La nouvelle stratégie nationale de gestion intégrée des déchets à l'horizon 2035 prévoit de donner aux opérateurs privés une plus grande place, tout en définissant de manière plus claire le rôle des collectivités locales, a indiqué jeudi à Oran le directeur général de l'environnement au ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables. Interrogé en marge d'une rencontre régionale avec les différents acteurs du domaine chargés de la gestion des déchets autour de cette nouvelle stratégie, Nouar Laïb a indiqué, dans une déclaration à l'APS, que l'objectif de cette stratégie est "d'asseoir les prémisses d'une économie circulaire qui ne peut se construire qu'en partenariat avec le privé." Alors que la gestion des déchets est actuellement basée sur une économie linéaire consistant à collecter les déchets et à les enfouir, la nouvelle stratégie propose de passer à une économie circulaire qui s'articule autour de la valorisation et le recyclage, a-t-il expliqué. Cette nouvelle stratégie, élaborée dans le cadre d'un partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne sous l'égide du ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables, est en cours d'affinement, notamment en concertation avec les acteurs dans différentes régions, a souligné, pour sa part, la responsable du projet Karima Dafi. Cette première rencontre régionale de la région Ouest, tenue à Oran, sera suivie d'autres à Annaba pour la région Est, Batna pour les Hauts-Plateaux et Adrar pour la région Sud, a-t-elle fait savoir, notant que ces rencontres visent à adapter les plans d'actions de la nouvelle stratégie selon les spécificités de chaque région. La nouvelle stratégie, élaborée par l'Agence allemande de coopération internationale (GIZ), a été présentée par le chef d'équipe de l'étude, Cherif Arif, qui a expliqué que l'objectif principal de cette stratégie est de réduire, mais aussi de valoriser les déchets produits en Algérie. "Les villes algériennes auront un système de collecte et de traitement des déchets plus performant et effectif", a-t-il souligné, ajoutant que le tri sélectif des déchets, en séparant les flux organiques, papier et carton, verre et autres matériaux, permettra à l'Etat et au secteur privé de les valoriser et de les recycler en matières premières. Alors que le taux de valorisation des déchets ne dépasse pas actuellement les 7%, tout type de déchets confondus, cette stratégie vise à atteindre 30% pour les déchets ménagers, 30% pour les déchets spéciaux et 50% des déchets inertes, a précisé le même responsable. S'agissant des opérateurs privés actifs dans le domaine de la valorisation des déchets, M. Arif a indiqué que 2.900 opérateurs versés dans ce créneau sont inscrits auprès du Centre national du registre du commerce, ajoutant que la stratégie vise à accroître le rôle du secteur privé en menant des réformes économiques, afin d'inciter le secteur privé à créer 40.000 emplois directement et indirectement liés à la gestion des déchets.