Alors que les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis se poursuivent, Pékin de son côté réaffirme ses positions stratégiques sur le continent africain. "C'est inévitable": dans une interview à Sputnik, le journaliste russe Andreï Bistritski évalue la coopération du continent africain avec la Chine, la Russie et les États-Unis. Le partenariat entre la Chine et l'Afrique est au beau fixe. Les 3 et 4 septembre dernier, lors du Forum sur la coopération sino-africaine à Pékin, le Président chinois Xi Jinping a annoncé vouloir débloquer 60 milliards de dollars pour le développement économique de l'Afrique et annuler la dette de certains des États les plus précaires. Dans le cadre du Club de discussion Valdaï, en marge du Forum économique oriental à Vladivostok, le journaliste russe Andreï Bistritski a commenté pour Sputnik l'implantation de la Chine sur le continent africain. "La Chine a déjà réussi à aller en profondeur. L'Afrique sera développée pour des raisons naturelles, il y a un territoire colossal, des ressources colossales, tout cela est nécessaire, les technologies se développent, c'est inévitable", a-t-il déclaré. Les États-Unis sont eux aussi présents en Afrique, mais pour le moment, aucune confrontation n'est à craindre entre Pékin et Washington sur le continent africain: "Les États-Unis sont présents dans la mesure de leurs capacités. L'Afrique fournit beaucoup plus de ressources et d'opportunités que les États-Unis ne peuvent en consommer. L'Afrique est grande et suffisante pour tout le monde", a-t-il souligné. De son côté, la Russie se rapproche également de l'Afrique "plus qu'auparavant". "Les opportunités technologiques se développent, et il y aura de plus en plus d'argent dans le monde, mais la base des ressources sera limitée. Donc, l'Afrique sera naturellement développée et consommée", conclut le journaliste. Les 3 et 4 septembre, 53 chefs d'État et de gouvernement étaient réunis à Pékin pour le 7e sommet international Chine-Afrique (le Focac, Forum on China-Africa Cooperation, en français Forum sur la coopération sino-africaine), un espace diplomatique et économique initié par la Chine en 2000. Avec plus d'un millier de participants, le sommet témoigne de la montée en puissance des relations sino-africaines dans la continuité de la politique étrangère de Pékin à l'égard de l'ensemble du continent. L'une des mesures phares que le Président chinois a annoncée au début de ce Forum réunissant deux jours durant les dirigeants de 53 pays africains est celle des 60 milliards de dollars d'investissements supplémentaires consacrés au développement économique de ces États. De cette somme globale, 15 milliards de dollars vont venir financer des programmes "d'aide gratuite et de prêts sans intérêts", a souligné le responsable chinois.