La production énergétique à partir de sources renouvelables devrait atteindre près de 2.000 Mégawatts (MW) d'ici 2020, grâce notamment à l'implication du groupe Sonatrach dans le développement de ces énergies, a indiqué lundi à Alger le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. "Le groupe Sonatrach vient d'adopter les énergies renouvelables dans sa stratégie comme moyen de développement au cœur de la transition énergétique, en mettant en œuvre un programme au niveau des sites industriels du secteur, visant à couvrir 80% des besoins des sites pétroliers", a déclaré M. Guitouni lors d'une rencontre avec les investisseurs sur l'appel d'offres des 150 MW. Sonatrach sera ainsi leader de la production des énergies renouvelables en réalisant une capacité de 1.300 MW, selon le ministre. Ajoutant les 343 MW installés au niveau des centrales existantes actuellement, les 150 MW prévus dans le cadre du prochain appel d'offres destiné aux opérateurs nationaux ainsi que les projets pris en charge par Sonelgaz, les capacités installées par Sonatrach contribueront à augmenter la production globale des énergies renouvelables en Algérie à près de 2.000 MW à l'horizon 2020. Ces projets s'inscrivent dans le cadre du Programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, initié en 2011 et mis à jour en 2015 et qui cible la réalisation d'une capacité globale de 22.000 MW d'ici 2030. Le ministre a souligné, dans ce sens, que ce programme qui "confirme le choix de valorisation optimale et de diversification des ressources énergétiques de l'Algérie" est conditionné par les capacités à faire émerger une industrie locale de fabrication des équipements pour les centrales photovoltaïques, "performante, compétitive et associée à des moyens de réalisation efficaces". "La transition énergétique visée par l'Algérie ne se limite pas à diversifier le bouquet énergétique destiné à la satisfaction de la demande nationale en électricité. Elle constitue également une opportunité historique pour un développement planifié et maîtrisé du tissu industriel national par l'émergence de nouvelles filières dédiées aux équipements des énergies nouvelles et renouvelables", a noté M. Guitouni. Mettant en exergue les retombées du développement de ces nouvelles filières, le ministre a précisé que la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables permettra de créer près de 700.000 postes d'emploi direct et indirects couvrant toutes les parties de la chaîne de valeur.
Lancement de l'appel d'offres des 150 MW avant la fin décembre A propos de l'appel d'offres par voie de mise aux enchères des 150 MW en solaire photovoltaïque, le ministre a affirmé qu'il sera lancé avant la fin décembre prochain, après l'intégration des recommandations faites par les opérateurs concernés, suite aux larges consultations menées depuis juillet dernier. Il a renouvelé, à cet effet, son appel aux investisseurs locaux à participer dans cette opération "d'intérêt national" qui représente une phase pilote qui va ouvrir la voie au dépoilement à grande échelle des énergies renouvelables en Algérie. Commentant les étapes et procédures à faire pour investir dans ce domaine, M. Guitouni a promis de fournir tous les efforts pour dépasser les contraintes rencontrées afin de réussir ce premier appel d'offres. "Pour certains d'entre vous c'est un parcours de combattant. Mais soyez sûrs que la procédure va être simplifiée davantage. Avancez, n'ayez pas peur, l'Etat est là pour vous accompagner" a-t-il avancé devant les investisseurs présents dans cette rencontre organisée par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG). Interrogé par la presse sur "le retard" accusé dans l'avancement du programme des énergies renouvelables, le ministre a expliqué que les conditions notamment celles liées aux tarifs d'électricité produites à partir de sources renouvelables, n'était pas en faveur du lancement effective de ce programme. "Il ne s'agit pas d'un retard, c'est une décision qui prend en considération nos capacités financières (.. ). Le coût de production était très élevé. Maintenant que le différentiel entre les prix de l'électricité classique et ceux du renouvelable s'est réduit, nous pensons que c'est le moment opportun pour lancer les appels d'offres", a-t-il souligné.
Sept localités pour accueillir les centrales photovoltaïques de 150 MW De son côté, le président du comité de direction de la CREG, Abdelkader Choual a assuré que la commission de régulation sera "à l'écoute des opérateurs pour régler leurs problèmes de manière rapide et efficace". A noter que l'appel d'offres des 150 MW est destiné aux investisseurs nationaux, publics ou privés, seuls ou en partenariat, souhaitant investir dans les domaines de la construction et l'exploitation de centrales électriques photovoltaïques. Les investisseurs qui seront attributaires de projets prendront en charge également la réalisation des installations d'évacuation de l'énergie produite et de raccordement de ces centrales aux réseaux électriques, ainsi que la commercialisation des quantités d'énergies produites. La réalisation de centrales solaires photovoltaïques devra se faire exclusivement par l'utilisation des équipements fabriqués localement. Le soumissionnaire devra ainsi faire ressortir dans son offre le taux d'intégration locale par rapport au coût d'investissement global (hors coût de location du terrain). Il doit justifier, en outre, une expérience dans la réalisation, l'exploitation et la maintenance de projets industriels et dans la mobilisation des capitaux propres et des emprunts. Cet appel d'offres porte sur la réalisation de sept (7) centrales situées dans les régions agricoles du sud du pays, afin de couvrir les besoins énergétiques des activités des opérateurs dans ces localités à fort potentiel agricole. Il s'agit des localités de Nezla (10 MW), Meggarine (10 MW), Belhirane (10 MW) à Ouargla, de Tendala (10 MW) et Nakhla (10 MW) à El Oued, de Diffel (50 MW) à Biskra et de Guerara (50 MW) à Ghardaïa.