La présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a réitéré le refus du peuple sahraoui de "toute reddition ou capitulation" face à l'occupant marocain et sa résolution à poursuivre le combat pour le recouvrement de l'indépendance, saluant par la même la lutte du peuple sahraoui pour arracher son droit à l'autodétermination, ainsi que le soutien indéfectible de l'Algérie en faveur de la cause sahraouie. Dans un message à l'occasion de la commémoration du 43e anniversaire de l'invasion militaire marocaine des territoires sahraouis, le 31 octobre 1975, la présidence sahraouie a affirmé que "la victoire est certaine et imminente et il n'y aura ni reddition, ni capitulation", ajoutant que "le combat se poursuivra avec plus d'unité et de volonté sous la direction de l'unique et légitime représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, pour arracher ses droits sacrés au recouvrement de la souveraineté de son Etat". "Cette date est pour nous l'occasion de nous recueillir à la mémoire de tous les martyrs de la cause nationale, à l'image de l'initiateur de la révolution, El-Ouali Moustapha Sayed et le président martyr, Mohamed Abdelaziz et rendre hommage aux masses populaires, héros de l'intifada de l'indépendance, femmes et hommes", souligne la direction de la RASD. Saluant les combattants de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) "déterminés à s'acquitter de leur mission et résolus à faire face aux politiques de l'occupant marocain basées sur l'agression, l'expansion et les flux de drogue, vecteurs de propagation des bandes du crime organisé et des groupes terroristes", la présidence sahraouie a adressé également un hommage aux prisonniers politiques du groupe Gdeim Izik et parmi les étudiants qui croupissent dans les geôles marocains. Par ailleurs, la présidence de la RASD a tenu, à cette occasion, à saluer, au nom du peuple sahraoui, les positions de l'Algérie sous la conduite du président Abdelaziz Bouteflika en faveur de la cause sahraouie et du droit des peuples colonisés à la liberté et à l'indépendance conformément aux décisions de la légalité internationale. La commémoration du 43e anniversaire de l'invasion militaire marocaine par le peuple sahraoui a coïncidé avec l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la prolongation de six mois, jusqu'au 31 avril 2019, du mandat de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), réaffirmant son engagement à aider les parties au conflit à parvenir à une solution qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Les Sahraouis et la communauté internationale attendent la reprise des négociations entre les deux parties avant la fin de l'année en cours, à l'invitation de l'ONU.
Le peuple sahraoui s'en souvient Le peuple sahraoui se rappelle mercredi, en cette date du 31 octobre, de la tragédie de l'invasion de son territoire par les troupes d'occupation marocaine, alors que les Sahraouis étaient en lutte pour leur indépendance, au prix d'immenses sacrifices contres, les forces coloniales espagnoles et se préparaient à accéder à leur souveraineté au sein de la communauté internationale. Les Sahraouis se souviennent toujours de cette journée de trahison, de honte et de lâcheté d'un pays voisin, de surcroît musulman et arabe, qui avait envahi son territoire le 31 octobre 1975, en foulant au pied la légalité internationale et le droit humanitaire, perpétrant des crimes ignobles, tuant des milliers de femmes, d'enfants et des personnes âgées, les enterrant dans des fosses communes, alors que ceux qui avaient survécu vivent sous occupation privés de leurs droits. Guidé par des visées hégémoniques et de conquêtes de territoires, le Royaume marocain avait profité du moment du retrait des troupes coloniales espagnoles pour commettre ses forfaitures et occupé un pays qui se préparait à être reconnu par l'Onu et l'Organisation de l'Unité africaine (OUA).
Retrait espagnol et décolonisation Le processus de décolonisation avait été entamé d'ailleurs par l'envoi de missions des Nations unies en début octobre 1975 pour superviser les opérations de retrait des forces espagnoles et les négociations engagées pour le transfert des pouvoirs de l'autorité coloniale à la partie sahraouie. S'appuyant sur le droit international et le principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la question du Sahara occidental était inscrite dans le mouvement de décolonisation, basé sur l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale prévoyant l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés. Ces règlements juridiques étaient confortés également par les décisions de la Cour internationale de justice de la Haye mentionnant qu'il n'existait aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc. A défaut de se conformer à la légalité internationale et de respecter les résolutions de l'ONU et de l'OUA, l'occupant avait opté pour la politique de la terre brûlée et l'invasion des terres du Sahara occidental, poussant des milliers de Sahraouis à fuir les tueries et les massacres où à s'exiler loin de la patrie. Après 43 ans du déroulement de ces tragiques évènements, les séquelles restent indélébiles chez les Sahraouis. Mais, malgré toutes les tentatives marocaines déployées tout au long de ces quatre décennies pour perpétuer son occupation, le peuple sahraoui demeure attaché à sa revendication et déterminé plus que jamais à arracher son indépendance. La lutte constante du peuple du Sahara occidental ne cesse de remporter des victoires diplomatiques, juridiques et politiques, et les négociations qui sont prévues les 5 et 6 décembre à Genève entre les deux parties du conflit, le Maroc et le Sahara occidental, sous l'égide de l'ONU, constituent un nouveau acquis pour la cause sahraouie. Cette fois-ci, le Royaume marocain ne peut plus se dérober de ses obligations et sera amené à négocier sur le principe du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui garanti et appuyé par les résolutions des Nations unies. Aux victoires réalisées par le Front Polisario, représentant légitime et unique du peuple sahraoui, s'ajoute la décision du Conseil de sécurité de ne proroger que de six mois le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), pour ne pas laisser ce dossier dans les oubliettes. Cette décision, saluée par les Sahraouis, confirme à ce titre que le Conseil de sécurité est décidé d'en finir avec les manœuvres du Maroc, qui ne fait que durer l'impasse.