Ni la communauté internationale ni encore les Nations unies n'ont fait réfléchir le Maroc sur son aventure au Sahara occidental. Un entêtement qui isole chaque jour le Maroc et fait de lui le colonisateur avéré du XXIe siècle. Et tandis que l'oppression des Sahraouis se poursuit dans l'impunité, il est étrange et consternant de voir le ministre des Affaires étrangères de Sa Majesté mener une campagne diplomatique tous azimuts contre l'Algérie. Tout le monde aura remarqué que la diplomatie algérienne, oriente avec doigté et habilité une contre-offensive vigoureuse contre les distorsions du Makhzen et de ses organes d'informations, souvent téléguidés par les stratèges du palais royal. Le voisin de l'Ouest prête le flanc à une campagne de dénigrement de l'Etat algérien et colporte des ragots, sans prendre la peine d'en vérifier la réalité. Et certains observateurs neutres se demandent si la véritable offensive marocaine contre l'Algérie ne serait pas le prétexte de la poursuite de l'occupation par la force du Sahara occidental et une fuite en avant pour mettre en sourdine les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU relatives à l'organisation absolue du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Le Maroc a des intérêts géostratégiques à préserver pour le compte de ses alliés occidentaux mais aussi des intérêts économiques vitaux à défendre dans ce territoire stratégique qui, une fois que le peuple sahraoui aura arraché sa souveraineté, rappellera au Makhzen un proverbe maghrébin bien situé : "L'oiseau chante et son aile répond". Il est souvent utilisé par les Marocains pour expliquer la situation tout à fait particulière dans laquelle ils vivent, qu'ils cumulent sur le plan économique, social et des libertés, tortures, arrestations. Une police qui fournit aux juges de fausses accusations et pièces à conviction et les chefs d'inculpation pour les citoyens marocains et pour les citoyens sahraouis. Certains sultans de l'empire ottoman avaient eu, jadis la même conspiration. Elle consistait à confier les postes de "grand censeur ", choisi pour sa fidélité à toute épreuve au trône, ou pour être totalement à la merci de son souverain et maître. Pour les citoyens sahraouis, ils sont présentés comme des " séparatistes ", des "traîtres ". Le raisonnement du Makhzen est simple. Les Sahraouis inculpés portent atteinte à la " bataille légitime " du palais royal pour la défense et la préservation des provinces sahariennes. De fait, ils ne sont pas vraiment des sujets de Sa Majesté. Donc, ils sont forcément à la solde du Front Polisario ; c'est-à-dire, dans la terminologie officielle, de l'Algérie. Ce genre de surenchères tue : il ne convient donc pas d'en rire, surtout quand le ministre marocain des Affaires étrangères accuse en permanence, l'Algérie de continuer à soutenir "ses mercenaires du Polisario " et a même saisi les instances de l'ONU en leur demandant d'intervenir pour mettre un terme à ces " tentatives de déstabilisation du royaume ".Où encore ce député marocain d'un parti politique qui avertit que l'Algérie doit " se pré "parer à toutes les options , y compris l'intervention militaire " si elle ne cesse pas de soutenir le Front Polisario. Il affirme que le Maroc " est prêt pour l'option militaire quel que soit le prix à payer ". " Le Maroc a le droit de poursuivre les éléments du Front Polisario sur son territoire, comme l'a affirmé précédemment le défunt roi du pays, Hassan II, mettant en garde " qu'il suffit de deux raids des forces aériennes pour les rayer de la carte ". Rappel pour rappel, le parlementaire marocain a oublié de dire qu'à l'époque, le président Houari Boumediène a répondu au roi Hassan II que " l'agression ne passera pas ". Ainsi de Boumediène à Bouteflika, la position de l'Algérie dans l'affaire du Sahara occidental est claire. L'Algérie ne nourrit aucune inimitié à l'égard du peuple marocain frère. Le Maroc qui persiste dans le contraire commettrait une erreur grossière. Le parlementaire marocain qui accuse l'Algérie d'ingratitude oublie que c'est le prix élevé que le peuple algérien a payé pour sa liberté qui a été le facteur déterminant dans la libération du peuple marocain lui-même. Il y a encore parmi la génération de Novembre-54 en vie ceux qui se souviennent de la manière dont la monarchie marocaine et non le peuple marocain a abandonné l'Algérie durant la Guerre de Libération nationale. Rappel pour rappel, l'ANP est toujours-là pour que l'agression ne passe pas. D'ailleurs nul n'a jamais pu toucher à l'Algérie sans se brûler les doigts, où le peuple et les Forces armées restent en " alerte ". C'est une leçon pour les apprentis sorciers de la région. Elle mériterait d'être minutieusement méditée avant que d'aucuns ne s'aventurent trop loin… L'état-major de l'ANP s'est voulu rassurant sur cette question : l'Algérie est tout à fait prête à faire face avec détermination à toute agression de son territoire national quelle qu'en soit la source. Les djounoud algériens qui sont à l'affût sur nos frontières, sont conscients de cette mission. Cette prise de position souvent rappelée par le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah est d'autant plus significative qu'elle rassure la Nation, suite aux menaces marocaines et qui fait dire au vice-ministre de la Défense nationale : " soyez certains que nos efforts s'articuleront à jamais sur la défense de chaque parcelle de l'Algérie sur toutes ses frontières nationales et ses eaux territoriales, dans l'objectif de ne point servir d'issue pour les risques d'instabilité ".