Pour M. Khouri, il est pour le moment hors de question d'ajouter des voitures avec le problèmes d'embouteillage que vit la capitale. “Il n'est jamais trop tard pour bien faire. C'est la première impression” qu'on a eue hier suite aux décisions annoncées par M. Khouri Mourad, directeur du transport urbain au ministère des Transports. Les premiers jalons concrets vont vraisemblablement être lancés. C'est en tout cas ce qu'affirment les responsables du ministère. “Dès le 10 mars prochain et jusqu'au 31 décembre, une opération de renouvellement de l'ensemble des documents liés à l'exploitation des activités de transport routier de personnes et de marchandises et d'auxiliaires de transport routier sera entamée”, a affirmé M. Khouri en marge d'un séminaire consacré à l'opération qu'il a énoncée et organisée hier au siège du ministère des Transports. Sont visés essentiellement les transporteurs privés dont l'activité anarchique est décriée depuis plusieurs années sans qu'une solution ait été trouvée (et surtout appliquée) pour y mettre un holà. M. Khouri espère que le lancement de cette opération permettra de “pallier l'anarchie qui règne dans la prise en charge des voyageurs et des marchandises”. Il donnera un exemple : “Voyez ce qui s'est passé dernièrement à Oran avec la chute d'un transporteur privé dans la mer carrément. À cause de la concurrence entre ces transporteurs, il y a ces excès de vitesse qui donnent souvent ces catastrophes. Il faut mettre fin à cette situation.” La solution préconisée par le ministère, comme indiqué par son représentant, est au bout de la création d'entreprises dont chacune aura son réseau. “Il y a 68 000 opérateurs routiers pour presque le même nombre d'opérateurs. On doit régulariser la situation de chacun tout en encourageant le regroupement dans des entreprises”. Ainsi, le non-respect de la réglementation et les défaillances des prestations offertes sont expliquées essentiellement par la désorganisation sur le terrain où on peut trouver par exemple une cinquantaine de transporteurs sur… une seule ligne. Si l'opération de renouvellement va réussir, on devrait donc s'attendre dès 2009 à ce que le transport urbain soit mieux organisé et espérer ainsi effacer le “cauchemar” que subissent les citoyens quotidiennement. Ne plus “subir” le diktat des transporteurs devenus au fil des années un véritable danger est devenu à la longue un vœu pieux, que ce soit pour les voyageurs ou pour les automobilistes. Sera-t-il concrétisé ? L'un des représentants de l'Union nationale des transporteurs (Unat) nous expliquera que le système de navettes doit être éliminé. “Tous les arrêts, facultatifs ou obligatoires ne doivent pas dépasser le temps de faire descendre et monter les voyageurs. On doit réaliser un transport avec des horaires de départ et d'arrivée avec des horaires intermédiaires. Or, un client a le droit de connaître l'heure de démarrage et d'arrivée”. Un autre vœu dont on attend désespérément la concrétisation depuis des lustres. De son côté, le directeur des transports urbains a déclaré, à propos du renouvellement de licences de taxis, que “la question ne se pose pas pour l'instant. Par exemple, avec le problème de circulation que vit Alger actuellement, on ne va tout de même pas encore ajouter des voitures sur les routes”. Une précision de taille qui ferme ainsi la porte à beaucoup de postulants au “statut” de “taxieur”. Salim Koudil