D'aucuns spécialistes, savent que la relance des industries automobiles en Algérie nécessiterait beaucoup de patience pour constater la réussite dans la pratique. D'ailleurs le ministre de l'Industrie et des Mines, lui même, l'a fait remarquer il y a quatre mois en déclarant à Tizi-Ouzou que l'industrie automobile nécessite la mise en place d'un processus long et difficile notamment en matière de sous-traitance qui est appelé à changer d'échelle pour produire plus, en qualité, à des prix compétitifs et fournir des pièces qui soient homologuées par le constructeur. "Il est donc nécessaire de faire preuve de patience pour atteindre cet objectif de faire décoller cette activité industrielle", a-t-il insisté. Encore mieux, le ministre de l'Industrie et des Mines, a même affirmé au début du mois de septembre dernier à partir de Batna, que cette wilaya formera "dans un proche avenir" avec celles de Constantine, Sétif, M'sila et Bordj Bou-Arreridj "un pôle d'excellence des industries mécaniques". "Plusieurs universités et entreprises activant dans le domaine favoriseront l'émergence de ce pôle dans un délai de moins de 10 ans", a assuré le ministre à l'occasion de l'inauguration dans la commune de Djerma de l'Usine Gloviz-Kia d'assemblage des véhicules de la marque sud-coréenne Kia en présence de l'ambassadeur sud-coréen et du président de Kia Motors pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. M. Yousfi a ajouté que "Ce processus n'est pas simple et nécessite du temps pour que l'Algérien participe pleinement à la fabrication de l'automobile qu'il utilise et atteindre un taux d'intégration du produit de 40 voire de 68 %". Par ailleurs, il est utile de rappeler que de son côté, le secrétaire général du ministère de l'Industrie et des Mines, Kheireddine Medjoubi a assuré que le lancement prochain de la fabrication des produits plats sidérurgiques en Algérie imprimera "une nouvelle dynamique" au secteur de montage de véhicules.
De la fabrication des produits plats "Le lancement au courant de cette année 2018 de la fabrication des produits plats utilisés dans l'industrie des carcasses de véhicules donnera un nouvel élan à ce secteur et contribuera à l'augmentation du taux d'intégration en la matière", a indiqué à l'APS le même responsable en marge d'une journée technique sur les produits plastiques utilisés dans le domaine de l'industrie de véhicules organisée au mois de mai dernier à la salle de conférence Mouloud Kacem Nait Belkacem de l'université Ferhat Abbes (Sétif 1). M. Medjoubi a souligné dans ce sens que le complexe de sidérurgie d'El Hadjar à Annaba et deux autres usines en Algérie, vont fournir ces produits plats. Le SG du ministère a ajouté que les efforts pour atteindre l'objectif, se poursuivent sur trois plans qui versent dans l'obligation d'augmenter le taux d'intégration, imposer aux importateurs de la pièce détachée la fabrication de ces pièces en Algérie et soutenir les industries préparatoires comme l'industrie des produits plats en sidérurgie considérés comme l'une des principales matières premières entrant dans la fabrication de véhicules. Le même responsable a précisé que le montage de véhicule est considéré comme un moyen permettant d'atteindre, dans une autre phase, sa fabrication, et dans ce sens, a-t-il ajouté, le cahier des charges relatif à ce domaine impose un certain taux d'intégration. Pour sa part, le président-directeur général du groupe algérien des spécialités chimiques, Abdelghani Benbatka a déclaré que cette rencontre s'inscrit en droite ligne avec les décisions gouvernementales relatives au développement et à l'augmentation du taux d'intégration dans le domaine de montage d'automobiles. Il a précisé que les quatre filières du groupes l'industrie de la peinture, l'industrie des verres, et celles du plastique et des produits d'entretien contribueront efficacement à la concrétisation de cet objectif et ce, conformément à la réglementation en vigueur imposant aux investisseurs versés dans le domaine de montage de véhicules, un taux de fabrication avoisinant les 40%.
Des chiffres encourageants Les derniers chiffres publiés par les Douanes algériennes sont bien encourageants puisque la facture d'importation des collections CKD/SKD destinées à l'industrie de montage des véhicules (toutes catégories) a connu une nette augmentation sur les deux premiers mois de 2018 par rapport à la même période 2017. Ainsi, on constate que les importations des CKD/SKD, destinées à l'industrie de montage des véhicules de Tourisme et ceux de Transport de Personnes et de Marchandises, se sont chiffrées à 449,1 millions de dollars entre début janvier et fin février 2018, contre 219,5 millions de dollars sur la même période de 2017, en hausse de près de 230 millions de dollars (+104%). Quant à la facture d'importation des véhicules finis (Véhicules de Tourisme et ceux de Transport de Personnes et de Marchandises), elle est passée à 20,5 millions de dollars sur les deux premiers mois 2018 contre 136,8 millions de dollars à la même période 2017. Le nombre global des véhicules finis importés (toutes catégories) a été de 536 unités en janvier-février 2018 contre 10.327 unités sur la même période de 2017. Ainsi, la facture globale d'importation des collections CKD/SKD et des Véhicules finis (toutes catégories) a augmenté à 469,6 millions de dollars sur les deux premiers mois de 2018 contre 356,3 millions de dollars sur la même période 2017, avec une prédominance des CKD/SKD (95% de la facture globale). Concernant la facture d'importation des collections CKD/SKD servant au montage des Véhicules de Tourisme, elle a bondi à 398,29 millions de dollars sur les deux premiers mois de 2018, contre 187,63 millions de dollars à la même période de 2017, en hausse de 210,66 millions de dollars (+112%). Quant aux Véhicules de Tourisme finis importés, la facture a été de 4,85 millions de dollars contre 42,6 millions de dollars. Le nombre des Véhicules de Tourisme finis importés a été de 102 voitures en janvier-février 2018 contre 3.596 voitures sur la même période de 2017. A noter, au passage qu'aucune licence d'importation n'a été octroyée en 2017 et 2018. Pour le moment les voyants sont au vert quant au développement progressif de l'industrie automobile en Algérie et il ne reste donc plus qu'à patienter pour voir les bons résultats des investissements effectuées.