La faible participation de la femme à l'activité économique nationale a toujours été liée aux difficultés de mise en œuvre du principe d'égalité de traitement entre les deux sexes, notamment dans certains domaines d'activité. Aujourd'hui, cette vision n'est plus d'actualité, puisque nombreuses sont les femmes algériennes qui ont rejoint le monde du travail, occupant même des postes de décision, des postes de chef d'entreprise, des postes occupés auparavant par des hommes. Selon les données d'une récente enquête nationale sur l'emploi, réalisée par l'Office national des statistiques (ONS), le nombre de femmes occupées en Algérie est estimé à 1 346 876 personnes, soit 15,7% de l'ensemble des personnes occupées, dont 19,7% en milieu urbain, où les opportunités d'emploi sont plus élevées et seulement 9,2 % en zones rurales. La population active a augmenté d'un taux moyen ces dernières années d'environ 3%, avec 4,95% pour les femmes. Cette croissance traduit d'importantes avancées socioculturelles sur la perception du travail féminin par la société, selon les experts.La plus importante proportion de femmes occupées a été enregistrée par les femmes âgées de 25 à 44 ans, suivie de la tranche 45 à 54 ans et commence à chuter à partir de 55 ans, selon les statistiques de l'office. La proportion des femmes occupées ayant un niveau supérieur reste la plus importante, avec 417 000 femmes, suivies par celles qui ont un niveau secondaire (340 000), moyen (234 000) et sans instruction avec 188 000 femmes. La répartition des femmes occupées selon la situation matrimoniale montre que le taux des femmes divorcées ou séparées âgées entre 40 et 44 ans reste le plus important, soit 25% contre 22,8% chez les femmes mariées et 6,1 % chez les femmes célibataires de la même tranche d'âge.Par secteur d'activité, les données de l'enquête précisent que les femmes sont plus présentes dans le secteur du commerce et des services, avec un taux de 69 %, suivi par le secteur de l'industrie (25,2 %), celui de l'agriculture (4,3%) et enfin le secteur du bâtiment et travaux publics avec seulement 1,5%. En somme, l'Algérie compte, actuellement 25 000 femmes d'affaires évoluant dans les différents segments de la sphère économique. Cela dit, il est difficile pour une femme d'affaires de participer aux opportunités d'investissement offertes et d'accéder facilement aux marchés importants et aux financements. Les relations humaines sont très développées chez ces chefs d'entreprise, qui jugent que c'est un atout dans ce métier. La majorité d'entre elles estiment qu'il faut aborder les rapports professionnels avec une approche différente de celle des hommes, c'est-à-dire savoir s'adapter aux situations. Le problème majeur relevé par les femmes chefs d'entreprise réside dans l'accès au financement, puisque les banques s'intéressent davantage au financement des opérations commerciales qu'aux projets d'investissement.