La présence à Manhasset de la délégation de la RASD au quatrième round des négociations avec le Maroc concernant le problème du Sahara occidental, s'articule sur une volonté réelle de négocier pour " arriver à la paix ", et à une " solution politique " qui assure le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, a affirmé hier M. Mohamed Abdelaziz, président de la RASD sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III. Il affirme que la volonté du Front Polisario c'est d'appliquer les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU, notamment, insiste-t-il, les résolutions 1754 et 1783. C'est là, affirme-t-il, la position de la partie sahraouie. Mohamed Abdelaziz fait remarquer l'attitude du gouvernement du Maroc, concernant surtout la violation des droits de l'homme dans les territoires occupés. Il dénonce à cet effet, le comportement des autorités marocaines vis-à-vis des détenus politiques dont " 60 d'entre eux ont entamé une grève de la faim depuis plus d'un mois ". Le comportement actuel du Maroc, démontre qu'il n'est pas pour la paix. Il impose son diktat pour aller contre la volonté du Conseil de sécurité. Le président de la RASD laisse entendre que le gouvernement marocain s'attelle depuis deux mois à préparer son armée qui se déploie dans les territoires occupés. Il cite cette concentration militaire marocaine sur trois axes : un axe au Sud autour de Dakhla, un deuxième autour de la ville de Smara et le troisième axe au nord du Sahara occidental, autour de la ville marocaine de Zag. Mohamed Abdelaziz s'étonne de cette préparation militaire intense du côté du palais royal. " Il y a des armements nouveaux, le renforcement des effectifs de troupes ponctué par des exercices. Tout cela m'amène douter de la volonté du Maroc à vouloir la paix. Il n'est pas animé d'une volonté réelle de paix mais d'une volonté d'imposer le fait accompli ". Le problème du Sahara occidental est un problème de décolonisation, sa solution devrait être trouvée dans les respects du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui à travers l'organisation d'un référendum. Sur ce principe, M. Mohamed Abdelaziz évacue toute concession sur ce thème. " Le droit du peuple sahraoui doit être respecté ". " Nous avons invité les Nations unies à assumer ses responsabilités parce que la décolonisation du Sahara occidental est une responsabilité de l'ONU. L'Organisation qui est sur place à travers la Minurso doit imposer au gouvernement marocain de respecter ce droit à l'autodétermination ". Faisant un commentaire sur les accusations marocaines impliquant l'Algérie dans ce conflit, le président de la RASD dit : " L'Algérie est un pays proche du Sahara occidental et n'a rien à voir avec ce conflit. La position de l'Algérie s'inscrit dans le cadre de l'attitude de l'Assemblée générale des Nations unies et dans le cadre de la légalité internationale à travers la tenue d'un référendum juste, malheureusement en voulant impliquer l'Algérie, le Maroc, comme toujours, pratique une fuite en avant ". Pour le premier responsable sahraoui, le Maroc mène une politique contre les droits de l'homme au Sahara occidental. L'option de la reprise des armes par le Front Polisario fait dire à M. Abdelaziz : " Nous avons le droit, à travers les résolutions des Nations unies dans le cadre de l'autodétermination, à défendre ce droit par l'utilisation des armes. Pour nous, et actuellement, le moment est à la négociation, à la recherche de la paix à travers les moyens pacifiques ". Il pense que dans les conditions actuelles, l'organisation d'un référendum est tout à fait possible. " Tout est lié à la volonté du gouvernement marocain qui est en train de mettre en avant le veto contre l'application des décisions de l'ONU. Les Nations unies ont décidé d'organiser le référendum, élaboré la liste électorale, les questions à poser à la population, mais malheureusement, le Maroc bloque toutes ces démarches ".