Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, toujours affectées par l'effondrement de la livre turque par rapport au dollar, et les risques d'exposition des banques européennes. Vendredi, les marchés avaient terminé en fort recul. "Les investisseurs sont restés craintifs lundi, la chute précipitée de la livre turque et les inquiétudes sur une contagion de la crise financière au reste de l'Europe ont maintenu les marchés en baisse", a observé à Londres Connor Campbell, analyste chez Spreadex.
L'Eurostoxx 50 a cédé 0,48%. La Bourse de Paris a terminé quasiment stable (-0,04%). L'indice CAC 40 a cédé 2,36 points à 5.412,32 points, dans un volume d'échanges ténu de 2,8 milliards d'euros. Les titres bancaires ont souffert: Crédit Agricole a cédé 1,19% à 12,03 euros, BNP Paribas 1,05% à 52,01 euros et Société Générale 1,02% à 35,85 euros. Les valeurs minières ont aussi fini dans le rouge: ArcelorMittal (-1,48% à 26,29 euros) et Eramet (-1,09% à 81,80 euros). A l'inverse, les actions du secteur du luxe ont progressé, à l'instar de LVMH (+0,66% à 2987,50 euros), Hermès (+0,48% à 548,60 euros) et Kering (+0,37% à 466,30 euros). La Bourse de Londres a abandonné 0,32%, l'indice FTSE-100 cédant 24,56 points à 7.642,45 points. Barclays a lâché 1,67% à 184,50 pence, RBS 0,85% à 245,80 pence, Standard Life Aberdeen 1,59% à 321,70 pence et Prudential 0,75% à 1.784,00 pence. Plusieurs titres de la distribution ont souffert, après la faillite vendredi des grands magasins House of Fraser: Kingfisher (-1,39% à 290,00 pence) et Next (-1,76% à 5.568,00 pence). Le marché londonien a limité la casse grâce au secteur des matières premières malgré un début de séance difficile. BP a pris 0,41% à 558,30 pence et Rio Tinto 0,54% à 3.823,50 pence. La Bourse de Francfort a cédé 0,53%, après la dégringolade boursière du groupe Bayer et les inquiétudes sur la livre turque. L'indice vedette Dax reculé de 65,61 points, à 12.358,74 points. Le MDax a pris 0,11%, à 26.669.98 points. Bayer, nouveau propriétaire de Monsanto, condamné vendredi pour son herbicide au glyphosate, a chuté de 10,31% à 83,73 euros --jusqu'à 14% en séance-- pour atteindre son plus bas niveau depuis juillet 2013. Autres perdantes de la séance sur le Dax, Deutsche Bank et Commerzbank ont cédé respectivement 2,04% à 10,10 euros et 1,99% à 8,29 euros. Le spécialiste du logiciel d'entreprise SAP (+1,47% à 100,10 euros), Adidas (+1,31% à 208,40 euros) et Covestro (+1,21 à 78,58 euros) auparavant dans le giron de Bayer ont terminé en tête du tableau. A la Bourse de Milan, l'indice phare FTSE Mib a reculé de 0,58% à 20.969 points. Après une chute vendredi de 4,73%, la banque Unicredit, qui détient une participation de 41% dans la banque turque Yapi Kredi, a perdu 2,58% à 13,42 euros. Parmi les valeurs bancaires en bas du tableau, Ubi Banca a reculé de 2,89% à 3,392 euros et Banco BPM a chuté de 3,01% à 2,243 euros. En revanche, la marque de luxe Moncler a gagné 2,72% à 38,08 euros. A Madrid, l'indice Ibex-35 a reculé de 0,75% à 9.530,4 points. La banque BBVA, présente en Turquie via sa filiale Garanti, a connu la plus forte chute du jour (-3,23% à 5,46 euros). Le géant Banco Santander a été entraîné dans cette chute, perdant 2,43% à 4,43 euros, tandis que CaixaBank a lâché 0,31% à 3,86 euros et Bankia 0,62% à 3,23 euros. Le numéro un mondial des réservations de voyages Amadeus a lui connu la plus forte hausse (+2,01% à 74 euros), après l'annonce vendredi du rachat de l'américain TravelClick pour 1,5 milliard d'euros. L'indice SMI de la Bourse a réussi de justesse à rester au-dessus de la barre des 9.000 points, avec un recul de 0,29% à 9.005,35 points. Credit Suisse a perdu 1,21% à 15,05 francs suisses et fini lanterne rouge. Son concurrent UBS a reculé de 1,03% (15,44 CHF). Dans le secteur du luxe, Richemont a reculé de 0,87% à 86,38 CHF, tandis que son concurrent, l'horloger Swatch, a perdu 0,50% à 435,10 CHF. Seules trois valeurs ont gardé la tête hors de l'eau. Nestlé a progressé de 0,12% (80,64 CHF), Swiss Life de 0,32% à 350,00 CHF et Swiss Re de 0,14% à 87,48 CHF. A la Bourse d'Amsterdam, l'indice AEX a cédé 0,32% à 561,19 points. A la baisse, la banque ING Groep a chuté de 2,24% à 11,85 euros et le sidérurgiste Arcelor Mittal a perdu 1,48% à 26,29 euros. A la hausse, le groupe média Altice Europe a gagné 0,73% à 2,47 euros et le groupe chimique et pharmaceutique DSM a pris 0,56% à 90,08 euros. La Bourse de Bruxelles a abandonné 0,45%, l'indice Bel-20 terminant la séance à 3.801,93 points. Quatorze valeurs vedettes ont fini dans le rouge, la plus mauvaise performance étant enregistrée par le groupe postal bpost (-4,67% à 13,27 euros). A l'autre extrémité de l'indice, le géant de l'énergie Engie a grappillé 0,61% à 13,16 euros. A la Bourse de Lisbonne, le PSI 20 a lâché 1,62% à 5.537 points. La plupart des valeurs ont terminé en recul, à l'instar de EDP-Energias (-1,10% à 3,42 euros), Jeronimo Martins (-0,88% à 12,92 euros) et Galp Energia (-0,39% à 17,66 points). A contre-courant de la tendance, EDP Renovaveis a engrangé 0,17% à 8,78 euros.
Wall Street rattrapée à son tour La Bourse de New York a terminé dans le rouge lundi, rattrapée en cours de séance par les inquiétudes liées à l'effondrement de la livre turque et à un éventuel effet de contagion sur d'autres économies. Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,50% à 25.187,70 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,25% à 7.819,71 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,40% à 2.821,93 points. Les trois indices avaient débuté la journée dans le vert avant d'hésiter sur la direction à suivre. "Le marché a été sans aucun doute guidé par la situation en Turquie et toutes les craintes sur les conséquences qu'elle pourrait déclencher, même si au final la réaction est plutôt contenue", a remarqué Karl Haeling de LBBW en mettant en avant les faibles volumes d'échanges. Sur fond de tensions diplomatiques entre Ankara et Washington, la livre turque a de nouveau chuté lundi à son plus bas niveau historique. Dans l'espoir de rassurer les marchés, la Banque centrale de Turquie a bien assuré qu'elle prendrait les "mesures nécessaires" pour assurer la stabilité financière mais cela n'a pas suffi à enrayer l'effondrement de la devise, jetant un froid sur les marchés mondiaux. Certains observateurs craignent en particulier l'exposition de quelques grandes banques européennes à ces risques. A Wall Street les valeurs financières ont été particulièrement affectées, à l'instar de JPMorgan Chase (-1,59%), Citigroup (-1,57%) ou Bank of America (-2,28%). Le repli de la place new-yorkaise dans ce contexte "correspond peut-être juste à un nouvel accès de nervosité du marché, qui va se stabiliser et rapidement remonter à des niveaux record. Mais on ne peut pas non plus écarter tout risque et les comparaisons avec la crise asiatique de 1997, déclenchée par la chute de la monnaie thaïlandaise, ne doivent pas être complètement négligées", a relevé M. Haeling. "De nombreux pays ont emprunté beaucoup d'argent en dollar, qui grimpe fortement, ce qui va rendre les remboursements plus chers", a-t-il souligné. Dans le même temps, "la liste des pays confrontés à des problèmes économiques ne s'amoindrit pas, qu'il s'agisse de la Chine, de la Russie, de l'Argentine, de la Turquie ou de l'Italie", a-t-il ajouté. Le marché obligataire se tendait un peu: le rendement sur la dette américaine à dix ans montait vers 20H15 GMT à 2,875% contre 2,873% à la clôture vendredi, et celui à 30 ans à 3,044% contre 3,030% en fin de semaine dernière.
Trump s'en prend à Harley Tesla a pris 0,26% alors que son P-DG Elon Musk a indiqué être en discussion avec le fonds souverain saoudien (PIF) et d'autres investisseurs dont il ne dévoile pas l'identité pour financer le possible retrait de la Bourse du constructeur de véhicules électriques haut de gamme. Harley-Davidson a lâché 4,32% alors que le président américain s'en est de nouveau pris dimanche au groupe, qu'il a conseillé de boycotter si le constructeur de motos déplaçait une partie de sa production en Europe comme il l'a annoncé. Nielsen, le groupe spécialisé dans la mesure d'audience, a bondi de 12,06% alors que la société d'investissement Elliott Management a pris une participation de 8% et souhaite, selon le Wall Street Journal, pousser la société à se vendre. Netflix a reculé de 1,32% après l'annonce du départ de son directeur financier, à ce poste depuis huit ans. Le géant des semi-conducteurs Qualcomm, qui a accepté vendredi de payer à Taïwan une amende largement revue à la baisse pour abus de position dominante, s'est apprécié de 0,03%. La société VF Corp, propriétaire des marques de jeans emblématiques Wrangler et Lee, a perdu 3,60% après avoir confirmé qu'elle avait l'intention de scinder ses activités en deux sociétés indépendantes, avec d'un côté les vêtements et chaussures et de l'autre les jeans et les magasins d'usines.