«La martyrisation de Ghaza» doit cesser, a déclaré hier, la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme, sur les ondes d'une radio communautaire juive. L'Etat hébreu n'avait sans doute pas besoin de ce soutien supplémentaire. Il a suffisamment fait étalage de sa puissance militaire. A moins que la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme ait eu envie de jouer à la «juive de service»! L'armée israélienne a fait preuve de sa sauvagerie et a réinventé les pogroms. Près de 900 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza. Près d'un tiers de ces victimes sont des enfants. A Ghaza, on tue à huis clos. Rama Yade autant que la diplomatie française s'égosillent. Ils veulent faire porter le chapeau à la résistance palestinienne. «Ce que j'observe, ce sont les conséquences du comportement du Hamas, un comportement impardonnable, un comportement irresponsable et un comportement criminel qui conduit à la situation désastreuse de la population actuellement.» Une position qui rejoint celle de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qui avait accusé ni plus ni moins les combattants du mouvement islamiste de se cacher derrière des «boucliers humains». Qui sont ces «boucliers humains»? Des enfants qui n'ont pas encore ouvert leurs yeux à la vie? Les bébés? Les femmes palestiniennes? La secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme met un peu d'eau dans son vin. Elle tente maladroitement de rectifier le tir. «Mais si le Hamas est responsable, Israël n'est pas non plus tout à fait innocent», poursuit Rama Yade. Au lieu de fermement condamner les bombardements aveugles de la bande de Ghaza par l'armée israélienne qui n'ont pour seul objectif que l'extermination de la population palestinienne, la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'homme met presque sur un pied d'égalité un peuple aux mains nues et une puissance militaire possédant, de surcroît, l'arme nucléaire. Rama Yade reconnaît le carnage. Cela ne semble pas l'émouvoir outre mesure. «On est à plus de 800 Palestiniens tués, il y a des difficultés de circulation dans Ghaza, vers Ghaza. Les points de passage sont bloqués, la trêve, qui a été acceptée par Israël trois heures quotidiennement, est absolument insuffisante», finit-elle par reconnaître. Ce que l'on oublie de dire c'est que la situation humanitaire dans la bande de Ghaza était déjà très préoccupante avant l'invasion de cette région par l'armée d'occupation sioniste. Cela fait en effet plus de 16 mois que Ghaza subit le blocus israélien. 80% de sa population vit au-dessous du seuil de pauvreté. 1 million et demi de Palestiniens sont privés de tout, mais aussi de l'essentiel. Leur vie est devenue un enfer. Asphyxiée par le blocus, l'économie ghazaouie n'assure plus la production des produits de première nécessité à ses habitants. Le chômage touche plus de deux tiers de la population. Le revenu moyen par habitant est de 650 dollars par an, soit moins de deux dollars par jour. L'agriculture, qui produisait environ 300.000 tonnes de fruits et légumes, faisait vivre 25% environ du million et demi de Palestiniens de la bande de Ghaza. Le reste était destiné à l'exportation. L'interdiction de commercialisation de ces produits a causé au domaine agricole, un préjudice estimé à 150.000 dollars par jour. En ce qui concerne la santé, le blocus a jeté les germes d'une catastrophe humanitaire. Les hôpitaux ne peuvent plus assumer leur mission. Les médicaments sont rares. Les citoyens palestiniens atteints de maladies graves ne s'en remettent qu'à Dieu Le Tout-Puissant. Ils attendent que la mort vienne les délivrer. Ils s'attendaient certainement à tout, sauf à cette mort atroce et violente programmée dans les laboratoires de l'Etat hébreu sioniste. Rama Yade y voit une solution qui mettrait fin aux souffrances du peuple palestinien. «Il faut mettre en pratique le plan de paix franco-égyptien», a préconisé la secrétaire d'Etat franco-sénégalaise. Rama Yade est, en effet, née le 13 décembre 1976 à Dakar. Elle est mariée à Joseph Zimet, lui-même conseiller au cabinet du secrétaire d'Etat, Jean-Marie Bockel, et qui n'est autre que le fils du célèbre chanteur yiddish Ben Zimet. Ceci explique-t-il cela? L'intervention pro-israélienne de Rama Yade sur Radio 5 peut trouver sa réponse dans son union avec la famille Zimet. Ce constat d'ordre primaire s'arrêtera là. La meilleure preuve de tolérance et de paix nous est parvenue de Londres. «Nous désirons une solution durable pour les gens ordinaires et nous pensons qu'un cessez-le-feu immédiat n'est pas seulement une nécessité humanitaire, mais aussi une priorité stratégique pour la sécurité future des Israéliens, des Palestiniens et des peuples de la région», ont déclaré, hier, un groupe de membres prééminents de la communauté juive britannique, qui ont appelé Israël à cesser immédiatement son offensive sur la bande de Ghaza.