Les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont salué mardi la décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika de consacrer le jour de l'an Amazigh (Amenzu n yennayer) fête légale, affirmant que l'histoire retiendra cet acte "courageux venu consolider les fondements de l'identité nationale dans sa triple composante. Les députés de la majorité parlementaire ont estimé que cette officialisation est un jalon supplémentaire et une consécration de la dimension nationale de la composante amazighe pour raffermir l'unité nationale, consolider la stabilité du pays et renforcer la cohésion entre Algériens. A ce propos, le député Abderrahmane Driss du Front de libération nationale (FLN) a indiqué que l'institution du 12 janvier fête nationale et journée chômée et payée revêt des dimensions juridiques, politiques et socio-culturelles. Estimant que cette consécration est un raffermissement de l'unité nationale et une consolidation des fondements nationaux, il a affirmé que "l'histoire retiendra pour le Président Bouteflika cette décision qui barre la route à toute instrumentalisation de l'identité nationale". Pour sa part, le député Belkacem Sahli du parti Alliance nationale républicaine (ANR) s'est félicité de la Constitution actuelle la qualifiant de "consensuelle et rassurante", mettant en exergue l'initiative du président Bouteflika qui, a-t-il dit, permettra de parachever la réconciliation identitaire de notre nation loin de l'instrumentalisation politique". Rappelant l'appel de son parti de "créer l'Académie de la langue amazighe et de la mettre à l'abri des tractations politiciennes pour qu'elle puisse bien remplir sa mission, peu importe l'alphabet adopté pour sa transcription", soulignant que "cette mission ne doit pas revenir aux politiciens mais plutôt aux experts". S'agissant de la transcription de la langue amazighe, les députés ont affirmé dans leurs interventions que leur rôle est "politique" et non " académique" et se limite à l'examen du projet de loi modifiant et complétant la loi 63-278 du 26 juillet 1963 fixant la liste des fêtes légales, ajoutant que cette question relève des académiciens et experts en la matière. Cependant des députés du Mouvement de la société pour la paix (MSP), notamment Nacer Hamdadouche, ont mis en garde contre "la gravité des tentatives de certaines parties pour occulter la dimension amazigh en tant que composant essentiel du peuple algérien et susciter un conflit ethnique ou racial tant par ignorance, que par fanatisme ou l'adhésion à des agendas suspects qui ne sert que les ennemis de l'Algérie". Affirmant que cette consécration est "une soupape de sûreté" et "une réconciliation avec soi-même", il a mis l'accent sur sa contribution au raffermissement de l'unité nationale et à la consolidation de la quiétude et de la stabilité dans notre société", Pour le député MSP, il s'agit de "désamorcer la plus dangereuse menace de la part de ceux qui veulent semer la Fitna parmi les Algériens, au nom d'un conflit linguistique". Pour sa part, la députée du Front El-Moustakbal Besma Azouar a estimé que l'Amazighité est une identité nationale et son écriture dépend de la décision d'experts en la matière, loin de l'APN, exprimant le soutien de son groupe politique à ces décisions. Pour le député du Rassemblement national démocratique (RND), Abderrahmane Yahia, la consécration du jour de l'an Amazigh (Yennayer) fête légale et journée chômée et payée conduit inévitablement à la préservation de l'identité nationale en lui permettant d'être un rempart face aux tentatives d'influence extérieure. Estimant qu'il s'agit de miroir des valeurs de ce peuple civilisé, il a tenu à adresser ses remerciements au président de la République d'avoir "mis un terme aux surenchères politiques". De son côté, le député du Parti des Travailleurs (PT), Ramdane Taazibt a exprimé la satisfaction de sa formation politique, déclarant "aujourd'hui, nous avons franchi des pas géants et l'histoire retiendra cette décision de réconciliation avec soi et de réappropriation de notre identité amazighe". Affirmant que le Président Bouteflika "est entré dans l'histoire par la grande porte", le député a ajouté que "nul n'a le droit de viser l'unité du pays à travers une question de langue. "L'Algérie est une et indivisible", a-t-il soutenu estimant que cette décision est "politiquement, un acquis énorme".