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Brexit : Le Parlement britannique rejette largement l'accord
Publié dans Le Maghreb le 17 - 01 - 2019

La chambre des Communes du Parlement de Westminster a infligé mardi une défaite retentissante à Theresa May en rejetant à une écrasante majorité l'accord de sortie de l'Union européenne qu'elle avait négocié pendant de longs mois avec Bruxelles, plongeant le pays dans l'incertitude.
Les députés ont rejeté par 432 voix contre 202 l'accord de Brexit, ignorant les suppliques de la Première ministre, qui avait répété un peu plus tôt qu'un tel vote aurait de grandes chances de se traduire par un abandon du Brexit ou par une sortie sans accord ("no deal") très préjudiciable pour l'économie britannique.

Evoquant une "défaite catastrophique" pour le gouvernement lors de ce vote "historique", le chef de file de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a annoncé le dépôt d'une motion de censure. La motion sera débattue mercredi à partir de 13h00 GMT et soumise au vote de la chambre des Communes vers 19h00 GMT.
Les unionistes nord-irlandais du DUP, qui ont voté contre l'accord de Brexit en raison des vives craintes suscitées par la clause de sauvegarde irlandaise ("backstop"), ont annoncé qu'ils soutiendraient Theresa May lors de ce vote de défiance.
Mais même si la Première ministre échappe à la censure, sa tâche apparaît quasi insurmontable, l'Union européenne s'étant dite à de multiples reprises opposée à toute renégociation en profondeur de l'accord - une position réaffirmée mardi soir par le chancelier autrichien Sebastian Kurz.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a constaté de son côté que le risque de Brexit désordonné s'était considérablement "accru".
"Bien que nous ne souhaitions pas que cela se produise, la Commission européenne va poursuivre ses préparatifs pour faire en sorte que l'UE soit parfaitement prête", a-t-il dit dans un communiqué.
Theresa May ne dispose que de quelques jours pour élaborer un "plan B" qu'elle s'est engagée à venir présenter lundi devant le Parlement.
Compte tenu de l'ampleur du rejet de l'accord, il semble peu probable que le rapport de force puisse évoluer d'ici là, ce qui devrait dissuader la Première ministre de soumettre une nouvelle fois le texte au vote, comme il en était question.

Incertitude
S'exprimant à l'issue du vote des députés, Theresa May s'est dite prête à aborder les futures discussions de manière "constructive", tout en soulignant que son gouvernement ne ferait que des propositions "réalistes".
Elle a clamé sa volonté de voir le Royaume-Uni sortir de l'Union européenne "avec un accord" à la date prévue, le 29 mars à minuit.
La Première ministre avait auparavant exclu de convoquer un nouveau référendum ou des élections législatives anticipées, réclamées notamment par Jeremy Corbyn, en faisant valoir que cela ne ferait qu'accroître "les incertitudes et les divisions" et repousser la date du Brexit.
Le chef du Labour a rappelé de son côté qu'il n'y avait pas au Parlement de majorité en faveur d'un Brexit sans accord. Il a réclamé par conséquent que "toutes les options soient sur la table" lors des prochains jours, y compris celle d'une réouverture des négociations avec l'UE.
A l'autre bout de l'échiquier, Dominic Raab, qui a démissionné en novembre dernier de son poste de ministre du Brexit pour protester contre l'accord négocié par Theresa May, avait jugé avant le vote qu'il était au contraire temps pour le Royaume-Uni de se préparer à un "no deal".
"Il est temps que nous montrions clairement, par ce vote, que non seulement les termes actuels sont inacceptables mais que nous n'allons pas rester les bras en l'air. Nous allons partir le 29 mars", a dit ce farouche partisan du Brexit.
Pour les Brexiters comme les Remainers, le texte de 585 pages négocié pendant plus d'un an équivalait à céder du pouvoir à l'UE sans obtenir les bénéfices attendus d'une plus grande autonomie.
C'est la clause de "sauvegarde" ("backstop") prévue dans le projet d'accord, destinée à empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord et instituant de fait un statut spécifique pour cette dernière, qui constituait la principale source de blocage. Les dirigeants européens avaient promis lundi dans un courrier adressé à Theresa May qu'ils chercheraient les moyens d'empêcher d'activer cette clause de sauvegarde, mais cela n'a pas convaincu les parlementaires récalcitrants.

Les développements de la journée
08h50 - L'Union européenne est prête à discuter d'un accord différent sur la sortie du Royaume-Uni à condition que Londres modifie ses "lignes rouges", a commenté mercredi matin le négociateur en chef des Européens, MICHEL BARNIER.
Il a cependant prévenu que le "backstop" ne pourrait pas être écarté. L'opposition d'une large part des parlementaires britanniques s'est précisément concentrée sur cette clause de sauvegarde qui doit empêcher le rétablissement d'une frontière physique à travers l'Irlande.
Notant qu'il était trop tôt pour évaluer les conséquences du rejet de l'accord de Brexit par la Chambre des communes, Barnier a cependant déclaré devant le Parlement européen que le risque d'un Brexit sans accord était désormais plus élevé que jamais.

08h45 - L'ÉLU NORD-IRLANDAIS NIGEL DODDS, numéro deux du Parti unioniste démocratique (DUP), estime qu'un report des délais liés à l'article 50 du traité européen, qui fixent au 29 mars prochain à 23h00 GMT la sortie du Royaume-Uni de l'UE, n'est "ni inévitable, ni nécessaire".
Les élus du DUP, dont dépend la majorité parlementaire de Theresa May depuis les élections législatives anticipées de juin 2017, ont voté contre l'accord de retrait négocié avec Bruxelles, rejetant catégoriquement la clause du "backstop", cette clause de dernier recours qui doit empêcher, à défaut d'une meilleure solution, le rétablissement d'une frontière physique entre la république d'Irlande et l'Irlande du Nord en maintenant une union douanière Royaume-Uni/Union européenne.
Ils ont en revanche réaffirmé qu'ils voteraient contre la motion de défiance présentée par l'opposition travailliste.

08h25 - NATHALIE LOISEAU, MINISTRE FRANÇAISE des Affaires européennes, note sur France Inter que le rejet de l'accord de Brexit, "un très bon accord et même le seul accord possible", est une "mauvaise nouvelle". Un nouveau référendum britannique ou un report du Brexit ne sont que des hypothèses, ajoute-t-elle, soulignant que la France sera prête à une sortie sans accord.
Dès mardi soir, EMMANUEL MACRON jugeait probable que les Britanniques demandent aux Européens d'améliorer en leur faveur l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne puis un délai pour la date de leur sortie.

Plusieurs ÉCONOMISTES ET GÉRANTS DE FONDS estiment qu'un Brexit sans accord n'est pas le scénario le plus probable, expliquant qu'une majorité d'élus à la Chambre des Communes, y est hostile.

07h55 - NIGEL FARAGE, ex-chef de file de la campagne en faveur d'un divorce avec l'Union européenne lors du référendum de juin 2016, estime que le Royaume-Uni se dirige probablement vers un report du Brexit, voire un second référendum.
"Je pense et je redoute que nous nous dirigions sur une voie menant à un report et, probablement oui, à un second vote", a-t-il dit sur l'antenne de Sky News.

07h40 - "Personne ne veut de ce qu'on appelle un no deal Brexit, c'est-à-dire un Brexit sans accord. On s'en rapproche, en tout cas la menace est plus forte, c'est clair", commente le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, PIERRE MOSCOVICI, ajoutant: "On est à l'heure de vérité."
Les Etats membres de l'Union européenne, poursuit-il sur France 2, ont une position unie sur le Brexit. "Les Britanniques ont dit très clairement, très nettement ce qu'ils ne voulaient pas. Maintenant il faut qu'ils disent ce qu'ils veulent. Le temps est court", ajoute l'ancien ministre français.

07h15 - "Personne à Bruxelles ni à Londres ne veut du chaos", déclare le ministre allemand de l'Economie, PETER ALTMAIER, qui estime que les Européens devraient donner aux Britanniques la possibilité de clarifier leur position et qu'il faut éviter un "Brexit désordonné", à savoir une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Interrogé par la ZDF, il ajoute que la "substance de l'accord" de retrait entériné en novembre par les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept n'est "pas négociable".

03h35 - La banque GOLDMAN SACHS estime que la défaite écrasante de Theresa May à la Chambre des Communes rend au final un peu plus probable la perspective d'un Brexit adouci, retardé, voire annulé. "Nous pensons que la perspective d'un Brexit 'sans accord' désordonné s'est un peu plus éloignée", écrit Adrian Paul, économiste de la banque pour l'Europe, dans une note.
Il fait également état de la probabilité accrue d'un report de la date du 29 mars prochain, fixé par application de l'Article 50 du traité européen.

00h01 - Selon plusieurs ministres britanniques, des députés des Communes préparent une motion visant à retarder la date effective du Brexit, pour l'heure fixée au 29 mars prochain à 23h00 GMT.


Rebond du sterling
Le sterling a nettement rebondi sur ses plus bas du jour mardi, regagnant plus d'un cent au-dessus de 1,28 dollar, après le large rejet par les Communes de l'accord de Brexit négocié par la Première ministre Theresa May et l'Union européenne (UE).
Même si ce résultat peut être synonyme d'instabilité politique et est susceptible de provoquer une sortie brutale du Royaume-Uni de l'Union européenne, la hausse de la monnaie britannique s'explique par le fait que certains jugent que le rejet est tellement net qu'il pourrait obliger l'exécutif et le législateur à rechercher d'autres solutions.
Toutefois, les analystes se gardent de sur-interpréter ce rebond car la défaite de mardi ouvre la voie à bien des implications et l'une d'elles est la motion de censure déposée par le leader travailliste Jeremy Corbyn, dont le vote aura lieu mercredi à 19h00 GMT.
La Chambres des Communes a rejeté le texte par 432 voix contre 202, ce qui représente la plus sévère défaite d'un gouvernement britannique dans l'histoire récente du pays.
Nombreux sont les parlementaires du propre camp de la Première ministre - que ce soit des partisans du Brexit ou au contraire des avocats du maintien dans l'UE - se sont regroupés pour que le texte ne franchisse par l'obstacle parlementaire.
La livre, qui perdait jusqu'à 1,2% face au dollar avant le résultat du vote, a brièvement porté sa perte à 1,5% avant de rebondir et se stabiliser à 1,2875 dollar, la rapidité du rebond témoignant de l'existence de grosses positions à découvert sur le marché des changes.
"Le rebond du sterling pourrait simplement s'expliquer par des rachats de découverts car il y a encore une incertitude énorme sur les actifs britanniques", commente ainsi Eric Stein (Eaton Vance).

Limiter l'exposition au Royaume-Uni
"Le sterling s'est retourné à la hausse après le vote parce que les investisseurs savent maintenant que le Brexit n'aura pas lieu en mars", a dit Naeem Aslam, analyste de Think Markets UK.
"Si nous terminons au-dessus de 1,28 dollar aujourd'hui, alors cela voudra dire que les 'bargain hunters' auront fait la meilleure affaire du jour", a-t-il ajouté.
"Nous pensons toutefois que la pression restera considérable sur le sterling (...) Sur le marché boursier britannique, le mouvement sera très intéressant pour les actions domestiques; les entreprises vont beaucoup souffrir à cause de cela".
Sur ce chapitre, UBS Global Wealth Management a recommandé aux investisseurs de limiter leur exposition aux actifs britanniques car, explique-t-il, la volatilité du marché ne s'apaisera pas tant qu'une conclusion concrète à la procédure du Brexit ne se sera pas manifestée.
"Nous ne recommandons pas aux investisseurs d'avoir des opinions arrêtées sur le sterling, les gilts ou les actions britanniques tant que cette absence de clarté est autant manifeste", dit l'intermédiaire financier.
"Au sein des portefeuilles existants, les investisseurs seraient bien avisés de limiter leur exposition britannique à des niveaux 'benchmarks'".
La banque américaine Citi estime qu'il y a à présent une probabilité "très élevée" que le Brexit soit repoussé au-delà de la date prévu du 29 mars.
L'agence de notation Moody's juge elle que le vote est synonyme d'incertitude accrue et de hausse des risques pour les émetteurs britanniques.
Toute extension de l'Article 50, invoqué voici presque deux ans pour lancer la procédure du Brexit, aurait des implications de crédit négatives à court terme car elle augmenterait l'incertitude et serait une entrave à l'activité des entreprises.
Les fortes fluctuations de sterling ont également alimenté la volatilité des fonds indiciels à base britannique. Le fonds américain MSCI UK ETF a ainsi gagné jusqu'à 0,5%.

Le Labour fait pression en faveur de législatives anticipées
Le Labour a déclaré mardi soir qu'il faisait pression en faveur d'élections législatives anticipées car son propre projet pour quitter l'Union européenne est le seul susceptible d'être adopté par le parlement et de rassembler le pays.
Le porte-parole du Labour a déclaré que sa formation jugeait possible qu'il y ait plusieurs motions de censure contre le gouvernement, ce qui laisse penser que s'il ne parvient pas à faire adopter celle soumise au vote mercredi soir, il pourrait retenter sa chance plus tard.
"Le gouvernement doit se retirer", a dit le porte-parole des travaillistes devant la presse. "Il nous faut des législatives anticipées, qui sont la seule manière d'avoir un nouveau cabinet bénéficiant de la confiance du pays et un parlement à même de négocier un accord différent, un accord qui soit bon pour l'ensemble du pays, qui réponde aux besoins des gens qui ont voté pour le Brexit comme de ceux qui ont voté pour le Remain".

May doit modifier en profondeur l'accord, dit le DUP
La Première ministre britannique Theresa May doit apporter des modifications en profondeur à l'accord de Brexit après son net rejet par les députés de la chambre des Communes, a déclaré mardi soir Arlene Foster, chef de file du petit parti unioniste irlandais DUP qui apporte un soutien parlementaire au gouvernement.
"Des garanties, que ce soit sous la forme de lettres ou de paroles chaleureuses, ne suffiront pas. La Première ministre doit retourner auprès de l'Union européenne et réclamer des changements en profondeur à l'accord de retrait", a-t-elle dit.
"Nous travaillerons de façon constructive avec le gouvernement pour parvenir à un meilleur accord. Nous nous concentrons là-dessus", a ajouté Arlene Foster, dont le parti a redit mardi soir qu'il voterait contre la motion de censure visant Theresa May, que le Labour a déposée et qui allait être débattue mercredi.

L'accord ne peut être renégocié, dit l'Irlande
L'accord de Brexit ne peut être renégocié, telle est la position claire et nette de l'Union européenne, même après la défaite retentissante subie par Theresa May mardi soir à la chambre des Communes, a déclaré le gouvernement irlandais.
Les députés britanniques ont rejeté par 432 voix l'accord de Brexit, 202 seulement se prononçant pour le texte négocié avec l'Union européenne.
"Le gouvernement irlandais rappelle la position claire et nette arrêtée par le Conseil européen le 13 décembre, à savoir que l'accord de retrait [de la Grande-Bretagne] ne peut être renégocié. Cela a été réaffirmé dans la lettre commune des présidents (Donald) Tusk et (Jean-Claude) Juncker à la Première ministre May hier", a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
"Le gouvernement irlandais reconnaît, cependant, qu'un Brexit désordonné serait une mauvaise issue pour tout le monde(...). Il n'est pas trop tard pour éviter cette issue et nous appelons le Royaume-Uni à exposer d'urgence la façon dont il entend résoudre cette impasse."

L'Ecosse réclame la tenue d'un 2e référendum
La Première ministre britannique, Theresa May, doit suspendre le processus de Brexit et organiser un deuxième référendum sur la question de l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union européenne, a déclaré mardi soir son homologue écossaise, Nicola Sturgeon, après le rejet de l'accord par les députés des Communes.
"Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps. Le moment est venu de révoquer l'article 50. Il faut adopter une loi pour que l'électorat soit de nouveau consulté", a dit Nicola Sturgeon à la BBC, peu après le rejet de l'accord de Brexit par 432 députés de la chambre des Communes, 230 de plus que les 202 l'ayant voté.
Lors du référendum du 23 juin 2016, l'Ecosse avait majoritairement voté contre une sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Rester dans l'UE, suggère Tusk
La seule bonne solution pour les Britanniques après le rejet très net du projet d'accord de Brexit par les députés de la chambre des Communes est de rester au sein de l'Union européenne, a laissé entendre mardi soir le président du Conseil européen, Donald Tusk.
"Si un accord est impossible, et que nul ne veut un Brexit sans accord, alors qui aura, au bout du compte, le courage de dire ce qu'est la seule bonne solution ?", s'est interrogé Donald Tusk sur Twitter après le vote.
L'Union européenne est prête à discuter d'un accord différent sur la sortie du Royaume-Uni à condition que Londres modifie ses "lignes rouges", a commenté, pour sa part, mercredi matin le négociateur en chef des Européens, Michel Barnier.
Il a cependant prévenu qu'un backstop "crédible" ne pourrait pas être écarté. L'opposition d'une large part des parlementaires britanniques s'est précisément concentrée sur cette clause de sauvegarde qui doit empêcher le rétablissement d'une frontière physique à travers l'Irlande.

Notant qu'il était trop tôt pour évaluer les conséquences du rejet de l'accord de Brexit par la Chambre des communes, Michel Barnier a cependant déclaré devant le Parlement européen que le risque d'un Brexit sans accord était désormais "plus élevé que jamais".
La Commission européenne, a-t-il poursuivi, va donc accélérer les préparatifs pour faire face à une telle issue qui aurait des répercussions sur toute l'Europe.
Pour Barnier, un des moyens de sortir de l'impasse serait que Londres accepte un alignement plus étroit sur les règles européennes afin de s'assurer à l'avenir de relations commerciales très proches - des responsables européens expliquent que le Royaume-Uni pourrait par exemple renoncer à sa volonté de sortir de l'Union douanière et du marché unique.
Mais le négociateur en chef des Européens a insisté sur les divisions du Royaume-Uni que le vote intervenu mardi soir aux Communes, à dix semaines de la date du Brexit, a clairement mis en lumière.
"A l'heure actuelle, il est trop tôt pour évaluer toutes les conséquences de ce vote", a-t-il dit.
"Nous avons respecté et nous continuons de respecter le débat parlementaire britannique et je ne spéculerai pas sur les différents scénarios. Ce que le vote d'hier a démontré, c'est que les conditions politiques pour la ratification de l'accord de retrait ne sont pas encore réunies à Londres."
De son côté, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a dit mardi soir regretter le rejet par les députés des Communes de l'accord, et estimé que le risque d'un Brexit désordonné venait de s'accroître.
Pour suivre l'évolution de la situation et les réactions après le vote des Communes sur l'accord de Brexit, voir

Pour Macron, le référendum était "manipulé de l'extérieur"
Alors qu'il s'adressait à plusieurs maires français, Emmanuel Macron a réagi à l'annonce du rejet, par le Parlement britannique, du projet d'accord pour le Brexit, détaillant les différentes options qu'il estimait probables pour la suite.
La pression est du côté du Royaume-Uni après le rejet de l'accord de Brexit par le Parlement britannique: c'est ce qu'a estimé le président Emmanuel Macron lors d'un débat avec des maires le 15 janvier dans l'Eure.
Emmanuel Macron a décrit les trois "options" qui s'offrent selon lui aux Britanniques. "Première option : ils vont faire le no-deal, donc ils disent : il n'y a pas d'accord. Ça fait peur à tout le monde. Les premiers perdants de ça, ce sont les Britanniques. Donc dans ce contexte-là ils vont devoir, sans qu'il y ait de période de transition, de toute façon renégocier une relation future", a-t-il dit.
Mais "il faudra de toute façon qu'on négocie avec eux une période transitoire parce que les Britanniques, ils peuvent pas se permettre de plus avoir un avion qui décolle ou qui atterrit chez eux, et leurs supermarchés, à 70%, ils sont approvisionnés par ce qui vient de l'Europe continentale", a ajouté Emmanuel Macron.
"Deuxième option, ils disent : on va essayer, à mon avis c'est ce qu'ils vont faire, je les connais un peu, d'améliorer ce qu'on peut obtenir des Européens et on va revenir faire le vote", a poursuivi le président. "Je n'y crois pas tellement, parce qu'on était au bout de ce qu'on pouvait faire dans l'accord, et on va pas, pour essayer de régler un problème de politique intérieure britannique, ne pas défendre les intérêts des Européens", a-t-il développé.
"Il y a une troisième option qui est de nous dire (et à mon avis ils vont commencer par la deuxième et ça finira par la troisième, on prend les paris, je prends mes risques) ils vont dire : au fond, on va prendre plus de temps, donc ils vont demander à avoir un plus grand délai pour renégocier quelque chose."
Cela nous dit aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer
"Peut-être qu'ils vont enjamber les élections européennes pour essayer de trouver quelque chose d'autre. Ça crée beaucoup d'incertitude et d'inquiétude mais dites bien à vos pêcheurs que je serai toujours derrière eux. [...] Parce que c'est le choix du peuple souverain britannique, je le respecte, mais pas le choix du peuple souverain français", a poursuivi Emmanuel Macron.
Alors qu'il est confronté à la crise inédite des Gilets jaunes, nombreux à réclamer l'instauration d'un référendum d'initiative populaire, Emmanuel Macron a jugé que le Brexit "nous di[sait] aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer" - une allusion à peine voilée aux revendications de certains Gilets jaunes qui réclament l'instauration d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC).
"C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infox, où on a dit tout et n'importe quoi et maintenant on dit "débrouillez-vous" et, bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu'ils ont choisi, c'est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en œuvre un truc qui n'existe pas", a-t-il conclu.

Une demande de négociation puis un délai
Macron a jugé probable que les Britanniques demandent aux Européens d'améliorer en leur faveur l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, rejeté par la chambre des Communes, puis un délai pour la date de leur sortie.
Les Britanniques seraient les premiers perdants d'un départ sans accord ("no deal"), a estimé le président français, après la défaite retentissante infligée à la Première ministre Theresa May, qui plonge le pays dans l'incertitude.
"Première option : ils vont vers le 'no deal', donc ils disent 'il n'y a pas d'accord', ça fait peur à tout le monde, les premiers perdants de ça, ce sont les Britanniques", a dit Emmanuel Macron lors d'un débat avec 650 maires, à Grand-Bourgtheroulde (Eure).
Promettant que les intérêts de la pêche française seraient défendus dans le cadre des négociations pour la relation future, qu'il y ait accord de retrait ou pas, il a estimé que "la pression" était "plutôt chez eux".
"Deuxième option : ils nous disent 'on va essayer' - à mon avis, c'est ce qu'ils vont faire (...) - 'd'améliorer ce qu'on peut obtenir des Européens et on va revenir faire le vote'", a-t-il poursuivi. "Là, on regardera, peut-être qu'on peut améliorer un ou deux points, je ne crois pas tellement parce qu'on a été au bout de ce qu'on pouvait faire dans l'accord et on ne va pas, pour essayer de régler un problème de politique intérieure britannique, ne pas défendre les intérêts des Européens."
"On regardera mais moi je serai très vigilant à ça, je considère que c'est le mandat qui m'est donné et il a été très bien respecté par le président du Conseil européen, Donald Tusk, (...) et notre négociateur Michel Barnier", a insisté Emmanuel Macron.
"Il y a une troisième option qui est de nous dire - et à mon avis ils vont commencer par la deuxième et puis ça finira à la troisième (...) - 'au fond, on va prendre plus de temps' et donc ils vont demander d'avoir un plus grand délai pour renégocier quelque chose", a-t-il poursuivi. "Ils vont prendre plus de temps, peut-être qu'ils vont enjamber les élections européennes pour essayer de trouver quelque chose d'autre."
Le Royaume-Uni est censé sortir de l'Union européenne le 29 mars au soir. Les élections européennes auront lieu le 26 mai.
Obtenir un délai pour l'application de l'article 50, qui prévoit le départ du Royaume-Uni de l'Union, suppose d'obtenir l'accord de la totalité des Etats membres.
Ignorant les suppliques de Theresa May, qui avait répété qu'un tel vote aurait de grandes chances de se traduire par un abandon du Brexit ou par une sortie sans accord ("no deal") très préjudiciable pour l'économie britannique, les députés britanniques ont rejeté l'accord par 432 voix contre 202.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a estimé après le vote que le risque de Brexit désordonné s'était considérablement "accru".
Theresa May ne dispose désormais que de quelques jours pour élaborer un "plan B" qu'elle s'est engagée à venir présenter lundi devant le Parlement.
Compte tenu de l'ampleur du rejet mardi, il semble peu probable que le rapport de force puisse évoluer d'ici là, ce qui devrait la dissuader de soumettre une nouvelle fois le texte au vote, comme il en était question.

Les différents scénarios après le rejet de l'accord
La chambre des Communes du Parlement britannique a infligé mardi soir une défaite retentissante à Theresa May en rejetant par 432 voix contre 202 l'accord de sortie de l'Union européenne qu'elle avait négocié pendant de longs mois avec Bruxelles, plongeant le pays dans l'incertitude.
Quels sont les scénarios qui se profilent à présent?

Motion de censure
Le Labour (opposition travailliste) a déposé dès mardi soir une motion de censure contre le gouvernement qui sera débattue ce mercredi à partir de 13h00 GMT et soumise au vote de la chambre des Communes vers 19h00 GMT. L'issue de ce vote sera connue vers 19h15 GMT. May a besoin de 318 voix pour éviter la censure.
La majorité parlementaire de May, qui s'appuie sur les 317 élus de son Parti conservateur et les dix députés du Parti unioniste démocrate (DUP) d'Irlande du Nord, ne devrait pas lui faire défaut.
Si une majorité de députés votent en revanche la censure, le Parti travailliste disposera de deux semaines pour apporter la preuve, par un vote, qu'il peut disposer d'une majorité aux Communes et former son propre gouvernement. Cela permettrait à la formation de centre gauche d'accéder aux affaires sans qu'il y ait de législatives anticipées.

Retour aux urnes
Si le gouvernement May venait à tomber sur cette motion de censure et que le Labour n'était pas en mesure de former un gouvernement, des élections anticipées seraient organisées.
Theresa May peut aussi, par elle-même, convoquer des législatives, à condition d'avoir pour cela le soutien des deux tiers des députés. La Première ministre estime pour le moment que retourner aux urnes n'est pas dans l'intérêt de la nation.

Retour au parlement
Theresa May doit présenter d'ici le 21 janvier en fin de journée un "plan B" sur les prochaines mesures à prendre.
On ignore ce que sera son éventuel plan B, mais selon des médias britanniques, elle compterait demander aux parlementaires de voter une nouvelle fois sur l'accord de Brexit, peut-être après avoir demandé de nouvelles garanties aux responsables
"La Première ministre ne recherchera pas nécessairement des idées entièrement nouvelles auxquelles nul n'a pensé jusque-là, mais plutôt un consensus, une nouvelle initiative afin de trouver une solution qui soit négociable avec l'Union européenne et qui réunirait une majorité à la Chambre des Communes", a dit mercredi matin la ministre britannique chargée des Relations avec le parlement, Andrea Leadsom.
Certains députés ont évoqué la possibilité que le parlement prenne la main, en ce qui concerne le Brexit, aux dépens du gouvernement, et confie ce sujet à une commission d'élus issus de l'ensemble du spectre politique.
Il est difficile de dire si un tel plan est techniquement réalisable, et s'il aurait suffisamment de soutiens pour réussir. Pour le 10, Downing Street, toute tentative pour dessaisir le gouvernement de son obligation légale de réussir un Brexit ordonné serait extrêmement inquiétant.

Démission?
Theresa May pourrait démissionner de la présidence du Parti conservateur - et du même coup de la tête du gouvernement -, provoquant un vote interne pour lui trouver un successeur sans que soient convoquées des élections législatives anticipées.
En revanche, après avoir surmonté le mois dernier une fronde interne au Parti conservateur, elle est à l'abri de tout vote de défiance initiée par les siens pour une durée d'un an, soit jusqu'en décembre 2019.

Possibilités à long terme : Un deuxième référendum
Un nouveau référendum ne peut être organisé que s'il est entériné par le parlement. Theresa May y est farouchement opposée et Jeremy Corbyn, le chef de file du Labour, n'y est personnellement pas favorable. Quant à son parti, sans l'exclure, il n'a pas retenu ce choix. Dans ce contexte, l'organisation d'un nouveau référendum nécessiterait l'avènement d'un nouveau Premier ministre ou d'un nouveau gouvernement, ou un changement de cap radical.
Cela étant, des voix de plus en plus fortes se font entendre, parmi des députés de l'ensemble de l'échiquier politique, en faveur d'un nouveau référendum pour sortir de l'impasse.
Même si le parlement donnait son feu vert de principe à un autre référendum, le pays devrait demander un aménagement du calendrier de retrait de l'UE, car en l'état, le Royaume-Uni doit quitter le bloc européen le 29 mars en fin de journée.

Reporter le Brexit, ou y renoncer
Le gouvernement pourrait demander de prolonger la période de négociations avec l'UE pour se donner le temps de rechercher un meilleur accord, ou pour organiser des législatives anticipées ou bien un autre référendum.
L'hypothèse a été rejetée une nouvelle fois mercredi matin par la ministre britannique chargée des Relations avec le parlement, Andrea Leadsom.
Le gouvernement pourrait aussi revenir sur son intention de quitter l'UE, ce qu'il peut faire sans l'assentiment des autres pays membres, comme a statué la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).
Mais Theresa May a affirmé à de multiples reprises qu'elle ne reviendrait pas sur l'intention de quitter l'UE, fruit du référendum tenu le 23 juin 2016, qui s'était soldé par une victoire du retrait, avec 51,89% des suffrages, 48,11% exprimant le souhait de rester au sein de l'UE.
L'ex-chef de file de la campagne en faveur d'un divorce avec l'Union européenne lors du référendum de 2016, Nigel Farage, estime lui que le Royaume-Uni se dirige probablement vers un report du Brexit, voire un second référendum. "Je pense et je redoute que nous nous dirigions sur une voie menant à un report et, probablement oui, à un second vote", a-t-il dit mercredi matin sur l'antenne de Sky News.


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