De nouvelles lois sur le transport routier seront appliquées avant la fin de cette année. Le ministère des Transports accorde un délai, du 10 mars au 31 décembre 2008, pour renouveler l'ensemble des documents liés à l'exploitation des transports routiers. Cela s'inscrit dans le cadre de la dernière stratégie d'assainissement de transport engagée par le gouvernement. Ces nouvelles règles impliqueront de nouvelles conditions d'accès à la profession de transporteur, en tenant compte des qualifications professionnelles des conditions sécuritaires et de la qualité de service, ou alors des moyens matériels mobilisés pour l'activité en question. Il s'agit là d'un nouveau cahier des charges qui entrera en vigueur durant cette année. Le tableau, pas très satisfaisant qui a été dressé par le directeur des transports terrestres, Mourad Khoukhi, démontre bien à quel point l'entrée en vigueur du nouveau cahier des charges est urgente. Intervenant lors d'un séminaire consacré aux nouvelles modalités d'exercice de cette catégorie de transport tenu mercredi à Alger, le Secrétaire général du ministère, M. Mohamed Aouali, a précisé que les nouvelles conditions d'accès à la profession de transporteur routier de voyageurs et de marchandises portent essentiellement sur ''les qualifications professionnelles, les conditions de sécurité et de qualité de service, ainsi que les moyens matériels.'' Le même responsable a ainsi constaté que cette filière du secteur des transports se caractérise par "une prolifération anarchique des opérateurs privés, une mauvaise prise en charge des usagers et surtout une absence de compétences humaines, engendrant la détérioration de la notion de service public". Pour faire face à cette situation, il a avancé que l'action du Ministère des Transports vise la réhabilitation de l'activité du transport routier de personnes et de marchandises et la réhabilitation du service public à travers un assainissement rigoureux des fichiers des opérateurs et des véhicules. Cette action, a-t-il ajouté, constitue la deuxième phase de la stratégie du ministère basée sur la ''normalisation et la moralisation'' de cette activité engagée depuis quelques années. Se basant sur un "certain nombre de dysfonctionnements constatés sur les activités du transport des voyageurs", le ministère de tutelle procédera à un renouvellement des documents juridiques liés a l'exercice du métier de transporteur, et ce, dans l'objectif d'actualiser le fichier des opérateurs. A ce propos, le directeur des transports routiers auprès de ce département ministériel, M. Mourad Khoukhi, a affirmé que la priorité sera donnée à la maîtrise du ''nombre impressionnant'' d'exploitants privés activant dans le transport de voyageurs, qui avoisine les 68.000 transporteurs, et particulièrement ceux qui exploitent les lignes dans les zones urbaines. Le transport terrestre est, en effet, l'un des moyens de transport le plus usuel en Algérie, que ce soit pour les voyageurs ou les marchandises ; pas moins de 85% empruntent quotidiennement la route. Avec 68 000 véhicules de transport de voyageurs, et 34 000 pour les marchandises, c'est encore loin des objectifs de la direction des transports. Le nombre important des transporteurs urbains est, en réalité, l'autre explication du non-respect de la réglementation et des prestations offertes. Nombreux sont les transporteurs qui ne respectent pas les points d'arrêt, ni le temps d'arrêt. C'est le premier problème des grandes agglomérations. Selon Khoukhi, il faut arriver à instituer un transport avec des horaires de départ et d'arrivée avec des horaires intermédiaires. Or, aujourd'hui, tout le système de transport urbain est basé sur un système de navette. Alors que, normalement, un client a le droit de connaître l'heure de départ et d'arrivée. Aujourd'hui, c'est le cas des longs trajets et, malheureusement pour l'urbain, le manque de gares routières et d'aires de stationnement fait que les arrêts sont devenus des mini gares. L'absence d'une politique claire est une autre raison pour expliquer l'anarchie qui règne dans le secteur. Aussi, faut-il le dire, le citoyen est complice de cette désorganisation. Pour Khoukhi, le citoyen doit s'impliquer. Il doit, par exemple, dénoncer le transporteur, qui ne respecte pas les règles à la direction des transports, car la passivité du citoyen aide beaucoup l'installation de l'anarchie. "L'Etat n'est plus concerné par certaines choses et il ne faut pas s'adresser à chaque fois à l'administration quand il y a un problème", conclut-il.