Les principales Bourses européennes ont terminé en légère baisse mercredi, leur rebond de la mi-journée ayant fait long feu à mesure que Wall Street réduisait ses gains. À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,15% à 4.840,38 points après être monté en séance jusqu'à 4.875,41. Le Dax allemand a cédé 0,17% et Footsie britannique a sous-performé avec un recul de 0,85%, pénalisé par la fermeté de la livre. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,02%, le FTSEurofirst 300 0,06% et le Stoxx 600 0,06% également. Après une ouverture hésitante, les indices se sont raffermis en réaction à de bons résultats de sociétés puis ont confirmé leur tendance haussière l'après-midi avec l'ouverture positive de Wall Street, avant d'effacer progressivement leurs gains dans le sillage de la place new-yorkaise. "Pour que le rebond puisse durer, il faut davantage de nouvelles positives, que ce soit sur le front des entreprises ou sur celui du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine", commente Stephane Ekolo, stratège chez Tradition Securities.
Valeurs & indicateur Le secteur de la distribution, en hausse de 1,59%, s'est distingué après les publications de résultats bien accueillies de Carrefour, meilleure performance du FTSEurofirst 300 et du CAC à Paris avec un bond de 6,92%, et Ahold Delhaize (+3,21%), en tête des hausses de l'EuroStoxx 50. Les plus mauvaises performances sectorielles ont été pour la chimie (-0,95%) et la construction (-0,93%). BASF (-1,83%) a accusé la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, devant Linde (-1,73%) et Schneider (-1,63%). Lanterne rouge du Stoxx 600, la jeune banque britannique Metro Bank a plongé de 32,29% en réaction à des résultats inférieurs aux attentes et Ingenico a été sanctionné d'un recul de 13,4% après un avertissement sur ses résultats 2018. TechnipFMC (-2,19%) et Valeo (-1,98%) ont fini en bas de classement du CAC. Seul indicateur au programme de la journée, l'indice de confiance du consommateur dans la zone euro est remonté à -7,9 contre -8,3 (révisé) en décembre, selon l'enquête mensuelle réalisée par la Commission européenne.
Taux La plupart des rendements de la zone euro se sont détendus après la promesse du maintien d'une politique accommodante par la Banque du Japon et à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne. Le rendement du Bund à 10 ans, référence de la zone euro, s'inscrivait à 0,225% en fin de séance contre 0,24% la veille, en repli pour la troisième journée consécutive. Le taux des obligations espagnoles à 10 ans a pour sa part cédé deux points de base à 1,327% après avoir touché un nouveau plus bas de six mois, réagissant toujours à la demande record pour un emprunt syndiqué mardi. A New York, le rendement des Treasuries à 10 ans a grimpé jusqu'à 2,779% après l'ouverture en hausse de Wall Street, avant de réduire progressivement son avance à mesure que la tendance positive s'amenuisait sur les indices américains. Il évolue désormais autour de 2,74%.
Wall Street clôture en hausse La Bourse de New York a fini en hausse mercredi, soutenue par des résultats de sociétés solides, mais la séance a été irrégulière, signe que les investisseurs restent préoccupés par la croissance mondiale, les tensions commerciales et le blocage ("shutdown") d'une partie des administrations fédérales. L'indice Dow Jones a gagné 171,14 points, soit 0,7%, à 24.575,62 et le S&P-500, plus large, a pris 5,8 points, soit 0,22%, à 2.638,7. Le Nasdaq Composite a progressé de 5,41 points, soit 0,08%, à 7.025,77. Tous trois avaient perdu plus de 1% mardi - et même 1,91% pour le Nasdaq - en raison des craintes de ralentissement de l'économie mondiale après les chiffres du produit intérieur brut (PIB) chinois et la révision à la baisse des prévisions du Fonds monétaire international. Reléguées au second plan en début de séance mercredi au profit des résultats meilleurs qu'attendu de plusieurs grandes multinationales, ces préoccupations ont pesé sur la tendance pendant une bonne partie de la journée. Au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, plusieurs dirigeants d'entreprise américains ont exprimé leur préoccupation quant aux possibles répercussions de la guerre commerciale engagée par l'administration Trump contre la Chine. Parallèlement, le "shutdown", entré mercredi dans son 33e jour, continue de peser sur l'ambiance générale. Kevin Hassett, conseiller à la Maison blanche, a reconnu sur CNN que la croissance économique des Etats-Unis pourrait être quasi nulle au premier trimestre si le "shutdown" durait jusqu'à fin mars. "Beaucoup de gens s'interrogent sur le 'shutdown' et des PDG disent qu'ils sont préoccupés par la politique commerciale; cela revient à la même question de fond, à savoir l'évolution de la situation économique globale", commente Robert Pavlik, gérant senior de SlateStone Wealth à New York. L'indice de volatilité du CBOE a fini la journée en baisse mais il a atteint en séance, à 22,02, son plus haut niveau depuis le 9 janvier.
Valeurs & indicateurs Le repli du Dow a été limité par la hausse d'IBM, qui a bondi de 8,46% après avoir présenté une prévision de bénéfice 2019 supérieur au consensus de marché. Toujours au sein du Dow, United Technologies a pris 5,38% après des résultats et des prévisions meilleurs qu'attendu. Autre moteur pour l'indice phare du marché new-yorkais, la hausse de 4,87% de Procter & Gamble, le marché saluant le relèvement de la prévision de chiffre d'affaires annuel. Parmi les sociétés qui ont déçu les analystes, Kimberly-Clark a cédé 2,67%. Sur les 76 sociétés du S&P-500 qui ont déjà publié leurs trimestriels, 77,6% ont dépassé les attentes de Wall Street en matière de bénéfices, une proportion supérieure à la moyenne historique (64%) selon les données Refinitiv. Mais la croissance attendue des bénéfices de l'indice est tombée à 14,2% sur un an, contre 20,1% début octobre. Pour 2019, elle n'est plus que de 5,9% contre 10,2% au 1er octobre. Sur le Nasdaq, Qualcomm a perdu 4,64% et touché son plus bas niveau depuis mai dernier; l'investisseur activiste Sahm Adrangi a annoncé avoir pris une position vendeuse à découvert sur la valeur, qui selon lui pourrait perdre la moitié de sa valeur en raison notamment des poursuites judiciaires visant le groupe. Tesla a cédé 3,79% après avoir annoncé qu'il allait réduire le temps alloué sur ses chaînes de montage à la production de ses modèles les plus chers, la Model S et la Model X, pour privilégier la Model 3.
Changes & taux Sur le marché des devises, la séance a été dominée par la baisse du yen face au dollar et à l'euro après la révision à la baisse de la prévision d'inflation de la Banque du Japon (BoJ), dont le gouverneur a souligné les risques liés au protectionnisme et à la fragilité de la demande mondiale. L'euro, lui, s'appréciait de 0,23% en fin de séance face au billet vert à 1,1380 après un pic à 1,1396 à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). La livre sterling, elle, progressait de plus de 0,6% face à la monnaie unique et de plus de 0,8% face au billet vert, profitant du soutien apporté par l'un des principaux dirigeants du Parti travailliste britannique à l'initiative lancée par des parlementaires pour éviter un Brexit sans accord. Les rendements des bons du Trésor américain ont fini la journée en hausse après le retour dans le vert de Wall Street en fin de séance, qui a réduit la demande d'obligations. Le rendement des Treasuries à dix ans a pris un peu plus de deux points de à 2,753%.