La gent féminine aura de plus en plus de difficultés à trouver un emploi. Le chômage frappe davantage les femmes que les hommes. Mais ce n'est pas la seule inégalité sur le marché du travail. La précarité est une autre caractéristique qui menace les femmes. Pour le chômage, les indices de mesure sont faciles à établir. L'ONS a démontré qu'en 2009, et face au chômage, il y a eu de fortes inégalités qui subsistent selon le sexe. «On observe un taux de chômage de 8,6% chez les hommes et 18,1% chez les femmes», souligne l'ONS. Avec la précision que la population active occupée a atteint 9.472.000 personnes. Pour ce qui est de la précarité, il n'y a pas eu d'enquête pour disposer de données précises sur le phénomène. Mais si la tendance en Algérie est similaire à celle observée dans d'autres pays arabes, tout porte à croire que dans un contexte de crise, ce sont les femmes qui en font les frais au niveau de l'emploi. Le fait que le rythme des licenciements augmente, ne serait-ce que suite à la fermeture des entreprises, comme c'est le cas dans le bâtiment, n'est pas sans effet sur le rétrécissement des offres d'emploi. Dans ces conditions, ce sont les femmes qui peinent à trouver un emploi. La règle est partout pareille. Un rapport de Talent Republik, spécialisé dans le recrutement dans les pays arabes, a indiqué que le taux de licenciement des femmes a augmenté en 2009 de 2,5%. C'est le double de ce qui a été infligé aux hommes. Même si les femmes sont de plus en plus instruites, elles n'arrivent pas à décrocher un emploi. D'ailleurs, le chômage touche principalement les jeunes. En effet, près de trois chômeurs sur quatre (73,4%) sont âgés de moins de 30 ans, et 86,7% ne dépassent pas 35 ans. Et il n'est pas étonnant que les femmes soient les plus défavorisées. Toutefois, et à cause de l'accès de plus en plus important à l'éducation, certains observateurs estiment que le taux est de 47% de femmes au travail et non 15% comme l'indique l'ONS. Cet avis était exprimé lors des débats suite à la présentation d'un bilan du Cnes depuis quelques jours à Alger. Son président, Mohamed Seghir Babès, avait annoncé que la prochaine enquête sur la population aura pour sujet le thème lié au genre. Il sera alors possible de disposer de plus d'informations sur le sujet.Cette institution s'était penchée sur l'emploi féminin en 2004. A l'époque déjà, il y avait le constat sur l'absence de statistiques, études et enquêtes concernant la participation de la femme à la vie économique. En dépit d'une législation excluant toute discrimination, des écarts sont notés dans les niveaux d'emploi et de salaires entre les hommes et les femmes, notait le Cnes. La faible participation de la femme à l'activité économique est due aux difficultés de mise en oeuvre du principe d'égalité de traitement entre les deux sexes. Il fallait alors songer à l'élimination des obstacles freinant l'insertion et la promotion professionnelle de la femme, selon le rapport du Cnes qui passe donc en revue deux aspects majeurs de la problématique de «la femme et le marché du travail». L'un traite du droit y afférent et du degré de sa pratique réelle alors que le second est une évaluation de l'emploi féminin. Concernant le premier volet, il est, entre autres, mis en évidence «la persistance des contraintes et entraves rencontrées par les femmes dans leur vie professionnelle». Dans l'autre, ce sont surtout l'analyse du marché du travail à travers les indicateurs d'évolution et la place qu'y occupe la femme ainsi que l'évaluation des caractéristiques des femmes au chômage qui sont passées en revue.Le volume du chômage féminin a été multiplié par 15 fois en l'espace de 26 ans, passant de 23.000 en 1977 à 347.000 en 2003, avec un pic de 478.000 en 1995, correspondant à un accroissement annuel moyen de 11% pendant que le taux d'évolution national n'était que de 4,8%, est-il noté. Or, si les femmes ne sont pas intégrées dans l'emploi formel, elles sont condamnées à rejoindre les activités informelles. Elles font aussi de leur domicile un lieu de production. Insuffisance de lieux d'éducation pour les enfants en bas âge et manque de transport font que les femmes ne bénéficient pas de bonnes conditions pour aller vendre leur force de travail. 80% d'entre elles travaillent dans leur commune de résidence.