Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi à l'instar de Wall Street, rassurées à leur tour par l'accalmie sur le front des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, à l'exception de Paris où les investisseurs restaient prudents dans l'attente de nouveaux développements diplomatiques entre les deux pays. "Les investisseurs poussent un ouf de soulagement, compte tenu du fait qu'une guerre commerciale mondiale semble moins probable", a souligné Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Vers 16h15 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 0,83% à 24.402,70 points, le Nasdaq 0,04% à 7.223,55 points, et l'indice élargi S&P 500 0,44% à 2.670,28 points. La Bourse de New York affichait sa deuxième séance de suite de gains après une semaine noire, rassurée par les négociations en cours entre Washington et Pékin. "Le dialogue entre les deux pays est désormais en place et permet aux investisseurs d'oublier les risques de guerre commerciale pour se concentrer sur les fondamentaux favorables du marché", a noté Peter Cardillo de First Standard Financial.
L'Eurostoxx 50 a progressé de 1,17% La Bourse de Paris a fini en hausse (+0,98%). L'indice CAC 40 a gagné 49,46 points à 5.115,74 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,5 milliards d'euros. Les secteurs qui ont souffert ces derniers jours se sont ressaisis, à l'image des valeurs technologiques. Altran a bondi de 5,54% à 12,58 euros et STMicroelectronics de 2,52% à 19,09 euros. Société Générale a fini en hausse de 1,39% à 43,86 euros tout comme Natixis (+1,99% à 6,76 euros), BNP (+1,10% à 59,53 euros) et Crédit Agricole (+0,68% à 13,23 euros). Euronext, déjà propriétaire des bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne a profité (+2,21% à 60,10 euros) de la finalisation de son acquisition de la Bourse de Dublin pour 137 millions d'euros. Casino a bondi de 3,75% à 38,97 euros. Neopost a fini en forte baisse de 2,71% à 20,84 euros. Air France-KLM a également terminé dans le rouge (-0,92% à 8,83 euros). La Bourse de Londres a fortement rebondi de 1,62%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 111,45 points à 7.000,14 points. Les valeurs minières ont particulièrement applaudi la diminution des tensions commerciales. Antofagasta a pris 1,41% à 947,80 pence, Anglo American 1,66% à 1.681,00 pence, BHP Billiton 1,81% à 1.403,00 pence et Rio Tinto 1,80% à 3.599,50 pence. Les compagnies pétrolières ont été recherchées, à l'image de BP (+1,24% à 475,35 pence) et Royal Dutch Shell (action "B", +2,26% à 2.307,00 pence). Le groupe d'équipement de construction Ferguson a pris 6,70% à 5.478,00 pence. Le laboratoire pharmaceutique GSK a gagné 4,88% à 1.351,00 pence. La banque RBS a terminé en baisse (-0,35% à 257,60 pence). La Bourse de Francfort a terminé en nette hausse, le Dax gagnant 1,56%. L'indice vedette a gagné 183 points pour finir à 11.970,83 points. Le MDax des valeurs moyennes a avancé de 0,41% à 25.489,57 points. L'opérateur Deutsche Börse (+3,45% à 111,10 euros), Infineon Technologies (+3,07% à 22,46 euros), et Fresenius Medical (+2,59% à 81,46 euros) ont terminé en haut du classement. Volkswagen a gagné 1,11% à 156,46. Deutsche Bank a progressé de 1,14% à 11,31 euros. Le conglomérat industriel Siemens a avancé de 1,41% à 101,80 euros. Daimler a monté de 1,43% à 66,47 euros. L'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 0,99% à 9.473,60 points. Red Electrica a connu la plus forte progression de la séance (+2,59% à 16,04 euros). Endesa a pris 2,18% à 17,60 euros et Iberdrola 1,00% à 5,83 euros. Banco Santander a avancé de 0,75% à 5,26 euros, en progression comme tout le secteur bancaire à l'exception de Banco de Sabadell (-0,30% à 1,66 euro). La Bourse de Bruxelles a gagné 0,72%, l'indice Bel-20 des valeurs vedettes clôturant à 3.824,42 points. Parmi les trois valeurs qui ont fini dans le rouge, le groupe postal bpost a accusé le plus net recul: -1,69% à 18,00 euros. A l'autre extrémité de l'indice, le groupe chimique Solvay a bondi de 2,93% à 114,35 euros. La Bourse de Milan a terminé en hausse, l'indice FTSE Mib gagnant 0,90% à 22.210 points. Atlantia a réalisé la meilleure performance avec +2,64% à 25,3 euros, suivie de StMicroelectronics, +2,53% à 19,075 euros et de Ferrari, +2,43% à 98,46 euros. Salvatore Ferragamo a subi la plus forte baisse, -1,12% à 22,06 euros, suivi de Mediobanca, -0,65% à 9,492 euros et de Snam, -0,53% à 3,583 euros. La Bourse suisse a repris confiance. L'indice SMI des valeurs vedettes a clôturé en hausse de 1,52% à 8.638,42 points. Tous les titres ont fini dans le vert, avec en tête le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB, qui a bondi de +2,47% à 22,40 CHF. Novartis a gagné +2,07% à 75,94 CHF. Son concurrent, le groupe pharmaceutique Roche, a progressé de +1,42% (217,45 CHF) et le géant alimentaire Nestlé, autre poids lourd de la cote, de +1,37% (74,00 CHF). Du côté des banques, Credit Suisse a repris +1,27% (15,97 CHF) et UBS +1,57% (16,77 CHF). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 1,35% à 525,76 points. A la hausse, le numéro un mondial de la peinture AkzoNobe a pris 3,46% à 77,70 euros, et le groupe chimique et pharmaceutique DSM a grimpé de 2,38% à 80,04 euros. A la baisse, le leader européen de l'immobilier commercial Unibail-Rodamco a chuté de 1,85% à 180,15 euros et le groupe de médias et télécoms Altice a perdu 1,41% à 6,83 euros.
A la Bourse de Lisbonne, le PSI 20 a progressé de 1,04% à 5375.28 La banque BCP a fini dans le vert, engrangeant 0,58% à 0,28 euro. EDP Energias a avancé de 1,25% à 2,99 euros. Galp Energia a gagné 1,4% à 15,28 euros et Jeronimo Martens a également progressé de 2,07% à 14,53 euros.
Wall Street à nouveau très fébrile Wall Street a terminé en forte baisse mardi, affectée par la lourde chute de plusieurs valeurs du secteur technologique dans un marché encore fébrile face aux menaces de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a lâché 1,43% ou 344,89 points, à 23.857,71 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 2,93%, ou 211,74 points, à 7.008,81 points. L'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,73%, ou 45,93 points, à 2.612,62 points. "Plusieurs entreprises technologiques ont mené la chute des indices", a indiqué Art Hogan de Wunderlich Securities. Alphabet (maison mère de Google) a subi la relance par la justice américaine d'un dossier qui oppose Google au spécialiste des logiciels Oracle dans une affaire de droits d'auteurs, et a perdu 4,47%. Le réseau social Twitter a été fortement affecté par une note de la société activiste Citron Research appelant à parier sur la baisse du cours dans le sillage de l'affaire Facebook, et a plongé de 12,03%. Facebook a justement poursuivi sa chute vertigineuse mardi (-4,92%) alors que la société Cambridge Analytica, au cœur du scandale sur l'utilisation indue de données sur le réseau social, aurait joué un "rôle crucial" dans le vote en faveur du Brexit, selon le lanceur d'alerte Christopher Wylie. La société dirigée par Mark Zuckerberg a perdu quasiment 18% depuis l'éclatement de l'affaire il y a un peu plus d'une semaine. Le mouvement de ventes sur les valeurs technologiques a emporté au passage Apple (-2,56%) et Amazon (-3,78%). Tesla a également chuté (-8,22%) après que le régulateur des transports américain (NTSB) a lancé une enquête sur un accident mortel survenu vendredi dernier en Californie et impliquant un véhicule autonome de la marque.
General Electric en forme "Quand le marché part dans une telle direction, personne ne va tenter d'attraper le couteau qui tombe", a ajouté M. Hogan. Les marchés étaient par ailleurs toujours fébriles face aux risques de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine après la décision de Donald Trump d'imposer des sanctions financières qui pourraient culminer à 60 milliards de dollars sur les importations chinoises. "Les enjeux commerciaux occupent encore une large part des inquiétudes des marchés", a observé Shawn Cruz de TD Ameritrade, bien qu'un dialogue soit en cours entre Pékin et Washington concernant le large déficit commercial américain. Par ailleurs, les taux d'intérêt sur la dette américaine reculaient fortement: le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,780% contre 2,852% lundi soir et celui à 30 ans évoluait à 3,030% contre 3,086% la veille. "Ces baisses suggèrent que les investisseurs sont à la recherche d'actifs moins risqués", a noté M. Cruz. Sensibles au taux d'intérêt, les valeurs financières ont nettement reculé, l'indice les regroupant au sein du S&P 500 ayant reculé de 1,98%. Parmi les autres valeurs du jour, General Electric a fait partie des rares valeurs en vue mardi (+4,27% à 13,44 dollars) au lendemain d'une chute sous les 13 dollars la veille à la clôture, pour la première fois depuis 2009. Red Hat, le distributeur du système d'exploitation Linux, a également progressé (+0,87% à 154,42 dollars) après avoir publié des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu. La société de stockage de données en ligne Dropbox a reculé (-1,81% à 29,90 dollars) pour sa troisième journée de cotation. Dropbox a connu deux premières séances de forte progression à la Bourse de New York, sa première journée s'étant même soldée par une hausse de 30%.