Les Bourses européennes étaient toutes en baisse lundi, continuant à subir le contrecoup des tensions commerciales entre les Etats-Unis et plusieurs de ses partenaires, à l'instar de Wall Street. Vers 16H15 GMT à la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average lâchait 0,58% à 24.131,48 points, le Nasdaq 0,29% à 7.488,43 points et l'indice élargi S&P 500 0,46% à 2.705,95 points. "Donald Trump ne semble pas vouloir reculer sur le dossier des taxes douanières et la menace européenne formulée lundi est l'un des plus gros facteurs de baisse des marchés", a affirmé Karl Haeling de LBBW. Accusée par Donald Trump d'être aussi néfaste commercialement pour les Etats-Unis que la Chine, l'Union européenne a prévenu les USA que s'ils mettaient leurs menaces à exécution d'imposer des taxes douanières sur les automobiles étrangères, l'économie américaine "serait la première touchée".
L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,69% A Paris, l'indice CAC 40 a cédé 0,88% à 5.276,76 points. Les minières sont en première ligne dans le conflit commercial, à l'image d'ArcelorMittal (-1,87% à 24,64 euros) et d'Eramet (-5,06% à 107 euros). Côté pétrolières, TechnipFMC s'est replié de 3,36% à 26,43 euros, Vallourec de 2,05% à 4,97 euros, total terminant stable à 52,21 euros. Les automobiles, aussi fragilisés par les velléités de taxes de Donald Trump, étaient dans le rouge: Peugeot a perdu 0,26% à 19,51 euros, Renault 0,76% à 72,28 euros, Valeo 1,43% à 46,15 euros et Michelin 0,77% à 103,50 euros. STMicroelectronics a reculé de 1,96% à 18,74 euros et Soitec de 1,39% à 71,20 euros. Airbus a perdu 2,54% à 97,71 euros, après des informations de l'agence Bloomberg évoquant des retards dans les livraisons de son modèle phare, l'A320. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,55% à 12.238,17 points. Thyssenkrupp a cédé 0,96% à 20,62 euros. Son mariage de raison avec l'aciériste indien Tata, scellé vendredi, n'a pas convaincu les investisseurs. Daimler a terminé dans le haut du tableau (+0,82% à 55,58 euros) et BMW gagné 0,13% à 77,73 euros. Volkswagen a en revanche reculé de 0,79% à 141,10 euros. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a chuté de 1,17% à 7.547,85 points, plombé par un recul général des métaux. Côté minières, Rio Tinto a baissé de 3,23% à 4.065,50 pence, Glencore de 3,51% à 349,30 pence, Antofagasta de 3,33% à 957,00 pence, BHP Billiton de 3,09% à 1.653,20 pence et Anglo American de 3,00% à 1.644,00 pence. Legal & General a perdu 1,92% à 260,90 pence, HSBC Holdings 1,67% à 698,80 pence et Barclays 1,90% à 185,40 pence. Les compagnies pétrolières ont suivi la baisse des cours du pétrole: BP a affiché une perte de 0,88% à 573,20 pence et Royal Dutch Shell (action "B") de 1,49% à 2.673,00 pence. L'annonce d'un partenariat avec Carrefour a permis à Tesco de limiter les dégâts (-0,23% à 256,10 pence). Sainsbury's a perdu 1,25% à 317,20 pence, et Morrison Supermarkets 0,99% à 249,50 pence. L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 0,93% à 8.529,59 points. Le géant de l'agroalimentaire Nestlé, critiqué par le fonds d'investissement américain Third Point pour son "approche stratégique confuse", a gagné 0,70% à 77,40 CHF. Le réassureur Swiss Re a pris 0,23% à 85,90 CHF. La plus forte baisse a été enregistrée par le groupe de chimie de spécialités Sika, qui a chuté de 2,40% à 134,10 CHF. Le laboratoire Novartis, l'un des poids lourds de la cote, qui avait fortement progressé vendredi, a reculé de 1,97% à 73,80 francs suisses. Son concurrent Roche a mieux résisté (-0,70% à 219,00 CHF). Dans le secteur du luxe, l'horloger Swatch, qui avait lui aussi terminé vendredi en très forte hausse, a perdu 1,74% à 462,90 CHF. Son concurrent Richemont a reculé de 1,40% (82,94 CHF). A Milan, l'indice FTSE Mib a reculé de 0,92% à 21.427 points. Banco BPM a gagné 0,84% à 2,533 euros, suivi d'Unipol SAI (+0,40% à 1,9 euro) et de Poste Italiane (+0,14% à 7,18 euros). La pharmaceutique Recordati Ord a enregistré la plus forte baisse (-12,45% à 29,82 euros), derrière Mediaset Spa (-3,65% à 2,64 euros) et Brembo (-2,07% à 11,35 euros). L'indice PSI20 de la Bourse de Lisbonne a perdu 0,73% à 5.488,34 points. La banque BCP a chuté de 1,24% à 0,2542 euro. Côté énergétiques, Galp Energia a perdu 0,77% à 16,21 euros, EDP gagné 0,29% à 3,41 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis cédé 0,17% à 8,915 euros. Le distributeur Jeronimo Martins a dégringolé de 2,71% à 12,035 euros. Le papetier The Navigator cédé 0,88% à 5,055 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a perdu 0,94% à 546,51 points. Altice Europe a chuté de 3,24% à 3,38 euros, et Signify, précédemment connu sous le nom de Philips Lighting, de 2,61% à 21,67 euros. Le groupe de sécurité numérique Gemalto a pris 0,04% à 49,84 euros. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a reculé de 0,61% à 3.697,28 points. Le groupe postal bpost a reculé de 3,03% à 13,12 euros. A l'autre bout de l'indice, le groupe des télécoms Proximus a avancé de 0,54% à 19,42 euros.
Wall Street grimpe difficilement La Bourse de New York a péniblement terminé en hausse lundi la première séance du second semestre 2018, le dynamisme des valeurs technologiques ayant fini par l'emporter sur les craintes d'aggravation des différends commerciaux entre les Etats-Unis et leurs partenaires. L'indice Dow Jones est parvenu à prendre 35,77 points (+0,15%), à 24.307,18 après avoir passé la quasi-totalité de la séance dans le rouge. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a gagné 8,34 points (+0,31%), à 2.726,71. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a progressé de 57,383 points, soit 0,76%, à 7.567,687. Wall Street va connaître mardi une séance écourtée avec une clôture à 17h00 GMT avant d'être fermée le lendemain 4 juillet en raison de la fête nationale américaine. Les Etats-Unis doivent mettre en application vendredi des droits de douane sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits chinois, une perspective qui fait craindre un nouvel enchaînement de représailles et contre-représailles avec la Chine. De son côté, l'Union européenne menace de frapper jusqu'à 294 milliards de dollars d'exportations américaines et le Canada a promis de taxer pour 12,63 milliards de dollars de produits américains en riposte aux droits de douane sur l'aluminium et l'acier décidés par Donald Trump. "Ces droits de douane imposés sur un mode œil pour œil, dent pour dent, entraîneront au bout du compte des hausses de prix pour les consommateurs et pèseront probablement sur la demande de biens", dit Jack Albin, responsable de l'investissement chez Cresset Wealth Advisors. Il s'attend à de solides résultats de la part des entreprises américaines au deuxième trimestre mais il craint que leurs bénéfices ne soient menacés sur le restant de l'année par la perspective d'une guerre commerciale toujours plus dure.
Séance agitée pour Tesla Les économistes d'Oxford Economics jugent qu'un relèvement généralisé des droits de douane constitue une "menace importante sur la croissance mondiale". "Dans un scénario d'escalade des droits de douane, notre modèle indique que le PIB mondial pourrait être amputé d'un maximum de 0,4 point de pourcentage en 2019", préviennent-ils. Après un début de séance franchement dans le rouge, la Bourse de New York a néanmoins fini par effacer intégralement ses pertes à la suite de la publication d'indicateurs macroéconomiques jugés encourageants, avec une accélération inattendue de l'activité manufacturière aux Etats-Unis en juin, selon l'ISM, et une hausse des dépenses de construction en mai. Parmi les rares secteurs à finir en baisse, celui de l'énergie (-1,55%) a souffert des craintes quant à l'évolution du marché pétrolier: l'Arabie saoudite et la Russie augmentent leur production au moment même où les tensions commerciales pourraient faire baisser la demande. Le secteur technologique (+0,99%) a en revanche été porté par la progression de certains poids lourds de la cote comme Apple (+1,12%) et Microsoft (+1,42%), les investisseurs misant une nouvelle fois sur de solides bénéfices à l'approche de la saison des résultats trimestriels. Cet indice sectoriel affiche désormais un gain de plus de 11% depuis le début de l'année. "On n'a pas l'impression que les techs vont ralentir cette année", dit Jake Dollarhide, directeur général de Longbow Asset Management. "La vague 'tech' est là pour durer." Tesla a lâché 2,3% au terme d'une séance particulièrement volatile avec des échanges nourris. Le constructeur de voitures électriques a annoncé avoir atteint son objectif de production pour sa Model 3 mais les investisseurs s'interrogent sur les conséquences de cette accélération de cadence aussi bien en termes financiers que sur la qualité des véhicules construits. Les exploitants de casinos ont pâti de l'annonce d'une croissance inférieure aux attentes des revenus des jeux en juin à Macao. Wynn Resorts a chuté de 7,89%, plus forte baisse du S&P-500. Sur le marché des changes, l'euro a effacé une partie de ses pertes face au dollar après l'annonce d'un accord entre la chancelière Angela Merkel et ses partenaires bavarois sur la politique migratoire de l'Allemagne. L'euro se traitait à près de 1,1640 dollar après la clôture à Wall Street après être tombé sous 1,16 auparavant dans la journée en raison des doutes sur l'avenir de la coalition au pouvoir à Berlin.