique, qui possède tous les moyens de sa mise en œuvre et de sa projection, et une stratégie à vocation globale qui se construit laborieusement et qui peine à s'autonomiser et à se projeter dans son environnement géopolitique immédiat, quelle attitude adopter et quels choix faire pour l'Algérie ?

Interpellée et sollicitée, l'Algérie s'interroge légitimement sur le rôle, la place ou l'intérêt que telle option ou tel cadre lui réserve ou lui offre, qu'il s'agisse du dialogue méditerranéen de l'Otan ou du partenariat euro- méditerranéen, dans sa dimension tant économique que sécuritaire. L'adaptation étant la clé de la survie et le pragmatisme un outil éminemment moderne de gestion des relations avec autrui, l'Algérie dont son devenir segment de l'Afrique du Nord, pont entre l'Europe et l'Afrique doit faire en sorte d'être commandé par la raison et ses intérêts. Car l'Algérie est confrontée actuellement à la sécurité dans la zone sahélo-saharienne. Rappelons que les relations entre les deux rives du Sahara et les dynamiques de la conflictualité saharienne actuelle interpellent l'Algérie qui doit être attentive aux futurs enjeux géostratégiques qui se dessinent dans la région. Nous avons assisté dans la région à de profondes mutations de la géopolitique saharienne après l'effondrement du régime libyen, avec des conséquences pour la région et avant l'intervention française à la sécession du Nord-Mali. Déjà, les rapports entre le Sahel et la Libye d'El Gueddafi étaient complexes. De plus en plus nombreux, des migrants subsahariens s'installent désormais dans les pays du Maghreb avec l'intensification de la contrebande. Bien avant et surtout depuis la chute du régime d'El Gueddafi le Sahel est l'un de ces espaces échappant à toute autorité centrale, où se sont installés des groupes armés et contrebandiers. El Gueddafi disparu, des armes, dont des milliers de missiles sol-air, étaient dans les entrepôts de l'armée libyenne dont une partie a été accaparée par différents groupes qui opèrent au Sahel. Dès lors la sécurité de l'Algérie est posée à ses frontières. Le problème est plus grave pour les frontières conjointes avec le Mali et la Libye, la coopération étant renforcée avec la Tunisie. Il ne faut pas oublier que les djihadistes étaient venus depuis cette région lors de l'attaque terroriste de Tiguentourine.

1.3.-Cependant le défi est régional concernant tout le continent, Afrique, le Moyen Orient, dont les tensions en Syrie et en Irak peuvent avoir des répercussions sur la région sahélienne et par ricochet sur toute la région méditerranéenne dont l'Europe. Pour les responsables tant américains qu'européens de par sa situation géographique stratégique au Maghreb et sa longue histoire de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent sur son territoire, grâce aux efforts d l'ANP , de toutes les forces de sécurité et sa diplomatie , l'Algérie constitue un pilier dans la lutte contre le terrorisme, C'est dans ce cadre que rentre l'action du G5 dont celui récemment tenu en janvier 2018 à Alger. Toutes ces actions sécuritaires ont un cout que supporte l'Algérie, d'où l'importance de leur mutualisation et d'une coopération étroite avec les pays limitrophes maghrébins et africains, assistés des renseignements de l'Europe dont la France et les Etats-Unis d'Amérique, car la menace terroriste est une menace planétaire. Dorénavant, la plupart des dirigeants de l'Afrique du Nord, de l'Afrique noire, de l'Europe et des Etats-Unis d'Amérique, y compris la Russie et la Chine, s'accordent dorénavant sur la nécessité de coopérer davantage face à la menace de l'insécurité et du crime organisé. Il s'agit de mettre l'accent sur l'obligation de mettre en application une stratégie interrégionale qui associe l'ensemble des pays de la zone en plus des partenaires européens et internationaux, du fait que la région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d'armes ou la drogue, menaçant la sécurité régionale et par ricochet l'Europe et les USA.
Cela a été mis en relief lors de différentes conférences régionales africaines et internationales sur la sécurité régionale, où les résolutions stipulent l'urgence d'une coopération tant africaine que mondiale dans la lutte contre la criminalité transnationale, nécessitant une amélioration des bases de données afin de lutter efficacement contre le crime transfrontalier et le terrorisme. Il s'agit donc de lever les contraintes du fait que la corruptibilité générale des institutions, pèsent lourdement sur les systèmes chargés de l'application des lois et la justice pénale en général qui ont des difficultés à s'adapter aux nouveaux défis posés par la sophistication des réseaux du crime organisé. La collaboration inter-juridictionnelle est ralentie par l'hétérogénéité des systèmes juridiques, notamment en Afrique du Nord et en Afrique noire. La porosité des frontières aussi bien que la coordination entre un grand nombre d'agences chargées de la sécurité aux frontières posent de grands problèmes. À terme, la stratégie vise à attirer graduellement les utilisateurs du système informel vers le réseau formel et ainsi isoler les éléments criminels pour mieux les cibler tout en diminuant les dommages collatéraux pour les utilisateurs légitimes. C'est dans ce cadre que rentrent les tentatives pour redynamiser le dialogue euro-méditerranéen avec deux initiatives: d'une part, la politique européenne de voisinage, d'autre part, le partenariat stratégique entre l'Union européenne d'un côté et la Méditerranée et le Moyen-Orient de l'autre afin de freiner l'émigration massive notamment de l'Afrique subsaharienne avec comme tampon pilier le Maghreb. Mais pour avoir une efficacité réelle, il s'agira de résoudre les problèmes de développement interne lié à la bonne gouvernance adaptée aux nouvelles mutations mondiales et à la moralité , tant de l'Algérie que du continent Afrique, existant un lien dialectique entre sécurité et développement, devant concilier efficacité économique et une profonde justice sociale ce qui m'amène à la deuxième partie

II- la problématique de la sécurité intérieure : urgence de nouvelles intermédiations pour la gestion des tensions sociales en Algérie.

2.-1.-Pour plus de cohésion et solidarité intra-socioprofessionnelle et inter- régionale
D'une manière générale, la réussite des réformes institutionnelles et l'optimalisation de la dépense publique impliquent plus de décentralisation à ne pas confondre avec l'avatar néfaste du régionalisme et de la déconcentration qui renforce la bureaucratisation ainsi que de nouvelles formes de protection sociale.
La vision centralisatrice jacobine annihile les créativités et la régionalisation économique est une voie salutaire pour bon nombre de pays évitant l'autoritarisme d'en haut de peu d'efficacité tant économique que sociale impliquant des institutions appropriées. Dès lors, une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, réorganisation fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la Fonction publique et du système fiscal. Les collectivités locales doivent se préparer à une mutation radicale devant faire passer du stade de collectivités locales providences à celui de collectivités entreprises responsables de l'aménagement du développement et du marketing de leur son territoire. Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l'organisation du développement autour d'espaces équilibrés et solidaires (éco- pôles qui regrouperaient universités- centres de recherche- entreprises- chambres de commerce- administrations) tenant compte de l'urgence d'une urbanisation maîtrisée (actuellement anarchique avec des coûts directs et indirects faramineux) et de la protection de l'environnement et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour. Il ya urgence de la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l'Etat.
L'avenir est dans une plus grande flexibilité de la force de travail reposant sur une formation permanente et notamment dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité, ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification.

2.-2. Les différentes formes de protection sociale
C'est dans ce cadre qu'il y a lieu de distinguer plusieurs formes de protection. Outre toutes les entités religieuses d'assistance qui dans les sociétés traditionnelles jouent un rôle souvent important, fondamentalement nous avons quatre institutions qui jouent un rôle décisif dans la couverture des risques de l'existence, et ceci d'une manière à la fois concurrente, complémentaire et solidaire : la famille et la tribu, l'entreprise, les marchés et l'Etat. Premièrement, la famille et la tribu peuvent être considérées, d'un point de vue économique, comme une "petite société d'assurance", où l'on mutualise les risques. Encore que la contraction de la famille élargie, le développement de l'instabilité familiale, l'éclatement des tribus pour des raisons de mutations sociologiques et économiques surtout avec l'exode et le taux d'urbanisation ont en quelque sorte appelée de nouvelles formes d'interventions de l'Etat, qui avec des moyens financiers limités a accentué le divorce Etat/citoyens. -Deuxièmement, l'entreprise est appelée à l'avenir à jouer comme facteur de gestion des risques de l'existence. Cette question du partage des risques ouvre le débat concernant le développement d'un nouveau mode de développement, ni capitalisme sauvage, ni bureaucratie-étatique, fondé à la fois certes sur l'efficacité mais également sur une profonde justice sociale. Le troisième acteur historique de la protection sociale, ce sont les marchés. L'épargne, l'assurance et la prévoyance ont été posées dès le début du XIXe siècle comme le principal moyen de se protéger contre les risques de l'existence. Quatrièmement, entre ces trois ensembles d'institutions famille/tribus, entreprise, marchés, intervient l'Etat dont la fonction a largement évolué en tant qu'institution en intervenant en matière de protection sociale comme employeur, pour aménager le statut des fonctionnaires et avec l'institution de la Sécurité sociale, l'Etat fait de la protection sociale une de ses fonctions fondamentale.

2.3.-L'Algérie traverse une crise de gouvernance et non une crise financière
A court terme, bien que la situation soit difficile avec les tensions budgétaires, contrairement aux supputations de certains méconnaissant la morphologie sociale, ou de certains faisant peur avec le calcul de préserver le statu quo en différant les réformes nécessaires versant toujours dans l'alarmisme, sans proposer de solutions réalistes, l'Algérie n'est pas en crise financière mais a besoin d'une nouvelle gouvernance Mais attention à l'autosatisfaction : Il suffit d'aller enquêter dans les quartiers d'Algérie et de recueillir les sentiments des citoyens, loin des bureaux climatisés de nos bureaucrates, pour constater qu'il existe une véritable crise morale, un sentiment d'injustice sociale et de révolte latente surtout d'une jeunesse désespérée de son avenir. L'Algérie a un répit seulement de trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions sociales 2019-2020. La situation peut être maîtrisable, sous réserve d'une plus grande rigueur budgétaire et d'une lutte contre les surcoûts, le gaspillage et la corruption renvoyant au mode de gouvernance. Faute de réformes structurelles, évitant les replâtrages, le retour au FMI sera inévitable à l'horizon 2019-2020, avec d'inévitables tensions sociales et politiques avec des incidences géostratégiques facteur de déstabilisation de toute la région méditerranéenne et africaine (voir notre interview 28/12/2017 au quotidien American Herald Tribune).

2.4.-Pour des intermédiations crédibles
L'Algérie est un grand pays et a toutes les potentialités de relever les nombreux défis. Les discours de sinistrose, sans analyse objective, répondent à des calculs politiques étroits et sont source de déstabilisation. Dans cette conjoncture de tensions budgétaires et sociales s'impose un large front national et le dialogue permanent( voir notre interview TV Dzaier New's 24/02/2018 et Chorouk Tv 26/02/2018) regroupant toutes les forces politiques, sociales et économiques. Des intermédiations politiques et sociales crédibles, loin de ces organisations rentières, entre les citoyens et l'Etat sont indispensables pour trouver des solutions crédibles. Par ailleurs, la réforme du système financier est considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'ouvrir ou non l'économie nationale à la libre entreprise. Je considère que le rôle de l'intellectuel n'est pas de fonctionner aux ordres, de produire des louanges par la soumission qui est contre-productive pour le pouvoir lui-même en contrepartie d'une distribution de la rente, mais d'émettre des idées constructives, selon sa propre vision du monde, par un discours de vérité pour faire avancer la société. Méditons ces réflexions pleines de sagesse de John Maynard Keynes grand économiste du XXe siècle pour qui "il vaut mieux que l'homme exerce son despotisme sur son compte en banque personnel que sur celui de ses concitoyen", du grand philosophe Aristote : "le doute est le commencement de la sagesse" et de ce proverbe amazonien "quand on rêve seul, ce n'est qu'un rêve mais quand on rêve tous ensemble, c'est déjà le commencement de la réalité.
En résumé, sur le plan extérieur, une coopération internationale est urgente notamment dans le domaine du renseignement et la mutualisation des dépenses militaires, mais devant concilier développement et sécurité. Sur le plan interne, du moins à court terme, m'Algérie contrairement aux discours pessimistes démobilisateurs, connaissant certes une situation difficile, ne traverse pas une crise financière mais une crise de gouvernance, risquant, si l'on n'y prend pas garde, de se transformer en crise financière horizon 2020. Les différents mouvements sociaux que connaît l'Algérie actuellement reflètent une dynamique sociale normale que connaissent maints pays.


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