Les Bourses européennes ont globalement terminé dans le rouge vendredi, restant sur la défensive dans un contexte assombri par l'incertitude politique, liée en particulier au Brexit. "Il y a un focus sur le Brexit, le marché n'aime pas l'incertitude, mais il sera fixé sur le devenir de Theresa May" et de son projet d'accord dans les prochains jours, a souligné Yann Azuelos, gestionnaire de portefeuilles chez Mirabaud France. La Première ministre britannique a obtenu vendredi une bouffée d'oxygène dans sa défense acharnée du projet d'accord, avec le soutien appuyé de deux poids lourds europhobes de son gouvernement, au lendemain d'une cascade de défections. A cela s'ajoute également le bras de fer entre la Commission européenne et Rome autour du budget, que la coalition populiste italienne refuse d'amender. Ces problématiques politiques qui pèsent sur les indices s'ajoutent à "un effet global qui subsiste depuis un certain temps, la combinaison d'inquiétudes au sujet des résultats moins bons aux Etats-Unis, des effets de la guerre commerciale et de l'inquiétude sur la croissance économique", a détaillé M. Azuelos. A New York, les indices évoluaient dans le rouge à la mi-journée après avoir nettement fluctué en première partie de séance: vers 17H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average reculait de 0,02% à 25 285,24 points, l'indice élargi S&P 500 de 0,22% à 2 724,18 points et le Nasdaq de 0,80% à 7 200,74 points.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,30% A Paris, l'indice CAC 40 a terminé en léger repli (-0,17%), soit 8,42 points, pour terminer à 5 025,20 points, dans un volume d'échanges nourri de 3,9 milliards d'euros. Sur le front des valeurs, Vivendi a gagné 3,09% à 21,67 euros, dopé par un chiffre d'affaires de 3,38 milliards d'euros au troisième trimestre, soit une augmentation de 5,5% en un an, portée notamment par la performance de sa filiale Universal Music Group (UMG). Vallourec, à l'inverse, s'est écroulé de 32,17% à 2,61 euros, malgré une réduction de sa perte nette au troisième trimestre, lesté par des inquiétudes sur sa trésorerie. A Francfort, le Dax a cédé 0,11 %, soit 12,7 points pour finir à 11 341,00 points. Sur le front des valeurs, l'opérateur boursier Deutsche Börse a survolé la séance en gagnant 4,19% à 114,50 euros, continuant de profiter d'un regain de volatilité sur le marché. Le secteur des semi-conducteurs a été lui délaissé dès l'ouverture de Wall Street après des résultats d'entreprises décevants, l'allemand Infineon s'est donc retrouvé entraîné vers le bas (-2,98% à 17,11 euros) pour finir dernier du Dax. La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,34%, perdant 24,13 points à 7 013,88 points. Signe des doutes sur le Brexit, les valeurs les plus exposées à l'économie britannique ont poursuivi leur repli, après avoir dégringolé la veille et suite à une tentative de rebond en début de séance. Le secteur de la construction était à la peine, à l'image de Berkeley (-1,84% à 3 366 pence), Persimmon (-2,34% à 2 128 pence) et Taylor Wimpey (-1,07% à 148,35 pence). De même, les valeurs bancaires ont piqué du nez. Lloyds Banking Group a perdu 1,71% à 54,50 pence et RBS 3,26% à 216,90 pence. La Bourse de Milan a terminé en baisse, l'indice FTSE Mib perdant 0,14% à 18.878 points. Campari réalise la meilleure performance avec +2,47% à 7,69 euros tandis que Prysmian enregistre la plus forte baisse, -2,74% à 16,14 euros. A Madrid, l'indice Ibex 35 a clôturé en baisse de 0,18% à 9 056,80 points. Le groupe d'hôtels Melia Hotels International a signé la plus forte hausse de la séance (+2,83%) à 8,72 euros. Les investisseurs ont aussi salué le bénéfice net sur neuf mois en hausse du groupe de construction Acciona, le titre augmentant de 1,32% à 78,44 euros. L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a terminé à l'équilibre (-0,06%) à 4 913,93 points. Le papetier et cimentier Semapa a gagné 1,62% à 15,04 euros tandis que Navigator Compan enregistrait la plus forte baisse (-0,96%) à 3,9 euros. En Suisse, l'indice SMI des valeurs vedettes a regagné +0,42% à 8 907,39 points. Le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB a terminé tout en haut du tableau avec un gain de +1,52% à 20,06 CHF. Le titre a bénéficié de rumeurs de cession de tout ou partie de l'activité du groupe dans les réseaux électriques. Sika, qui fabrique notamment des produits d'étanchéité pour le bâtiment, a lui finit lanterne rouge avec un plongeon de 2,55% à 126,10 CHF. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,47% à 522,43 points. A la baisse, le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML a chuté de 2,99% à 147,74 euros. A la hausse, le groupe de biotechnologies Galapagos a gagné 1,17% à 91,38 euros. La Bourse de Bruxelles a clôturé en hausse de 0,10 % à 3 529,82 points. La plus forte baisse a été enregistrée dans le secteur de l'acier inoxydable par Aperam (-1,65 %) à 25,70 euros et la plus forte hausse par l'entreprise de produits d'hygiène Ontex en hausse de 1,28 % à 18,22 euros.
Wall Street balance entre l'espoir et la crainte La Bourse de New York a fini vendredi une séance indécise en ordre dispersé, les investisseurs saluant des espoirs d'accalmie dans l'affrontement commercial entre les Etats-Unis et la Chine tout en s'inquiétant une nouvelle fois pour les valeurs technologiques, semi-conducteurs en tête. Le Dow Jones a gagné 123,95 points, soit 0,49%, à 25 413,22 points et le S&P-500, plus large, a pris 6,07 points, soit 0,22%, à 2 736,27 points. Le Nasdaq Composite a reculé en revanche de 11,16 points (0,15%) à 7 247,87 points, pénalisé notamment par le compartiment des semi-conducteurs avec un plongeon pour Nvidia, dont les résultats et les prévisions ont déçu les investisseurs. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a perdu 2,22%, le S&P-500 1,61% et le Nasdaq Composite 2,15%. La Chine souhaite un accord commercial avec les Etats-Unis, qui pourraient ne pas avoir à imposer de nouveaux droits de douane dans le conflit qui oppose les deux premières puissances mondiales, a déclaré Donald Trump pendant la séance. Le président américain a qualifié d'"assez complètes" les propositions faites par la Chine en la matière, tout en disant que les conditions pour aboutir à un accord n'étaient pas encore réunies. Le secteur des semi-conducteurs a reculé de plus de 1%, pénalisé par une chute de près de 19% pour Nvidia. Le concepteur de puces graphiques a annoncé un chiffre d'affaires du troisième trimestre inférieur aux attentes et sa prévision pour le trimestre en cours a également déçu. "On constate une baisse de la demande pour les fabricants de semi-conducteurs (...) Le secteur technologique est certainement le plus menacé en ce moment en raison de valorisations très élevées", commente Mark Grant, responsable de la stratégie monde chez B. Riley FBR en Floride. Autre perdant du jour, Facebook a perdu plus de 3% sur des informations dénonçant sa perméabilité à la propagande russe. L'économie des Etats-Unis demeure robuste, comme en atteste la production manufacturière, qui a augmenté pour le cinquième mois d'affilée en octobre, et un peu plus que prévu, en dépit d'une nette contraction de la production du secteur automobile. Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans est tombé à creux de plus deux semaines à 3,07% après les déclarations du vice-président de la Réserve fédérale, Richard Clarida, disant que les taux se rapprochaient du niveau que la banque centrale considère comme "neutre", c'est-à-dire ne stimulant ni ne freinant la croissance économique. Ces déclarations ont été interprétées par les investisseurs comme un signal que le cycle de resserrement monétaire en cours aux Etats-Unis pourrait bientôt s'achever. En Europe, le Gilt à 10 ans s'est stabilisé autour de 1,412%. Il a perdu neuf points de base au cours d'une semaine agitée. Le dollar accompagne les taux à la baisse, abandonnant 0,5% face à un panier de devises de référence. L'euro grimpe de 0,77% à 1,1413 dollar, à un plus haut d'une semaine, et le sterling reprend 0,4% face au dollar dans l'espoir d'avancées dans les négociations sur le Brexit. "Nous assistons à un léger rebond de l'euro et de la livre sterling", a déclaré Chris Gaffney, président de World Markets chez TIAA Bank à Saint-Louis. "Ils bénéficient sans doute de nouvelles un peu plus positives sur le Brexit, même si la route reste longue."