Au moins trente Palestiniens, dont six enfants, ont été tués depuis mercredi 27 février dans des raids israéliens dans la bande de Gaza. Les attaques se sont intensifiées après la mort d'un étudiant israélien, tué par la chute d'une roquette tirée par le Hamas près de Sderot, dans le sud d'Israël. Dans la soirée de jeudi, des Palestiniens vivant dans le sud de la bande de Gaza ont rapporté que des soldats israéliens avaient pénétré dans le territoire, après la tombée de la nuit. Il semble s'agir d'une incursion limitée, alors que le ministre de la défense, Ehoud Barak, a brandi la menace d'une opération terrestre de grande envergure dans la bande de Gaza : "Il faut se préparer à une escalade sur le front sud. Une opération terrestre de grande envergure est d'actualité", a prévenu M. Barak. Après avoir frappé plusieurs cibles à Gaza mercredi, Israël a mené de nouveaux raids, jeudi, tuant huit membres du Hamas et deux autres combattants, ainsi que quatre enfants, âgés de sept à douze ans. Mercredi, un enfant de six mois était déjà mort dans une attaque aérienne. Le porte-parole de l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, Christopher Gunness, a "vivement condamné" la mort des enfants, qu'il a qualifiée de "tragique et condamnable", appelant Israël à "ne pas mettre les civils en danger". Dans le même temps, les tirs de roquettes sur le sud d'Israël se sont poursuivis, jeudi, faisant trois blessés dans les villes de Sderot et Ashkelon. En visite à Tokyo, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a affiché sa détermination à poursuivre les opérations contre les lanceurs de roquettes. "Nous ne cesserons pas notre bataille", a déclaré M. Olmert, après une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice. "Nous obligerons les terroristes à payer un prix très élevé." Mme Rice, attendue la semaine prochaine au Proche-Orient, a pour sa part rendu responsable le Hamas de "ce qui se passe". "Les attaques de roquettes doivent cesser", a-t-elle déclaré, exprimant, en outre, sa "préoccupation" sur le sort des "personnes innocentes et la situation humanitaire à Gaza". A Gaza, Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas, non reconnu par la communauté internationale, a condamné "les crimes successifs commis par l'occupation sioniste". Il a appelé les pays arabes à "sortir de leur silence regrettable et à agir d'urgence pour faire cesser l'agression".