L'Organisation des Nations unies (ONU) classe l'Algérie en deuxième position après la Chine en matière de reboisement, de préservation des forêts et de lutte contre la désertification. C'est du moins ce qu'a indiqué le directeur de la lutte contre la désertification, de la mise en valeur des terres et du reboisement à la direction générale des forêts (DGF), M. Abdelkader Khelifa. Lors d'une opération de reboisement à la forêt de Baïnem, à Alger, effectuée par quelque 350 agents de la Sûreté nationale et à laquelle il a pris part, M. Khelifa, cité par l'APS, a précisé que "l'Algérie, qui a consenti d'énormes efforts en matière de protection de l'environnement, est l'un des pays ayant contribué de manière efficace à la mise en œuvre du protocole de Kyoto". Prés de 120 millions d'arbres ont été plantés en 2007 soit l'équivalent de 74 000 hectares, ce qui permet à l'Algérie de figurer parmi les cinq premiers pays sur le plan mondial en matière de reboisement, selon ce même responsable. Il soulignera, à l'occasion, que la même superficie sera reboisée durant l'année 2008 pour atteindre l'objectif de 100 000 hectares par an à l'horizon 2009-2010. S'agissant du taux de reboisement, M. Khalifa a fait savoir qu'il est de 11% du programme tracé. Pour assurer une large couverture dans le Nord du pays, il est prévu d'atteindre les 14%, la norme étant de 15%, a-t-il dit. Il a ajouté que le plan élaboré par le gouvernement pour la préservation des forêts repose sur trois axes, dont l'élargissement des surfaces sylvestres, le reboisement de 5 000 hectares de chêne-liège, et atteindre 60% de reforestation des zones montagneuses afin de préserver les barrages de l'érosion. Ce plan a permis, par ailleurs, de mettre en valeur 3 000 000 hectares et en traiter 500 000 autres. La planification de l'ensemble des actions prévues au Plan national de reboisement (PNR) porte sur un objectif de 1 245 900 hectares. L'enveloppe financière globale nécessaire à l'exécution de ce programme est de 116 milliards de dinars. Les territoires menacés par les effets malfaisants du ruissellement et de la torrentialité couvrent une étendue de 12 millions d'hectares dont la moitié sur les versants les plus sensibles à l'érosion. Ainsi, des études ont été menées depuis quelques années sur 27 périmètres de bassins versants couvrant une superficie de 2 982 443 hectares. L'objectif est d'étendre ces études à tous les bassins versants d'Algérie pour aboutir à terme à un plan national d'aménagement des bassins versants. A travers ces études, qui ont pour but essentiel de protéger et restaurer les 12 millions d'hectares de terres menacées par l'érosion avec comme enjeux la sauvegarde de 88 barrages et sites de barrages (45 barrages et 43 sites de barrages) contre les dangers de l'envasement et la fixation d'une importante frange des populations rurales en zone de montagne dont les exploitations sont en péril par les effets conjugués du ruissellement et de la torrentialité. Aussi, l'administration forestière contribue au développement de l'agriculture de montagne qui s'intègre parfaitement dans le développement rural. Il s'agit de répondre à des besoins d'une population démunie, vivant sur des terres marginales. Les aménagements initiés qui débordent le cadre strictement forestier, visent surtout des actions urgentes, maîtrisables, pouvant apporter un complément de revenus aux familles. L'administration forestière, à travers ses différents plans de développement des zones de montagne, réalise des activités agropastorales orientées essentiellement sur l'arboriculture rustique : olivier - figuier - grenadier, ...., qui permet à la fois de valoriser les terres pauvres et assurer une bonne protection des sols.