Le gouvernement italien a réaffirmé haut et fort au terme d'une rencontre avec le président de l'Eurogroupe qu'il n'a pas l'intention de revoir son projet de budget pour l'an prochain, et espère désormais être entendu par Bruxelles et ses partenaires européens. "Les piliers (du projet de budget) resteront inchangés", a assuré vendredi le ministre des Finances Giovanni Tria, après une rencontre avec Mario Centeno, président de l'Eurogroupe, constitué des ministres des Finances de la zone euro. Ce dernier avait invité Rome à présenter mardi un projet "révisé" afin de "dissiper les doutes" des marchés et des partenaires européens de l'Italie. La coalition populiste au pouvoir à Rome a jusqu'à mardi prochain pour présenter un budget révisé à l'UE, sans quoi elle s'expose à des sanctions financières. La Commission européenne juge que ce projet de budget est fondé sur des prévisions de croissance trop optimistes et est "hors des clous" en ce qui concerne le déficit public. Le projet présenté par Rome prévoit en 2019 un déficit de 2,4% par rapport au produit intérieur brut (PIB), quand le gouvernement précédent s'était engagé à un chiffre de 0,8%. Ce serait un "suicide" de vouloir respecter ce plafond de déficit, a fustigé M. Tria devant la presse, pour qui le ralentissement économique en cours en Italie "renforce" les raisons pour lesquelles le nouveau gouvernement populiste a choisi de présenter un budget en forte expansion.
Bonne foi Et M. Tria veut croire que Bruxelles et ses partenaires entendront ses raisons, même s'il reconnaît que l'Italie ne respecte pas les règles budgétaires européennes. L'Allemagne ou la France ne l'ont pas non plus fait pendant des années, ont toujours négocié et évité des sanctions financières, a expliqué le ministre italien qui espère qu'il en sera ainsi également pour son pays. Et pour prouver sa bonne foi, le gouvernement assure qu'il respectera coûte que coûte le chiffre de 2,4%, y compris en imposant des conditions pour ne pas le dépasser. Le gouvernement "tiendra compte des changements continuels" de l'environnement économique, a assuré M. Tria. "Sincèrement, je veux expliquer (à la Commission) que le chiffre de 2,4% est un maximum", a assuré devant la presse étrangère le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio. La Commission européenne a pourtant jugé jeudi que ce déficit atteindrait 2,9% l'an prochain et qu'il dépasserait les 3% les années suivantes. Le gouvernement italien martèle que ce projet de budget, qui inquiète plusieurs pays européens et les marchés financiers, permettra un regain de croissance, indispensable dans un pays lanterne rouge en la matière dans la zone euro.
"Piège de la croissance faible" "Il faut sortir du piège de la croissance faible", a expliqué M. Tria vendredi devant une commission parlementaire. Le ministre, en dépit du ralentissement observé au 3e trimestre, table toujours sur une hausse du PIB de 1,5% l'an prochain, un chiffre jugé très optimiste à Bruxelles, où on s'attend plutôt à 1,2%. M. Tria a assuré que les dépenses supplémentaires contenues dans le budget 2019 permettraient un regain de croissance de 0,6 point de pourcentage, une estimation "prudente", a-t-il insisté. Les marchés financiers restent néanmoins préoccupés par ce projet de budget en expansion dans un pays où la dette atteint déjà plus de 130% du PIB, soit le niveau le plus élevé de la zone euro après la Grèce. M. Di Maio a assuré que le spread, l'écart très surveillé entre les taux d'intérêt allemand et italien, baissera quand le contenu du projet de budget aura été écrit noir sur blanc. Le spread, qui évolue autour des 300 points de base, a doublé depuis mi-mai, début des négociations pour la formation du nouveau gouvernement populiste italien. Ce niveau, s'il devait se maintenir sur la durée, serait "préoccupant", a toutefois reconnu vendredi M. Tria devant le parlement italien. L'Italie a en tout cas réaffirmé avec force son engagement à rester dans la zone euro: "je vous le garantis", a assuré M. Di Maio.
Rester dans l'euro Pour sa part, le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio a "garanti" le maintien de l'Italie dans l'euro et défendu le projet de budget du pays, en dépit de son rejet par la Commission européenne. Il n'y aura pas de sortie de l'Italie de la zone euro, "je le garantis en tant que vice-Premier ministre du gouvernement", a déclaré M. Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Étoiles (M5S, antisystème). "Il n'est plus temps de sortir de l'euro, je l'avais déjà dit" avant les élections législatives du 4 mars, a encore affirmé M. Di Maio, une des deux figures de proue de la majorité gouvernementale avec la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini. "Les temps ont changé: au cours de l'année passée, j'ai acquis davantage de confiance dans le fait qu'il fallait rester dans la zone euro", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse devant la presse étrangère à Rome. Défendant le projet de budget pour 2019, rejeté par la Commission européenne et qui prévoit un déficit public de 2,4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2019, Di Maio a affirmé qu'à la différence des gouvernements précédents, "nous partons avec 2,4% et nous arriverons à 2,4%". La Commission européenne a jugé jeudi que ce déficit atteindrait 2,9% l'an prochain et qu'il dépasserait les 3% les années suivantes. "Sincèrement, je veux expliquer (à la Commission) que le chiffre de 2,4% est un maximum", a répondu M. Di Maio, ajoutant que les prévisions avancées en la matière par Bruxelles n'étaient pas pertinentes. Le ministre italien des Finances Giovanni Tria avait déjà déploré jeudi la "défaillance technique" de la Commission dans ses estimations de croissance concernant l'Italie. Le gouvernement populiste italien martèle que ce projet de budget, qui inquiète plusieurs pays européens et les marchés financiers, permettra un regain de croissance, indispensable dans un pays lanterne rouge en la matière dans la zone euro. "Il faut sortir du piège de la croissance faible", a expliqué M. Tria vendredi devant une commission parlementaire. Le ministre, en dépit du ralentissement observé au 3e trimestre, table toujours sur une hausse du PIB de 1,5% l'an prochain, un chiffre jugé très optimiste à Bruxelles, où on s'attend plutôt à 1,2%. M. Tria a assuré que les dépenses supplémentaires contenues dans le budget 2019 permettraient un regain de croissance de 0,6 point de pourcentage, une estimation "prudente", a-t-il insisté. Il a également confirmé que les "fondamentaux" de ce projet resteraient les mêmes alors que la Commission européenne a donné à l'Italie jusqu'au 13 novembre pour modifier son projet sous peine d'être en infraction et de se voir exiger le paiement d'une amende. M. Di Maio a dit ne pas croire à cette éventualité, mais "au dialogue avec Bruxelles". Les marchés financiers restent néanmoins préoccupés par ce projet de budget en expansion dans un pays où la dette atteint déjà plus de 130% du PIB, soit le niveau le plus élevé de la zone euro après la Grèce. Le spread, l'écart très surveillé entre les taux d'intérêt allemands et italiens, "baissera quand nous aurons écrit les normes" contenues dans le projet de budget, a assuré M. Di Maio. Ce dernier s'est par ailleurs dit très confiant sur la capacité du gouvernement à maintenir le niveau de 2,4% en 2019. Rome s'est en outre engagée à diminuer ce chiffre à 2,1% en 2020 et à 1,8% en 2021. "Il reste encore beaucoup de dépenses à éliminer", a-t-il ainsi assuré.