Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé vendredi, les investisseurs penchant comme le reste des marchés financiers pour la prudence dans la crainte d'une escalade des tensions commerciales et à l'approche de nouvelles tempêtes tropicales aux Etats-Unis. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 33 cents pour terminer à 76,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a perdu 2 cents pour clôturer à 67,75 dollars. Sur la semaine le Brent a cédé 1% et le WTI 3%. En l'absence d'événements majeurs vendredi, les investisseurs en or noir ont surtout suivi la tendance à la prudence qui dominait sur les marchés financiers, Wall Street peinant à avancer tandis qu'étaient prisées les valeurs sûres comme la dette américaine et le dollar. Par ailleurs, "les tensions entre les Etats-Unis et la Chine et la faiblesse des marchés émergents pèsent sur le moral des investisseurs", a noté Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Donald Trump a une nouvelle fois menacé vendredi de taxer la totalité des importations en provenance de la Chine, qu'il accuse de pratiques commerciales "déloyales". Si ces sanctions devaient freiner la croissance de la deuxième puissance économique mondiale, cela se traduirait par une baisse de la demande chinoise en or noir. Les acteurs du marché continuaient également à digérer le rapport hebdomadaire sur les réserves des Etats-Unis diffusé jeudi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Si les stocks de brut ont reculé la semaine dernière davantage que prévu (-4,3 millions de barils), la hausse des réserves d'essence (+1,8 million de barils) et de produits distillés (fioul de chauffage et gazole, +3,1 millions de barils) a surpris les marchés. Plus tôt dans la semaine, le prix du WTI avait reculé alors que la tempête tropicale Gordon, qui risquait de perturber la production américaine, est passée sur le Sud des Etats-Unis sans arrêter l'activité pétrolière de la région. Mais la saison des ouragans est loin d'être terminée. "Ce week-end, il faudra garder un œil sur les tempêtes tropicales qui évoluent dans l'Atlantique", a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. Le marché gardait enfin un œil sur toute information concernant les sanctions américaines contre le pétrole iranien, qui doivent entrer en vigueur en novembre. Elles devraient avoir un effet durable sur le troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et perturber l'offre d'or noir sur le marché mondial.
Baisse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés en légère baisse, vendredi en Asie, les investisseurs évaluant les retombées de l'escalade dans les politiques protectionnistes américaines. Vers 04H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, reculait d'un cent à 67,76 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour novembre, cédait 11 cents à 76,39 dollars. Pour sanctionner Pékin qu'il accuse de pratiques "déloyales" et de "vol de propriété intellectuelle", Washington a infligé des droits de douane punitifs de 25% sur 50 milliards de dollars de marchandises chinoises au cours de l'été. Le géant asiatique a rétorqué à l'identique. Mais l'administration américaine a déjà prévenu qu'une nouvelle vague de droits de 25% portant sur 200 milliards de dollars d'exportations chinoises supplémentaires pourrait intervenir en septembre. Selon l'agence Bloomberg, Donald Trump pourrait le faire à l'issue de la période de consultations publiques, à savoir ce jeudi à minuit (04H00 GMT vendredi). Pékin a averti que cela serait immédiatement suivi de représailles. Une escalade qui inquiète les investisseurs, du fait de ses conséquences possibles sur la croissance mondiale et sur la demande en pétrole. Mais dans le même temps, les prix sont soutenus par le recul de l'offre iranienne du fait des nouvelles sanctions américaines à venir contre Téhéran.