La facilitation des déplacements des personnes vers l'Europe est l'une des questions phares abordées par la commissaire européenne chargé des Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, lors de sa visite de deux jours en Algérie. L'accord d'association UE/Algérie est entré en vigueur depuis 2 ans. Il prévoit la libre circulation des marchandises et des capitaux, rétrécissant le champ aux déplacements des personnes vers l'Europe. Cependant, lors d'une interview accordée à la Chaîne III de la Radio nationale, la commissaire européenne n'est pas allée par quatre chemins pour exposer l'ordre que l'Europe veut établir à travers sa politique de voisinage. L'Union européenne, par la voix de Benita Ferrero-Waldner, a conditionné la signature d'un accord de facilitation d'attribution des visas aux Algériens, par la participation de l'Algérie aux patrouilles maritimes pour lutter contre l'immigration illégale. Cela veut dire que les Algériens doivent jouer aux gendarmes de l'Europe, comme le font certains pays méditerranéens, pour avoir des facilités de déplacements. "Nous sommes prêts à négocier avec l'Algérie un accord spécial sur la facilitation des visas si, en contre partie, un accord de réadmission des personnes sera conclu", a annoncé la commissaire européenne. "J'ai soumis cette proposition aux autorités algériennes". "Maintenant il faut connaître les détails de notre offre et après il faut entrer dans les négociations", a-t-elle ajouté. L'Algérie se trouve déjà devant le fait accompli. Le projet de réadmission des expulsés et de lutte contre l'émigration clandestine a été finalisé par l'Union européenne sans la concertation de ses partenaires méditerranéens. Ces derniers n'auront aucune marge de manœuvre pour exposer leur vision des choses et évaluer les avantages et les inconvénients qu'une telle offre peut leur apporter. A ce propos, la commissaire européenne, Benita Ferrero-Waldner, a noté : "Naturellement nous (UE) comprenons que les Algériens veulent une facilitation, mais vous devez aussi comprendre que nous devons avoir une sécurité envers l'émigration clandestine". Cependant, pour faciliter l'octroi des visas aux Algériens, notamment à des catégories professionnelles ciblées (cadres, étudiants, hommes d'affaires, etc.), comme ça se fait avec la Russie, l'Ukraine et les pays des Balkans, l'Algérie doit collaborer avec l'UE, dans la lutte contre les marées humaines qui cherchent une vie meilleure en Europe. Par ailleurs, l'énergie est l'autre sujet phare qui été abordé avec beaucoup de sérieux par la commissaire européenne avec les autorités algériennes. L'Algérie et l'Union européenne ne sont toujours pas des partenaires stratégiques, l'heure est toujours à la négociation. Pour la commissaire européenne, il s'agit surtout de discuter de la question de la sécurité énergétique de manière globale. Benita Ferrero-Waldner a annoncé que "l'Europe et l'Algérie seront des partenaires stratégiques à la fin des négociations". L'Europe qui veut diversifier ses sources d'approvisionnement est en négociation avec l'Algérie. A travers la mise en place d'un partenariat stratégique, l'Europe veut garantir des fournisseurs fiables pour éviter tout chantage à l'avenir.