Les habitudes et les modes de consommation alimentaire doivent évoluer dans le cadre des actions menées pour assurer la sécurité alimentaire, a indiqué mardi à Alger le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi. Intervenant à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation de la FAO, par le ministère de l'Agriculure, M. Bouazghi a appelé au rejet des pratiques induisant le gaspillage par respect à l'aliment et aux millions d'enfants, de femmes et d'hommes qui vivent dans une pauvreté extrême partout à travers le monde. Pour le ministre, la question alimentaire ne doit pas être réduite aux seuls aspects de la qualité et de la quantité, mais elle doit aussi avoir un lien avec la relation de l'homme avec son alimentation. Illustrant la nécessité d'agir, le ministre a évoqué les chiffres mondiaux expliquant que le tiers de l'alimentation produite dans le monde est perdu ou gaspillé. Ce qui représente une perte d'environ 2.600 milliards de dollars par an à travers le monde. A l'occasion de cette rencontre placée sous le thème "Agir pour l'avenir", M. Bouazghi a estimé que pour enrayer la faim dans le monde et assurer à l'ensemble de la population une alimentation saine, suffisante et durable à horizon 2030, l'équilibre entre la disponibilité de la ressource et la consommation doit être réalisé à travers les techniques et technologies modernes et des pratiques agricoles de qualité. Par ailleurs, le ministre a indiqué que l'adaptation aux changements climatiques représente un défi mondial et une démarche multisectorielle. En dépit des efforts fournis, la faim et la malnutrition dans le monde persistent, aggravées par les conflits, les changements climatiques, la désertification, la sécheresse et l'urbanisme anarchique, explique M. Bouazghi. Il a ainsi appelé à investir dans le développement d'une agriculture plus résiliente à travers des investissements "plus intelligents" en faveur des agriculteurs. Dans ce cadre, le même responsable a rappelé les principaux axes de la politique nationale dans le secteur agricole qui a consisté depuis l'an 2000 notamment à hisser significativement la production nationale agricole et à renforcer les bases de la sécurité alimentaire. Dans ce sens, il a rappelé l'évolution de la production agricole en Algérie entre 2000 et 2017 passant de 350 millions à 30 milliards de dollars avec une contribution de 12% dans le Produit intérieur brut (PIB) national. En présence de la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Ghania Idalia, le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf, ainsi que de représentants diplomatiques de plusieurs pays, M. Bouazghi a rappelé la nécessité d' assurer une production quantitative et qualitative suivant des procédés durables et responsables assurant le respect du principe de la durabilité du sol. Pour sa part, M. Assaf a souligné la nécessité de poursuivre les efforts de lutte contre la sous-alimentation dans le monde. Un fléau qui a touché 821 millions de personnes dans le monde en 2017. Le représentant de la FAO a expliqué les raisons de la sous-alimentation dans le monde par la hausse des prix des aliments nutritifs, les conditions climatiques de plus en plus instables et défavorables. Au cours de cette rencontre, un message du directeur général de la FAO, Graziano Da Silva, a été projeté en vidéo. M. Da Silva y a estimé que l'action contre la faim n'est plus une "option" mais une étape nécessaire pour parvenir à enrayer la faim dans le monde d'ici 2030. Pour rappel, à ce jour, plus de 821 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique, alors que 1,9 milliard sont en surpoids dont 600 millions d'obésité enregistrées notamment dans les pays développés.