Le sénateur français de Val-de-Marne (Ile-de-France), Pascal Savoldelli, a interpellé le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, pour que cesse la situation de la ressortissante française, Claude Mangin, qui a entamé une grève de la faim jusqu'à ce qu'elle soit autorisée à rendre visite à son mari Naâma Asfari, détenu au Maroc. Lundi dernier, Claude Mangin a été refoulée du Maroc, pour la quatrième fois en moins de deux ans, sans aucun motif et a décidé d'entamer mercredi une grève de la faim. "Mercredi 11 avril, j'ai alerté le ministre des Affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, sur la situation de cette ressortissante française, en vain. Il est temps que cette situation cesse, que le désarroi de Claude Mangin et de son mari soit pris au sérieux", a écrit ce sénateur dans un communiqué, publié vendredi, demandant une rencontre "au plus vite" du ministre avec Claude Mangin pour "obtenir enfin des autorités marocaines le respect des droits les plus élémentaires". Il a rappelé que son mari Naâma Asfari, prisonnier politique sahraoui est détenu depuis novembre 2010 et condamné à 30 ans de prison pour avoir défendu l'autodétermination du peuple sahraoui "Asfari a été arrêté le 7 novembre 2010, passé à tabac et emmené de force par des policiers marocains en civil. Son crime : avoir participé avec 20.000 personnes à la construction d'un camp de protestation à Gdeim Izik, dans les territoires occupés au sud du Maroc, pour dénoncer les discriminations contre le peuple sahraoui", a-t-il encore rappelé, soulignant que la réprobation internationale concernant l'attitude des autorités marocaines à l'égard des militants des droits du peuple sahraoui "ne cesse de s'amplifier". En décembre 2016, le Maroc a été condamné par le Comité de l'ONU contre la torture dans le cadre de la plainte déposée par l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) et le cabinet Ancile-avocats, au nom de Nâama Asfari, rappelle-t-on. Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons, ainsi que celles des militants des droits de l'homme. En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d'entrer au Maroc. Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai 2017, à la Cour d'appel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements qu'ils auraient subis en prison, rappelle-t-on. Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on encore, ont été lourdement condamné le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire marocain.