Après la soixantaine de morts lundi dans la bande de Ghaza, tués par l'armée israélienne, le Koweït avait annoncé le prochain dépôt d'un projet de résolution, jugeant comme l'ensemble du groupe des pays arabes à l'ONU qu'Israël massacre ouvertement les Palestiniens. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a voté hier une résolution pour envoyer une équipe internationale spécialisée dans les crimes de guerre pour enquêter sur les événements de Ghaza. Par 29 voix pour, deux contre et 14 abstentions, le Conseil a adopté une résolution appelant à «envoyer de toute urgence une commission internationale indépendante» pour enquêter sur les violations et mauvais traitements présumés «dans le contexte des assauts militaires menés lors des grandes manifestations civiles qui ont commencé le 30 mars 2018». Ce vote a eu lieu pendant qu'à l'ONU, le Koweït, membre non permanent du Conseil de sécurité, actionné par l'émir qui a multiplié les initiatives au lendemain du massacre israélien à Ghaza, transmettait à ses 14 partenaires un projet de résolution appelant à l'envoi dans la bande de Ghaza d'une «mission de protection internationale». Le projet «demande que des mesures soient prises pour garantir la sécurité et la protection de la population civile palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, dont la bande de Ghaza avec l'envoi d'une mission de protection internationale». Aucune précision n'est donnée sur la forme que pourrait prendre cette mission: Casques bleus, observateurs? Le projet de texte se borne à demander au secrétaire général de l'ONU de faire sous 30 jours, une fois le texte adopté, des «recommandations sur les moyens d'assurer la sécurité, la protection et le bien-être des civils palestiniens». Après la soixantaine de morts lundi dans la bande de Ghaza, tués par l'armée israélienne, le Koweït avait annoncé le prochain dépôt d'un projet de résolution, jugeant comme l'ensemble du groupe des pays arabes à l'ONU qu'Israël massacre ouvertement les Palestiniens. Ce texte, qui met clairement en cause Israël, devrait cependant, s'il est soumis au vote, va se heurter à un veto des Etats-Unis, soutien indéfectible de l'Etat hébreu. Une première réunion de discussions entre les 15 membres du Conseil de sécurité est prévue lundi, selon un diplomate s'exprimant sous couvert d'anonymat. En l'état, «ce texte dur n'a aucune chance de voir le jour», estime cette source. Pour des raisons de «principe», les Etats-Unis refusent que le dossier du Proche-Orient soit géré par l'ONU, ajoute cette source, en prédisant que Washington refusera même de «s'engager dans une discussion» sur le texte. Un an après, ce dernier avait remis un descriptif exhaustif des modèles existants, incluant mission de paix, tutelle, mandat... Dans le projet de texte du Koweït, le Conseil de sécurité «condamne le recours à la force par l'armée israélienne d'occupation, dont l'utilisation de munitions létales contre des manifestants civils, ayant fait des morts et des blessés parmi les civils, dont des enfants, du personnel médical et des journalistes». Le projet de texte demande aussi la «levée complète du blocus» israélien, un accès sans entrave à l'acheminement d'une aide humanitaire dans la bande de Ghaza, l'arrêt immédiat des actions militaires israéliennes, et la relance d'un processus politique de règlement du conflit via des «négociations crédibles».