Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné samedi l'utilisation par les Etats-Unis de son droit de veto pour faire obstacle à une résolution du Conseil de sécurité visant à protéger le peuple palestinien. La Ligue a regretté que "le Conseil de sécurité, principal organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, ne puisse s'acquitter de ses responsabilités pour assurer la protection du peuple palestinien contre les crimes commis par les autorités d'occupation israéliennes". Le SG de l'organisation panarabe a exprimé, selon son porte-parole Mahmoud Afifi, "sa grande appréciation pour les efforts intensifs déployés par l'Etat du Koweït, en tant que membre non permanent représentant des pays arabes au Conseil de sécurité, en vue d'adopter une résolution visant à assurer la protection du peuple palestinien contre les massacres commis par l'occupant israélien en Palestine occupée". "Le SG de la ligue arabe a également exprimé sa déception à la suite de la position d'abstention prise par la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Pologne et l'Ethiopie lors de la séance du vote sur le projet de résolution", a ajouté son porte-parole dans une déclaration à la presse, au lendemain de la réunion du Conseil de sécurité convoquée à la demande du Koweït pour le vote sur un projet de résolution prévoyant un mécanisme de protection au peuple palestinien contre les tueries israéliennes. Selon le porte-parole, le SG de la Ligue arabe a regretté que "le Conseil de sécurité - principal organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales - ne puisse s'acquitter de ses responsabilités pour mettre fin aux violations croissantes du processus de paix" et "assurer la protection du peuple palestinien contre les dépassements et crimes commis par les autorités d'occupation israéliennes, dont le plus important ces derniers mois est la mort de centaines de civils palestiniens dans la bande de Ghaza occupée". Tout en dénonçant ces graves crimes commis par l'occupant israélien et condamnés largement par la communauté internationale, le SG de la Ligue arabe a affirmé que "la poursuite de la politique actuelle des Etats-Unis pour bloquer la prise de toute décision devant arrêter le massacre des Palestiniens ne fait qu'encourager l'occupant israélien à poursuivre ses crimes, qui remettent en cause la légitimité internationale et les règles du droit international et ne créent pas une atmosphère appropriée pour le retour aux négociations israélo-palestinienne pour parvenir à un règlement juste et global de la question palestinienne". Ahmed Aboul Gheit a tenu à rappeler, a fait savoir son porte-parole, "l'engagement ferme et continue à la Ligue arabe d'œuvrer pour soutenir la cause palestinienne, qui est aussi la question centrale de la nation arabe, et la protection des droits légitimes du peuple palestinien, en particulier le droit d'établir un Etat indépendant avec sa capitale El Qods". "La résolution pouvait aider à protéger les civils palestiniens" L'ambassadeur de Chine auprès des Nations Unies, Ma Zhaoxu, a indiqué que le projet de résolution proposé vendredi soir au Conseil de sécurité par le Koweït pour la protection des Palestiniens vivant à Ghaza et en Cisjordanie, bloqué par le veto américain, "reflétait la situation réelle sur le terrain et pouvait aider à protéger les civils palestiniens et à apaiser les tensions". La Chine a voté en faveur de ce projet de résolution proposé par le Koweït, membre non permanent et représentant des Etats arabes au Conseil de sécurité de l'ONU, sur la protection des Palestiniens. L'ambassadeur de Chine auprès des Nations Unies a indiqué que son pays était opposé à toute "violence contre les civils palestiniens", appelant l'occupant israélien à "faire preuve de retenue et à œuvrer à une désescalade de la tension". "Ce texte reflétait la situation réelle sur le terrain et pouvait aider à protéger les civils palestiniens et à apaiser les tensions", a soutenu dans ce contexte l'ambassadeur de la Chine à l'issue du vote, a rapporté samedi l'agence Chine nouvelle. Le projet koweïtien a reçu l'appui de dix des quinze membres du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis, membre permanent du Conseil, y ont opposé leur veto. La Chine, la France et la Russie ont notamment voté pour ce projet de texte, réitérant leur soutien permanent à la cause palestinienne. La Chine, préoccupée par les récentes tueries à Ghaza, estime que "le dossier de la Palestine est au cœur de la question du Moyen-Orient", a dit M. Ma en déplorant "le fait qu'après 70 ans, le peuple palestinien continuait d'être traité injustement". Il a exhorté le Conseil de sécurité et la communauté internationale à réagir rapidement aux appels légitimes des Palestiniens et des Arabes, à promouvoir la paix et à encourager la reprise des pourparlers israélo-palestiniens en vue d'une solution à deux Etats. "La Chine s'engage à promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient et continuera de travailler avec toutes les parties concernées pour parvenir à la paix au Moyen-Orient", a souligné également le diplomate.
Un "crime de guerre" La destruction illégale, par les forces d'occupation israéliennes, d'un village palestinien et le transfert forcé de ses habitants constituent un "crime de guerre", a affirmé l'organisation des droits de l'Homme, Amnesty International (AI). L'ONG a appelé, dans un communiqué, les forces d'occupation israéliennes à annuler "immédiatement" le projet de destruction du village bédouin palestinien de Khan Al Ahmar et l'expulsion forcée des personnes qui y vivent, après que la destruction du village ait été autorisée par la justice israélienne la semaine dernière. "La décision scandaleuse de la Cour suprême qui autorise l'armée israélienne à détruire totalement le village de Khan al Ahmar est un coup terrible pour ses habitants qui mènent depuis près de 10 ans une campagne et un combat devant la justice pour rester sur leurs terres et conserver leur mode de vie", a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'AI, citée par le communiqué. Elle a affirmé que la destruction de ce village "ne serait pas seulement cruelle, elle représenterait aussi un transfert forcé, ce qui constitue un crime de guerre". Amnesty rappelle que les forces d'occupation israéliennes ont détruit des milliers de vies, soumettant des hommes, des femmes et des enfants palestiniens à "des années d'angoisse et de traumatisme à cause de leur politique profondément discriminatoire consistant à refuser dans un premier temps de délivrer des permis de construire et à ensuite raser au bulldozer les habitations, les écoles et les installations pour les troupeaux". Il est noté que le village Khan al Ahmar compte environ 180 habitants, et est entouré par plusieurs colonies israéliennes illégales, à l'est d'El Qods occupé. Ses habitants se battent depuis plus de 60 ans pour conserver leur mode de vie dans leur village, mais ils ont toujours été "harcelés" par les forces de l'occupation israéliennes qui leur font subir des pressions pour les déplacer, souligne l'organisation humanitaire. "Au lieu de sanctionner systématiquement les Palestiniens qui ont construit des bâtiments sans permis qu'ils n'obtiennent jamais, les Israéliens devraient cesser de construire et d'étendre les colonies illégales en Cisjordanie, à titre de première étape en vue du retrait des civils israéliens qui vivent dans ces colonies", a ajouté l'ONG. Elle affirme également que la décision de détruire ce village est un "précédent extrêmement dangereux", appelant au respect du droit international et à l'abandon de tout projet de transfert forcé des habitants de Khan Al-Ahmar.
Un soutien direct à l'occupation Il est utile de rappeler que le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté vendredi un projet de résolution américain rendant responsable le Hamas palestinien des récentes violences dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis sont le seul pays à avoir voté pour le texte. Onze pays se sont abstenus tandis que le Koweït, la Bolivie et la Russie ont voté contre. Un peu plus tôt, les Etats-Unis avaient mis leur veto à un projet de résolution présenté par le Koweït réclamant la protection des Palestiniens à Ghaza et en Cisjordanie occupée. Les Etats-Unis ont mis leur veto vendredi aux Nations unies à un projet de résolution présenté par le Koweït au Conseil de sécurité et réclamant la protection des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée. La Chine, la France et la Russie ont notamment voté pour ce texte. Quatre pays se sont abstenus. Pour sa part, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, a condamné vivement samedi le veto brandi par les Etats Unis contre le projet de résolution présenté vendredi par le Koweït au Conseil de sécurité devant mettre en place un mécanisme international de protection des palestiniens contre les tueries israéliennes. "Le recours de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Healy au veto pour empêcher une résolution prévoyant la protection du peuple palestinien est une autre erreur morale pour les Etats Unis d'Amérique. Elle reflète à travers ce refus son aveuglement politique, son mépris envers la communauté internationale ayant condamné les tueries commises par l'occupant israélien et un soutien direct apporté au colonisateur ", a déclaré Al Maliki dans un communiqué, cité par l'agence Wafa. Le chef de la diplomatie palestinien a félicité à cette occasion le Koweït pour son rôle au sein du Conseil de sécurité et salué tous les pays membres qui ont exprimé leur soutien et condamnation des crimes d'Israël, la puissance occupante, tout en soutenant la protection du peuple palestinien. Al Maliki a ajouté que "malgré les blocages au Conseil de sécurité portant atteinte à son rôle dans le maintien de la sécurité et de la paix dans le monde, la direction palestinienne continuera sa quête de trouver des moyens pour protéger le peuple palestinien et sa terre", soulignant que "contrecarrer le Conseil de sécurité et l'usage du veto, contre le projet de résolution du Koweït, vise à accorder de l'immunité à Israël, à renforcer la politique de l'impunité et à encourager les criminels de guerre israéliens, y compris celui qui a été tué de sang-froid vendredi l'ambulancière, Razan al-Najar, qui effectuait son devoir humanitaire noble". Il a souligné que la diplomatie palestinienne déploiera tous ses efforts pour que "les criminels israéliens soient punis" et "rendre justice au peuple palestinien". Le ministre des Affaires étrangères palestinien a conclu sa déclaration en soulignant que "la justesse de la cause palestinienne, la résistance de notre peuple et ses sacrifices et le soutien de la communauté internationale en respect avec les principes du droit international, permettront à notre peuple d'atteindre ses objectifs par la fin de l'occupation, l'indépendance de l'Etat palestinien et le retour des réfugiés selon la résolution 194". Les Etats-Unis ont opposé vendredi soir leur veto au projet de résolution présenté par le Koweït, membre non-permanent, au Conseil de sécurité des Nations unies et demandant la protection des Palestiniens. Le Koweït, qui avait préparé son projet de résolution il y a deux semaines, avait réclamé initialement une mission de protection internationale pour les Palestiniens, après les tueries commises par les forces d'occupation israéliennes dans la bande de Ghaza. Après le refus de la France et de la Grande Bretagne, la version finale du texte du Koweït a appelé à "considérer des mesures garantissant la sécurité et la protection" des palestiniens et réclamant que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres présente un rapport sur un "mécanisme de protection international". Depuis mars dernier, plus de 122 palestiniens ont été tués et 13 000 autres ont été blessés par des tirs à balles réelles par les forces de l'occupant israélien dans la bande de Ghaza, lors de manifestations pacifiques organisées pour réclamer la levée du blocus imposé à l'enclave et le droit de retour des réfugiés palestiniens spoliés de leur terre en 1948 après la création de l'entité sioniste.