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Pour la Journée des Casques bleus : Le secrétaire général de l'ONU au Mali
Publié dans Le Maghreb le 31 - 05 - 2018

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est arrivé mardi à Bamako pour passer la Journée internationale des Casques bleus aux côtés de la Mission de l'ONU au Mali, la plus périlleuse des opérations actuelles des Nations unies, à deux mois de l'élection présidentielle.
Accueilli à l'aéroport par le président Ibrahim Boubacar Keïta, M. Guterres s'est ensuite rendu à la base de la Minusma pour une cérémonie d'hommage aux Casques bleus tombés en 2017, au nombre de 21, outre sept civils, selon l'ONU.
"C'est un honneur pour moi de passer la Journée des Casques bleus avec les hommes et femmes courageux qui servent dans notre mission au Mali, la plus meurtrière pour nous l'année dernière. A leurs risques et périls, ils sauvent des vies au service de la paix", a-t-il déclaré. Déployée en 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500 militaires et policiers, a perdu plus de 160 Casques bleus, dont 104 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des soldats de l'ONU tués sur cette période dans le monde.
"Nous vivons un moment clé de l'histoire du Mali. Nous voulons appuyer les Maliens, les autorités maliennes, pour garantir le succès du Mali", a expliqué le secrétaire général de l'ONU lors d'un point de presse.
"Nous avons trois chantiers", a-t-il détaillé, évoquant "la concrétisation totale des accords de paix, des élections transparentes, facteur de légitimation d'un pouvoir démocratique, et enfin le projet du gouvernement de sécurisation de la région Centre, projet essentiel pour la stabilisation du Mali".
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger. Dans un communiqué diffusé lundi à l'occasion de la publication de son premier rapport en tant qu'observateur indépendant de l'application de l'accord de paix, le Centre Carter (Etats-Unis) déplore que les signataires n'aient "pas respecté les délais qu'ils avaient eux-mêmes établis" depuis le début de l'année. Le gouvernement "a fait preuve de peu de consistance dans son engagement" tandis que les groupes armés "ont manifesté de la passivité et ont rarement pris l'initiative", selon le Centre Carter, souhaitant que les signataires et la médiation internationale "se concentrent sur la prise de décision plutôt que sur les ateliers préparatoires et les consultations". M. Guterres est accompagné dans cette visite de deux jours, à Bamako et en province, par ses secrétaires généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et au soutien logistique, respectivement Jean-Pierre Lacroix et Atul Khare, ainsi que par la directrice de l'Unicef, Henrietta Fore.
"Quelque 750 écoles restent fermées dans le nord et le centre du pays à cause de l'insécurité, affectant plus de 300.000 enfants d'âge scolaire", a indiqué l'Unicef dans un communiqué. "Demain, je ferai le jeûne comme tout le monde", a aussi dit M. Guterres, évoquant une "visite de solidarité" avec les Maliens et la communauté musulmane, en ce mois de Ramadan.

Ils protègent la population et affrontent les dangers
Le coordonnateur au sein de la composante police de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), Masserigne Faye cité par l'ONU dans un communiqué publié lundi, a annoncé que "les patrouilles sont menées pour rassurer la population, l'aider à vaincre le sentiment d'insécurité. Au début de la crise, les gens n'osaient plus sortir à cause de la psychose des groupes armés, des attentats". La MINUSMA est présente dans ce pays d'Afrique de l'Ouest pour aider à maintenir un accord de paix fragile en appui aux autorités nationales et pour protéger les civils. Mais cette mission comporte de grands dangers. C'est au Mali que le plus grand nombre de Casques bleus des Nations Unies ont été tués l'an dernier. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, vient passer la Journée internationale des Casques bleus au Mali mardi pour être aux côtés des troupes et du personnel civil de la MINUSMA. "Chaque soldat de la paix au Mali dans l'accomplissement de son service côtoie quotidiennement le sacrifice", a déclaré à ONU Info le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, qui est également le chef de la MINUSMA. En mars, lors d'un débat au Conseil de sécurité, le secrétaire général a expliqué aux Etats membres que les Casques bleus de l'ONU sont souvent sous-équipés et insuffisamment préparés face à des environnements dangereux. Le secrétaire général juge nécessaire de focaliser l'action collective dans trois domaines: un recentrage des opérations de maintien de la paix sur des attentes réalistes, un renforcement de ces opérations, qui doivent être plus sûres, et une plus grande mobilisation en faveur de solutions politiques et pour des forces bien structurées, bien équipées et bien entraînées.
La MINUSMA a déjà pris des mesures sur le terrain pour réduire les pertes parmi ses contingents de Casques bleus. "En multipliant la formation, en multipliant les patrouilles, en prenant des précautions pour inspecter les routes avant que les camions viennent passer, en mettant à profit l'arrivée de ces compagnies de convoi de combat, nous avons réellement fait un certain nombre de pas dans le sens de diminuer les pertes", a souligné le Représentant spécial.


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