Six Casques bleus guinéens et trois soldats maliens ont été tués vendredi dans le nord du Mali au cours de deux attaques séparées dont l'une a été revendiquée par le groupe djihadiste malien Ansar Dine. Six Casques bleus guinéens et trois soldats maliens ont été tués vendredi dans le nord du Mali au cours de deux attaques séparées dont l'une a été revendiquée par le groupe djihadiste malien Ansar Dine. L'attaque contre un camp de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) à Kidal (Nord-est) a été revendiquée par Ansar Dine qui affirme avoir fait «des dizaines de morts et de blessés» lors de cette opération. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné «dans les termes les plus fermes» l'attaque. Les membres du Conseil de sécurité ont demandé au gouvernement malien «d'enquêter rapidement sur cette attaque et de traduire les auteurs en justice, et souligné que les responsables de l'attaque devraient répondre de leurs actes». Ces attaques «n'affaibliront pas la détermination des Nations unies à soutenir le gouvernement malien, les parties signataires de l'accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables», a assuré le Secrétaire général de l'ONU, en référence à l'accord signé en mai-juin 2015 par le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg. Des tirs de roquettes ont précédé l'explosion d'un «véhicule avec à son bord des kamikazes» à l'intérieur du camp. Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a dénoncé un «acte odieux et irresponsable» qui «traduit le désarroi du camp des ennemis de la paix» au Mali, soulignant qu'il se produisait «48 heures après (son) passage à Kidal», lors de sa première visite de terrain, entamée lundi dans le nord du pays. Parallèlement, trois soldats maliens ont péri et deux autres été blessés dans une embuscade dans la région de Tombouctou. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a appelé à la restauration de l'autorité de Bamako à Kidal, bastion de l'ex-rébellion, qui lui échappe depuis près de quatre ans. «Il faut trouver une solution à cela. Kidal ne va pas rester comme ça, une plaie béante au flanc du Mali, où des agressions sont commises quotidiennement et que la communauté internationale et nous mêmes restons comme ça à observer cela, non!», a lancé Keïta. Deux soldats guinéens de l'ONU avaient été tués fin novembre 2015 à Kidal dans une attaque à la roquette contre le camp de la Minusma, revendiquée par le groupe djihadiste Ansar Dine. La Minusma, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995. Les attaques de djihadistes présumés se sont succédé cette semaine dans le nord du Mali. Un douanier et deux civils ont été tués jeudi à Hombori (Nord). Trois militaires maliens ont aussi été tués mardi dans l'explosion d'un engin improvisé au passage de leur véhicule un peu plus au Sud, près de la frontière avec le Burkina Faso. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. R. I.