Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a affirmé lundi que la fièvre aphteuse, signalée dans 18 wilayas, a été "définitivement et radicalement" enrayée réaffirmant, par la même occasion, que les produits agricoles sont exempts de tout vibrion cholérique. S'exprimant juste avant une séance à huis-clos, tenue par la Commission de l'agriculture, de la pêche et de la protection de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale (APN) sous la présidence de M. Touahria El Meliani, en présence du ministre des Relations avec le parlement, Mahdjoub Bedda, M. Bouazghi a précisé que l'épidémie de fièvre aphteuse, signalée le 20 juin dernier à travers 65 foyers au niveau de 18 wilayas, a concerné 459 bovins, dont 321 ont été immolés car propres à la consommation alors que 67 autres ont été abattus. "Grâce aux moyens mobilisés et mesures prises, nous avons réussi à enrayer, définitivement et radicalement, cette maladie", a ajouté M. Bouazghi, qui a fait état de l'importation, fin septembre courant, de vaccin préventif afin d'éviter une nouvelle propagation de la fièvre aphteuse. Pour ce qui est du choléra, le ministre a affirmé, de nouveau, que " les fruits et légumes de l'Algérie sont sains", rappelant que les tests scientifiques ont prouvé l'impossible transmission du choléra via les légumes et fruits. Il a appelé, dans ce sens, à ne pas porter atteinte à la crédibilité du produit agricole algérien et au moral des agriculteurs". Affirmant qu'aucune atteinte à la crédibilité du produit agricole algérien n'est permise, le ministre de l'Agriculture a souligné qu'aucun produit exporté n'a été retourné vers l'Algérie. "Il ne faut pas porter atteinte au moral des agriculteurs qui ont travaillé dur pour leur production", a-t-il insisté dans ce sens. Commentant les appels au retour à l'importation des fruits et légumes, le ministre a estimé insensé de faire marche arrière après les grands pas franchis par le produit agricole, en termes de quantité et de qualité.
L'agriculture représente 12,3% du PIB Chiffres à l'appui, M. Bouazghi a avancé une hausse de 8% de la production agricole lors de la saison 2017/2018, comparativement à la saison précédente, soit une valeur dépassant 3.000 milliards de DA contre 360 milliards de DA en 2000. La contribution du secteur agricole au Produit intérieur brut (PIB) est passée à 12,3%, contre 8% en 2000, a ajouté le ministre qui a précisé que le secteur emploie 21% de la main-d'œuvre en Algérie. "Nous importions pratiquement tous les produits agricoles, mais aujourd'hui, à l'exception des céréales et du lait, nous couvrons tous nos besoins", a-t-il déclaré. Par ailleurs, la production céréalière, et en dépit du déficit enregistré, a augmenté de 10 millions de qx en 2000 à 60 millions de qx en 2017-2018. La production du lait frais est passé durant la même période, de 1,5 milliard de litres à 3,5 milliards de litres. Entre 2000 et 2018, la production de la pomme de terre est passée de 12,5 millions de qx à 47 millions de qx, la production des viandes rouges de 2,5 millions de qx à 5,5 millions de qx, les viandes blanches de 2 millions de qx à 5,27 millions de qx. La production des dattes a triplé, en passant de 3,65 millions de qx à plus de 10 millions de qx actuellement, selon les données du ministre. M. Bouazghi a rappelé, dans ce contexte, le succès "exceptionnel" de la campagne moisson-battage qui a permis d'atteindre une production céréalière d'une valeur de 220,57 milliards de DA, dont 141,77 milliards de DA pour le blé dur contre 135 milliards de DA la précédente saison, soit une augmentation de 63%. La production des céréales qui représente 7,5% de la valeur de la production agricole nationale couvre la moitié des exploitations agricoles nationales sur une superficie de 3,4 millions ha. Concernant les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots et fèves), le ministre a rappelé la production importante réalisée durant la précédente saison, indiquant que la superficie consacrée à ces récoltes a augmenté à 115.000 ha contre 61.000 ha il y a dix ans, alors que sa production a augmenté à 1,3 millions de qx contre 400.000 qx en 2008. A titre d'exemple, la production des lentilles a augmenté de 5.000 qx en 2001 à 288.000 qx actuellement et sa superficie est passée de 920 ha à 28.000 ha durant cette même période. Se félicitant de ces résultats, M. Bouazghi a déclaré "nous avons enregistré une progression rapide dans la production des légumineuses, ce qui a permis de réduire nos importations et à ce rythme, nous pourrons renoncer définitivement à l'importation".
Mesures prises pour la réussite de la prochaine campagne moisson -battage Concernant la prochaine campagne moisson-battage, le ministre a indiqué que toutes les mesures ont été prises pour son succès, à savoir la mobilisation de 10.000 moissonneuses, dont 1.200 appartenant à la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS). Les silos de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), d'une capacité de 35.000 quintaux, ont été mobilisés outre 522 points de ramassage à proximité des zones de production et plus de 800 camions de transport de production. L'OAIC a mobilisé un crédit de 120 milliards de DA pour le paiement des créances des agriculteurs dans des délais ne dépassant pas 72 heures."Pour l'année prochaine, nous prévoyons les mêmes résultats car nous la préparons avec la même détermination et volonté et en assurant des moyens plus important", a déclaré le ministre.
Réunion avec les présidents des conseils interprofessionnels Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a présidé dimanche à Alger, une réunion du travail avec les présidents des conseils interprofessionnels et les chefs de file des différentes filières agricoles en présence des cadres du secteur, a indiqué lundi un communiqué du ministère. Cette réunion, première du genre, consiste à mettre en exergue le rôle "stratégique" que devraient jouer les conseils interprofessionnels afin d'atteindre les objectifs qui leurs ont été assignés, notamment, la mise en place d'un cadre "efficace" et cohérent permettant de soutenir la dynamique de croissance enregistrée actuellement dans le secteur, a précisé la même source. Ce cadre permettrait également la création d'espaces de concertation, d'arbitrage et de conciliation des intérêts de tous les intervenants dans les filières, y compris l'implication de représentants des associations des consommateurs ainsi que "parer et corriger le cas échéant tous déséquilibres ponctuels et conjoncturels du marché", a souligné le document. La construction de ces espaces de concertation interprofessionnels, regroupant l'ensemble des opérateurs économiques et institutionnels, est fondée sur "une volonté de différents maillons d'une filière de s'impliquer dans les problématiques collectives et enjeux de la filière aux stades de la production, de la transformation, de la commercialisation, de la régulation, de la distribution y compris de l'exportation, a-t-on expliqué. Le ministère a, dans ce sillage, noté que le secteur de l'agriculture accorde une "importance capitale" à l'organisation des filières qui émane du "message clairvoyant" adressé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'occasion des Assises Nationales de l'Agriculture organisées, tenues sous son égide en avril dernier. Ainsi, et après avoir suivi les interventions des présidents des conseils et les chefs de file des filières agricoles, M. Bouazghi a exhorté les présidents des conseils pour redoubler d'efforts afin de relever le défi de la diversification et du renforcement de la sécurité alimentaire du pays, à travers la concertation régulière avec les acteurs du développement pour identifier leurs attentes et leurs besoins, en veillant à réunir les conditions nécessaires pour le renforcement et l'ajustement du cadre incitatif et d'accompagnement de tous les segments d'activité. Il a rappelé, à cet effet, que "la modernisation de l'agriculture est tributaire de l'organisation des professions et des filières à travers des associations et des coopératives". Le ministre a, dans ce sens, instruit les présidents des conseils interprofessionnels des filières agricoles à recenser les acteurs de chaque filière et élaborer leurs cartes d'adhésion, d'asseoir et de consolider l'ancrage des différents conseils à l'échelle locale et fédérer le maximum d'agriculteurs autour de ces conseils et de procéder à la construction d'une base de données des différentes filières qui permettent de dresser un état exhaustif de leurs filières, tout en veillant au recours aux moyens modernes de collecte d'information. M. Bouazghi a également sollicité, les présidents des conseils à communiquer d'avantage sur les conseils et les objectifs assignés aux filières agricoles par les différentes voies de communication (internet, médias. revues...) afin de renforcer d'une part la composante des différents conseils et faire adhérer, d'autre part, les différents acteurs à la stratégie entreprise par le secteur pour la redynamisation et le renforcement des filières agricoles. A rappeler que l'ensemble des conseils interprofessionnels des filières stratégiques, dont le nombre s'élève à 15 ont été installés au cours du deuxième trimestre de l'année en cours.