Lors d'une rencontre nationale avec les investisseurs algériens et la Commission de Régulation de l'Electricité et du Gaz (CREG), le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a déclaré, hier, que «l'appel d'offre pour la production de 150 MW d'électricité issue du photovoltaïque, sera lancé avant la fin de décembre». Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme visant à produire 22.000 MW, une décision prise en 2011. Le ministre dit «avoir donné l'instruction à la CREG de recevoir les investisseurs, et de leur simplifier toutes les formalités administratives». S'adressant aux investisseurs, le ministre a précisé qu'ils pouvaient s'associer avec les sociétés étrangères installées en Algérie, et que la joint-venture n'est pas interdite. «On voudrait que vous produisiez en Algérie», a-t-il lancé. Guitouni a indiqué que «les terrains pour la production de 150 MW à partir de l'énergie solaire existent, et c'est une première opération d'envergure nationale, précisant qu'un guichet sera ouvert au niveau de la CREG, pour recevoir les doléances des investisseurs, et traiter les problèmes rencontrés sur le terrain, au jour le jour». Interrogé sur les prix de l'électricité, le ministre a rappelé que «la production d'un kilowatt heure d'électricité à partir de l'énergie solaire coûtait 30 dinars en 2004», ajoutant «si on l'avait cédé à ce prix, le Trésor public aurait dépensé 26 dinars pour compenser le prix du kilowatt heure». Le ministre estime qu'«il est temps d'aller vers la production de l'électricité à partir des énergies renouvelables, puisque le différentiel entre le prix du kilowatt heure d'électricité classique et celui de l'électricité issue du solaire n'est pas très grand». Le ministre a, toutefois, précisé que «le prix du kilowatt heure issu de l'énergie solaire, coûte entre 14 et 15 dinars, et qu'il est produit dans des conditions extrêmes au Sud du pays ; c'est la raison pour laquelle», selon le ministre, «on ne pouvait pas appliquer ces prix au nord du pays». Concernant les terrains, le ministre estime qu'«il ne faut pas en faire une fixation, précisant qu'il existe actuellement pour une capacité de 4050 MW de terrains réservés. Les 22.000 MW seront produits avant 2030, et feront économiser au pays environ 30 milliards de M3 de gaz». Le ministre a souligné que «la production du kilowatt heure d'électricité classique coûte 11 dinars, alors qu'il est cédé à 4 dinars aux citoyens», précisant que «nous sommes le pays où l'énergie coûte le moins cher au monde». Guitouni a indiqué qu'«à travers le programme national de développement des énergies renouvelables, qui cible la réalisation de 22.000 MW, l'Algérie confirme son choix de valorisation optimale et de diversification de ses ressources énergétiques». A ce titre, le ministre a rappelé les différents ouvrages de production d'électricité, à partir de sources d'énergie renouvelables déjà réalisés, avant et après l'adoption du programme national, notamment la mise en service de la centrale électrique hybride solaire-gaz de Hassi R'mel en mai 2011, suivie de deux autres projets pilotes, à savoir la centrale expérimentale de Ghardaïa de 1,1 MW, et le parc éolien d'Adrar de 10,2 MW. Il a rappelé qu'«aujourd'hui, nous pouvons compter, grâce aux projets réalisés par la société SKTM, filiale de Sonelgaz, plus de 343 MW de capacité installée en renouvelable, localisée dans la région des hauts plateaux et du grand Sud».