Décolonisation n Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lancé lundi un appel à Marrakech pour faire avancer le processus de l'ONU pour le règlement du conflit au Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. «Ban Ki-moon a souligné l'importance de faire progresser le processus des négociations au Sahara occidental tel que prévu dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», a indiqué l'ONU dans une déclaration publiée à l'issue de la rencontre du chef de l'ONU avec le roi du Maroc, Mohamed VI, à Marrakech en marge de la Cop22. La reprise des négociations a été exigée par le Conseil de sécurité qui a souligné dans sa résolution (2 285) de 2016 prorogeant le mandat de la Minurso jusqu'à 2017, l'importance de poursuivre le processus de préparation pour un cinquième round de négociations sur le statut final du Sahara occidental. Le Conseil de sécurité avait également chargé le chef de l'ONU de lui présenter au moins deux rapports par an pour l'informer du déroulement des négociations qui doivent aboutir à la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. L'ONU avait annoncé en juillet dernier qu'elle était sur le point de présenter une proposition formelle au Front Polisario et au Maroc pour relancer ces pourparlers. La dernière fois où les deux parties se sont installées à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Jusqu'ici, l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ne parvient pas à reprendre ses navettes diplomatiques dans la région, sa tournée se heurte au refus des autorités marocaines qui le considèrent toujours comme personna non grata dans les territoires sahraouis occupés. L'émissaire de l'ONU a déjà fait part de la persistance de l'hostilité du Maroc à son égard. Son déplacement dans les territoires occupés fait toujours l'objet de discussions entre le secrétariat général de l'ONU et le Maroc. Par ailleurs, l'ambassadeur sahraoui en Algérie, Bechraya Hamoudi Bayoune a appelé mardi à Alger le gouvernement espagnol à assumer ses responsabilités envers la cause sahraouie lors de sa présidence du Conseil de sécurité de l'ONU en décembre prochain. S'exprimant en marge d'une rencontre d'information organisée au Centre d'information sahraoui sur «L'Accord tripartite de Madrid sur la partition du Sahara occidental», l'ambassadeur sahraoui a indiqué que la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) prévue les 18 et 19 novembre dans la ville espagnole de Vilanova, avec la participation de plusieurs personnalités, organisations espagnoles et de représentants du gouvernement espagnol, de la Rasd et de pays européens. La 41e Eucoco sera organisée dans une «conjoncture particulière» et constituera une opportunité pour «demander à l'Espagne d'assumer ses responsabilités dans le conflit au Sahara occidental». La conférence organisée annuellement dans différents pays européens permettra d'adresser des appels à l'Espagne pour la révision de l'accord de Madrid, la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination lors de sa présidence du Conseil de sécurité à partir de décembre prochain», a ajouté M. Bechraya Hamoudi Bayoune. R. I./Agence Accords illégaux l De son côté, le représentant du Front Polisario pour le Mashreq arabe, Mostefa Mohamed Amine a indiqué mardi à Alger que les accords tripartites de Madrid sur la partition du Sahara occidental étaient «illégaux». Les accords de Madrid signés le 14 novembre 1975 entre le Maroc, l'Espagne et la Mauritanie «sont illégaux» dans la mesure où ils consacrent l'appropriation, par la force, d'un droit au profit de l'occupant marocain sur les territoires sahraouis, a soutenu M. Mostefa lors d'une rencontre animée autour de ce document, ajoutant que la nullité de ces accords s'est avérée avec le retrait d'une partie signataire (Mauritanie) et l'occupation par le Maroc de la partie des territoires sahraouis qui lui était dévolue. Ces faits soulèvent, selon le responsable sahraoui, une série d'interrogations sur l'acceptation par le Maroc de la partition du Sahara occidental si ce territoire était marocain, sur l'occupation du sud des territoires sahraouis quand le makhzen prétend que le nord relève de la souveraineté marocaine ainsi que sur la prétendue unité territoriale du Maroc. Un autre élément probant de la nullité des accords de Madrid consiste selon le conférencier en leur contradiction avec l'esprit de décolonisation et le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, d'autant plus, a-t-il insisté que les signataires n'avaient aucune souveraineté sur les territoires. En plus, a-t-il ajouté, le Maroc a entrepris l'invasion du Sahara occidental le 31 octobre 1975 soit deux semaines avant la signature des accords qui étaient intervenus en infraction aux textes de l'Assemblée générale des Nations unies exigeant la tenue d'un référendum d'auto gravitationnel.