Près de deux mois après le début du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, huit organisations humanitaires britanniques et françaises dressent un portrait alarmiste de la situation pour la population palestinienne. Et demandent aux gouvernements de faire pression sur Jerusalem…Amnesty international, Care international, l'Organisation catholique pour le développement d'Outre-mer (CAFOD), Christian aid, Médecins du monde, Oxfam, Save the children et l'Agence irlandaise de charité et de développement (Trocaire) : huit organisations humanitaires britanniques et françaises le dénoncent d'une même voix, "la situation de 1,5 millions de Palestiniens de la bande de Gaza est la pire depuis le début de l'occupation militaire israélienne de 1967".Dans un rapport publié, hier, les organisations dressent un portrait sombre et alarmiste de la situation : 1,1 million de Gazaouis (80% de la population de la bande de Gaza) dépendent à présent de l'aide alimentaire et 75.000 des 110.000 travailleurs encore en activité ont perdu leur emploi. Dans les hôpitaux, les équipements cruciaux pour la vie des patients ne peuvent plus fonctionner. L'effondrement des infrastructures clés touchées par les attaques israéliennes a conduit au rejet de quelque 50 millions de tonnes d'eaux usées dans la Méditerranée… Israël a imposé le 17 janvier dernier un blocus total de la bande de Gaza. Et chaque jour ou presque, Tsahal mène des attaques qui ont fait des dizaines de morts dans la population palestinienne, dont des enfants. Dans leur rapport, les ONG affirment que ce blocus, entraînant des pénuries de produits de base et des coupures d'électricité, "constitue une punition collective frappant toute la population de Gaza".La bande de Gaza est contrôlée depuis juin par le mouvement islamiste Hamas, considéré comme une organisation "terroriste" par Israël, l'Union européenne et Washington. Mais "la politique internationale d'isolement du Hamas n'a débouché sur rien de positif", analysent les ONG. "La politique du blocus est inacceptable, illégale et n'apporte la sécurité ni aux Israéliens ni aux Palestiniens", poursuivent les organisations qui demandent au Royaume-Uni et à l'Europe de condamner ce blocus et les "violations du droit humanitaire international" qui en résultent.