Le marché mondial du pétrole connaît ces dernières semaines une envolée du baril du brut, qui atteint plus de 110 dollars, une hausse due principalement au contexte et aux politiques internationales dans certaines régions du monde. La spéculation est également mise en cause à cause de la crise des subprimes qui aurait poussé les spéculateurs à s'orienter vers les matières premières (pétrole, matériaux, or, etc).Devant cette situation mondiale, l'Algérie essaie de valoriser sa production en fonction du prix actuel du baril de pétrole en tenant compte du marché le plus avantageux. Dans ce contexte, M. Mohamed Meziane, P-DG de Sonatrach, a expliqué, hier, que cette valorisation se pratique également avec les investissements qui se réalisent dans le cadre des plans de développement de la compagnie. "La Sonatrach va développer une capacité de production de pétrole qui est passé en 1999/2000 de 800 000 barils à 1,450 million barils/jour pour le pétrole, sans oublier les autres matières tels le gaz, le condensât et le GPL ", a indiqué hier M. Meziane sur les ondes de la Chaîne III de la radion nationale. Il rappelle dans ce sens que l'Algérie est beaucoup plus un pays gazier.Parlant de la problématique des fluctuations du dollar et de l'euro, M Meziane estime qu'il y a une liaison entre les deux. "Lorsque l'euro prend de la valeur par rapport au dollar, le prix du pétrole suit la tendance du dollar. Il y a des spécialistes qui s'occupent de cette question ". Il note à cet effet que l'Algérie vend son produit en dollars, " c'est la monnaie de référence qui est utilisée par l'ensemble des membres de l'Opep, même si certains membres utilisent une autre monnaie". Il explique que si les niveaux des prix restent au niveau actuel," nous réaliserons un chiffre d'affaires qui serait le même ou supérieur à celui réalisé en 2007, un record de 59 milliards de dollars". Il indique que le chiffre d'affaires réalisé pour les deux premiers mois de l'année 2008 est de 12 milliards de dollars. "Cela donne une indication, à condition que le niveau de prix reste inchangé. Mais il est très difficile de prévoir un chiffre exact. Les prix restent très volatiles", affirmera-t-il. "Je ne suis pas spécialiste de la question de la monnaie. Par contre pour profiter de la conjoncture ou de la situation des résultats en tant qu'entreprise, il faut avoir une visibilité pour le futur en matière de développement". Donnant plus de précisions sur ce plan de développement, il souligne que pour la période 2008/2012, il est axé sur une intensification toujours plus grande de l'exploration pour augmenter les réserves tout en prolongeant leur durée de vie et accroître la production dans les années à venir. D'après lui, le domaine minier est encore inexploré. Il y a beaucoup de chose à faire. En 2007, nous avons effectué 18 découvertes. L'autre élément important, c'est l'utilisation des résultats de cette situation positive à des fins d'exploration et d'exploitation de nouveaux gisements pour améliorer les recettes de Sonatrach et, partant, les recettes fiscales pays en attendant que d'autres secteurs prennent le relais ou viennent en support. A savoir le développement des autres secteurs liés à celui des hydrocarbures . Il cite en exemple le secteur du raffinage et de la pétrochimie. "Nous avons un programme assez ambitieux en matière de raffinage, de pétrochimie à l'exemple de la raffinerie de Tiaret qui est en cours de maturation et qui entrera en production en 2012/2016 ainsi que le reste du programme de pétrochimie dont les appels d'offres ont été lancés en 2005/2006 ", indiquera-t-il. Il évoque également d'autres investissements dans le domaine du dessalement de l'eau de mer, l'aluminium, le fer. Le programme de la pétrochimie est évalué, selon M. Meziane, à 45 milliards de dollars, d'investissement."Le programme de développement de Sonatrach pour le moyen terme 2008/2012 est évalué à 45 milliards de dollars. Ce programme est basé sur la valorisation ou l'utilisation de cette situation positive en matière financière pour pouvoir créer une industrie industrialisante pour fructifier richesses dans le futur. Cette industrie de deuxième génération va donner naissance à d'autres activités. Il s'agit de dizaines d'unités industrielles qui vont être créées par ce programme de pétrochimie. Cette dynamique créera des richesses et des emplois, dit-il. En matière de fiscalité pétrolière pour 2007, il y a eu plus de 2 700 milliards de dinars qui ont été enregistrés ", , avant d'ajouter que " d'autres recettes fiscales proviendront également de l'activité industrielle dont la pétrochimie et le raffinage, qui ont leur propre fiscalité". Pour lui, l'important est la création de cette valeur ajoutée, d'activité, création de richesse et d'emploi. Le secteur des hydrocarbures reste le plus important, son développement se répercute sur les recettes fiscales, les ressources en devises, "l'activité hydrocarbures représentant plus de 98% de recettes en devises du pays ".